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jeudi, 09 février 2023

1870-71 : la IIIème république et le conditionnement des Français

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1870-71: la IIIème République et le conditionnement des Français

Nicolas Bonnal

Le Grand Reset a déjà eu lieu. On a compris grâce à l’imprimerie que l’on pouvait défigurer le christianisme et le remettre à neuf – et ce au dix-neuvième siècle. Lorsque la IIIème république, profitant de la défaite que certains avaient aidée, a pris le pouvoir, elle a en quelques années inventé sa propre cancel culture et refait à neuf les Français que la Restauration avait remis non pas à neuf mais à vieux.

En quelques décennies on créa un peuple nouveau, celui dont rêvaient les énergumènes de 89. Ce fut l’œuvre de la presse (déjà…) et de Jules Ferry, qui enseigna au paysan, avant de l’envoyer en Indochine, combien son ancêtre au féminin avait été engrossé par le seigneur (dixit Bernanos en personne) ; avec une éducation comme celle-là on ne risquait pas de faire des exploits démographiques (stérilité et vieillissement de la population de souche) ou économiques. De première puissance continentale la France devient la cinquième. Certes il resta un prestige culturel qui ne se démentit pas jusqu’une 1940, même si les autres puissances européennes nous tinrent la dragée haute ; mais la France (voyez mon livre sur la comédie musicale) devenait la Venise Fin de Siècle, terre de tourisme, de sexe (Paris, l’Amour…) et de loisir pour les classes supérieures débauchées ; voyez ce qu’en dit Zweig dans son Monde d’hier ou même Proust dans son Temps retrouvé.

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Ce qui me frappait le plus lorsque j’étais enfant, en arrivant chez ma grand-mère à Paris, pour moi qui n’étais qu’un petit francophone blond de Tunisie (et heureux de l’être, ce pays sous Bourguiba était un paradis ou presque), c’était la virulence du nom de nos rues qui célébraient les nouvelles divinités, les nouvelles divinités de ce culte républicain, qui comme a dit mon ami Jean Raspail a liquidé depuis la patrie, Général de Gaulle inclus quoiqu’en disent les distraits.

On a donc toujours et partout le boulevard Jean Jaurès, le boulevard Carnot (à Tunis j’étais au lycée Carnot), le boulevard Gambetta, le boulevard Clemenceau. Que du sang et des ruines, que de la guerre et du crépuscule. Dans le cas de Jaurès on notera la dissonance cognitive typiquement républicaine: car si tu veux la paix en 1940, tu es un collabo et un nazi ; pourtant  Jaurès est bien vu maintenant ? Ne pas oublier que son assassin fut acquitté.

Le déclin de la France fut total après 1870. Sur le plan industriel et même agricole, Gustave Le Bon avait tout dit dans sa Psychologie du socialisme. Mais le pays comme dit Nietzsche avait déjà si peu de destinée dans le regard... Cela ne l’empêcha pas l’élite républicaine de se livrer à toutes les aberrations coloniales et aux guerres contre l’Allemagne – toutes faites pour l’Angleterre, comme l’expliquent Drumont ou Céline – au lieu de s’en  rapprocher.

Depuis on s’est calmé sur l’Allemagne mais on nous reprogramme pour la Russie. Presse, télé, instruction...

mercredi, 08 février 2023

Les quatre cavaliers de l'apocalypse en Ukraine

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Les quatre cavaliers de l'apocalypse en Ukraine

par Boyd Cathey

Lettre d'un Américain non-conformiste à ses compatriotes sur la guerre en Ukraine

Source: https://boydcatheyreviewofbooks.blogspot.com/

Amis,

Quatre forces critiques soutiennent et motivent vigoureusement les politiques américaines et de l'OTAN en Ukraine. Ces forces soutiennent sans limitation apparente le gouvernement Zelensky de Kiev, contrôlé par les mondialistes et corrompu, dans sa guerre sans fin contre la Russie. Et comme les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse du dernier livre du Nouveau Testament, ces Armées de la Nuit nous propulsent, inéluctablement et apparemment sans se soucier de ce qui nous attend, vers l'Armageddon nucléaire.

Comment cela a-t-il été possible ? Comment se fait-il que les citoyens américains, voire les citoyens de la plupart des pays européens, aient, pour la plupart, accepté cet état de fait sans broncher ?

Rationnellement et géopolitiquement, le conflit en Ukraine devrait vraiment être une préoccupation mineure pour nous. Notre rôle n'est pas d'être le gendarme du monde et d'intervenir dans chaque conflit, dans chaque coin reculé du monde. Nous n'avons, à mon avis, aucun intérêt stratégique réel là-bas, sauf peut-être celui d'encourager un règlement pacifique. Les Russes ne nous menaçaient pas, ni l'OTAN, de manière perceptible ou majeure. L'Ukraine est dans leur arrière-cour, pas la nôtre. Et pourtant, nous nous retrouvons embourbés dans un conflit qui ne cesse de s'étendre et de s'aggraver dans un pays que la plupart des Américains ne peuvent même pas trouver sur une carte et qui pourrait bien déboucher sur une troisième guerre mondiale.

Nous devons assumer la majeure partie de la responsabilité de ce qui s'est passé. Le président George H. W. Bush et le secrétaire d'État James Baker ont promis à Gorbatchev que l'OTAN ne s'étendrait jamais jusqu'aux frontières de la Russie (en échange de la dissolution du Pacte de Varsovie et de l'URSS). Pourtant, c'est exactement ce qui s'est produit. Puis ont suivi les "révolutions de couleur"/coups d'état à Tbilissi, Kiev, etc., avec l'instrumentalité et la complicité de la finance internationale et des agents américains sur le terrain (lire Victoria Nuland, etc.) qui n'ont fait qu'intensifier la méfiance et l'hostilité légitimes de la Russie.

Le moment décisif pour la Russie a été l'éviction d'un président ukrainien légitimement élu et favorable à la Russie par un coup d'État fomenté par les Américains à Kiev en février 2014 et son remplacement par un sous-fifre américain trié sur le volet, suivi de l'intensification de la persécution généralisée par le gouvernement ukrainien de la majorité russe dans les régions orientales du Donbass... suivie d'une augmentation spectaculaire de cette persécution anti-russe dans ce même Donbass fin 2021 et début 2022.

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L'auteur Ben Abelow a succinctement décrit ce qui a suivi dans son excellent ouvrage de base, How the West Brought War to Ukraine. Ce bref ouvrage est fortement approuvé par des autorités telles que les Profs. John Mearsheimer et Paul Robinson, l'ambassadeur Jack Matlock, et d'autres, et reste un superbe texte sur le conflit en cours.

On peut certainement affirmer que l'incursion russe en Ukraine était une erreur stratégique, ironiquement, parce que c'était exactement ce que nos élites de la politique étrangère souhaitaient... une occasion de s'attaquer directement aux Russes par des moyens militaires, en utilisant l'Ukraine comme un mandataire impuissant, et peut-être de provoquer un changement de régime à Moscou, ou du moins d'éliminer la Russie en tant qu'obstacle à la suzeraineté mondiale américaine. Pourtant, le président Poutine croyait, sans doute, qu'il n'avait pas d'autre option. Néanmoins, il a fait le jeu du parti de la guerre.

Au cours des deux dernières décennies, notre nation a fait preuve d'un refus presque total de poursuivre toute forme de négociation avec la Russie pour la paix en Ukraine (par exemple, le torpillage répété par les États-Unis de Minsk I et II). La guerre sert NOS objectifs de politique étrangère, et nous avons réussi à manœuvrer les Russes pour qu'ils mènent la première action offensive majeure.

Qui sont donc ces quatre forces qui nous ont dangereusement poussés dans un conflit dans lequel nous n'aurions jamais dû nous engager ? Quelles sont les véritables raisons de leur plaidoyer hystérique et sans limites, à tel point que des dizaines de médias et la plupart de nos dirigeants politiques semblent avoir perdu toute once de jugement rationnel ?

Tout d'abord, la force la moins visible mais la plus efficace est peut-être ce que le président Dwight Eisenhower a appelé il y a plus de soixante ans "le complexe militaro-industriel", c'est-à-dire les entrepreneurs militaires immensément puissants et influents et leur réseau complexe de contrôle et d'influence, à la fois dans et hors des couloirs du pouvoir à DC, dans nos services armés et dans notre politique. Chaque année, des milliards de dollars de profits sont générés pour Raytheon, McDonnell Douglas, Goldman Sachs et d'autres supra-nationales. La guerre en Ukraine a été pour eux une incroyable manne financière - missiles, chars, armements et équipements de toutes sortes. Il faut les construire et les acheter (généralement à des prix gonflés et exorbitants). Et les poches de nos politiciens sont toujours prêtes pour une grosse part, sans parler des poches ouvertes des voyous corrompus qui dirigent actuellement l'Ukraine (et des dizaines d'autres États clients américains). 

Il y a ensuite l'opposition zélée de la gauche fanatique à ce qu'elle perçoit comme la montée d'un populisme chrétien néo-tsariste et d'un néo-fascisme (anti-LGBTQ, etc.) à Moscou. La Russie sous Poutine est devenue pour eux le lieu d'opposition à leur programme universaliste de Nouvel Ordre Mondial, l'opposition à une réinitialisation mondiale, impliquant l'OTAN, les USA, l'UE, et le Forum Economique Mondial. Dans un moment de candeur, le député démocrate Jamie Raskin (D-Maryland) a résumé (le 25 octobre 2022) la position officielle (bien que tacite) des Américains et des mondialistes sur le conflit et les véritables enjeux :

"Moscou en ce moment est une plaque tournante de la tyrannie corrompue, de la censure, de la répression autoritaire, de la violence policière, de la propagande, des mensonges et de la désinformation du gouvernement, et de la planification de crimes de guerre. C'est un centre mondial de haine antiféministe, antigay, antitrans, ainsi que la patrie de la théorie du remplacement pour l'exportation. En soutenant l'Ukraine, nous nous opposons à ces vues fascistes, et nous soutenons les principes urgents du pluralisme démocratique".

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Raskin (photo) est d'extrême gauche et juif, et son message est souvent tout aussi frénétique et fanatique que celui de n'importe quel membre de l'escouade au Congrès.  Avec une différence majeure : il est très bien placé et bien connecté, il fait partie de l'establishment des dirigeants démocrates. Donc, quand il parle, il parle avec une certaine autorité pour le parti et sa direction. Mais pas seulement pour le parti démocrate, mais pour les forces internationales qui comprennent parfaitement que la Russie et son président leur barrent la route vers une forme d'hégémonie mondiale post-marxiste, bien pire que tout ce que Joseph Staline a pu imaginer.

Ensuite, il y a les néoconservateurs et leur haine frénétique de la Russie (beaucoup de néoconservateurs ont une généalogie trotskiste et sioniste travailliste qui rappelle l'antisémitisme de la Russie impériale dans la Pale of Settlement). Ce sont les Néocons qui ont préconisé une guerre sans fin, que ce soit en Ukraine, ou en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Somalie, en Bosnie, etc., dans leur quête zélée d'imposer ce qu'ils conçoivent comme une "démocratie libérale" dans le monde entier (ce que mon mentor Russell Kirk a un jour appelé avec dédain une "pax Americana"). Il n'est pas rare de voir un Brian Kilmeade sur Fox ou de lire un Rich Lowry dans les pages de l'autrefois admirable National Review, épouser ce point de vue exprimé avec une vigueur sans retenue. 

À ces forces s'ajoutent ce que l'on pourrait appeler les "troupes au sol" - la grande majorité de ceux qui soutiennent la politique américaine en Ukraine: ceux qui ne sont pas trop bien informés ou qui dépendent simplement des médias de l'establishment, qui sont complètement unilatéraux sur le conflit, pour leurs informations. Leurs opinions peuvent très bien être basées sur une réceptivité à un sentiment "anti-russe" persistant hérité de la guerre froide (similaire au sentiment anti-allemand qui a survécu à la Seconde Guerre mondiale) auquel participent de nombreux Américains. 

Ces forces ont alimenté un cocktail extrêmement dangereux. Si quelqu'un s'y oppose, il est immédiatement taxé d'"apologiste de Poutine" ou de partisan du "nouvel Hitler": tout cela est absurde. Mais, malheureusement, cela semble fonctionner. J'ai demandé dans mes colonnes plus d'une fois... N'y a-t-il pas d'adultes dans la pièce ? Ou, sommes-nous condamnés à dériver vers une conflagration aux proportions terribles ? 

Dans le livre de l'Apocalypse de Saint Jean de Patmos, l'Evangéliste raconte que dans un rêve, l'Agneau de Dieu l'appelle et lui révèle quatre créatures qui sortent sur des chevaux blancs, rouges, noirs et pâles. Au fil des siècles, ces quatre cavaliers ont été diversement identifiés dans l'eschatologie chrétienne comme étant des signes avant-coureurs du jugement dernier et de la fin des temps. Le premier cavalier de la révélation de saint Jean, chevauchant un cheval blanc et portant un arc, a été considéré comme symbolisant et invoquant la conquête, la peste ou peut-être même la venue de l'Antéchrist. Le deuxième cavalier, monté sur un cheval rouge sang, porte une épée et est considéré comme créateur de guerre, de conflit et d'anarchie. Le cavalier sur le troisième cheval est vu comme un marchand et chevauche un cheval noir symbolisant la famine. Enfin, le dernier cavalier sur le cheval pâle représente la Mort et les puissances de l'enfer. Et comme nous le dit l'évangéliste :  "On leur donna autorité sur un quart de la terre, pour tuer par l'épée, la famine et la peste, et au moyen des bêtes de la terre."

Le complexe militaro-industriel, avec ses tentacules étendus et immondes, peut être considéré symboliquement comme chevauchant le cheval noir de la cupidité, de la domination financière et de la famine. Les Néocons et leurs épigones peuvent être représentés par un cavalier assis sur un cheval rouge, faisant avancer avec zèle le conflit, l'anarchie et la guerre fratricide.

Le cheval pâle, dont le cavalier symbolise la mort et l'intronisation par les puissances de l'enfer, pourrait bien représenter la masse de l'humanité, séduite et tristement trompée par les trois premiers cavaliers, et dont la fuite en avant comme des lemmings entraînera la destruction et l'effondrement du monde - et de la civilisation - tel que nous l'avons connu. Il n'est pas difficile de visualiser des figures telles que Lindsey Graham et Mitch McConnell en bonne place dans ce groupe.

Enfin, la gauche fanatique et déchaînée chevauche le cheval blanc de la conquête, de la peste et de l'annonce de l'Antéchrist, proclamant la fin de la civilisation chrétienne et le triomphe de ce que le poète irlandais William Butler Yeats appelle la "Bête brute" (dans son poème eschatologique de 1919, "The Second Coming") : le retour d'un Satan triomphant, tenu en échec pendant vingt siècles par un "Berceau à bascule" mais désormais lâché sur le monde.

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Il n'est pas trop ésotérique de suggérer que les États-Unis et le monde se trouvent maintenant dans une situation où, pour suivre Yeats à nouveau,

  Things fall apart; the centre cannot hold;
    Mere anarchy is loosed upon the world,
    The blood-dimmed tide is loosed, and everywhere
    The ceremony of innocence is drowned;
    The best lack all conviction, while the worst
    Are full of passionate intensity….”

("Les choses s'écroulent ; le centre ne peut pas tenir ;

    L'anarchie pure et simple se déchaîne sur le monde,

    La marée teintée de sang est libérée, et partout

    La cérémonie de l'innocence est noyée ;

    Les meilleurs manquent de conviction, tandis que les pires

    Sont pleins d'intensité passionnée....").

Y a-t-il encore des voix qui voudraient sonner le clairon et que leurs avertissements soient pris en compte ? En effet, existe-t-il de grandes figures comme les prophètes de l'Ancien Testament qui pourraient plaider avec succès pour que nous nous détournions de la guerre, de la criminalité et du mal ? Ou bien, notre civilisation est-elle devenue tellement infectée et décomposée qu'elle a suivi son cours ?

Cette question, pour l'instant, reste sans réponse.

mardi, 07 février 2023

Sur la folie des femmes actuelles – américaines en particulier

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Sur la folie des femmes actuelles – américaines en particulier

Nicolas Bonnal

On sait ce que je pense des hommes occidentaux ; mais la parité a amené au pouvoir des femmes toutes plus folles et dangereuses les unes que les autres. Je vais me résumer sur la question. Il y a quelques années j’écrivais alors que nous guettions la troisième guerre mondiale avec Hillary Clinton :

« C’est ainsi du reste que fonctionne la démocratie en Europe bruxelloise : comme dans une nursery, avec des peuples infantiles et bien soumis, sauf la minorité machiste-populiste-raciste qui horrifie  raisonnablement les medias bien-pensants. Le féminisme devient le noyau du totalitarisme postmoderne. On retrouve comme toujours Tocqueville et son pouvoir prévoyant, tutélaire et doux, qui cherche à nous fixer dans l’enfance. »

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Sur la femme américaine je citais le compagnon de voyage de Tocqueville :

« Gustave de Beaumont écrit sur cette femme américaine isolée, abstraite et gnostique : « Sa vie est intellectuelle. Ce jeune homme et cette jeune fille si dissemblables s'unissent un jour par le mariage. Le premier, suivant le cours de ses habitudes, passe son temps à la banque ou dans son magasin ; la seconde, qui tombe dans l'isolement le jour où elle prend un époux, compare la vie réelle qui lui est échue à l'existence qu'elle avait rêvée. Comme rien dans ce monde nouveau qui s'offre à elle ne parle à son cœur, elle se nourrit de chimères, et lit des romans. Ayant peu de bonheur, elle est très religieuse, et lit des sermons. »

Plus moderne – et courageux - Emmanuel Todd donc écrivait dans Après l’Empire (NDLR : il serait temps !) :

« Le conflit entre le monde anglo-saxon et le monde arabo-musulman est profond. Et il y a pire que les prises de position féministes de Mmes Bush et Blair concernant les femmes afghanes. L'anthropologie sociale ou culturelle anglo-saxonne laisse apparaître quelques signes de dégénérescence (…) Si une science se met à distribuer des bons et des mauvais points, comment attendre de la sérénité de la part des gouvernements et des armées ? »

Todd voyait le combat du féminisme contre les restes du machisme :

« Il y a quelque chose d'inquiétant à voir une telle dimension devenir un facteur structurant des relations internationales. Ce conflit culturel a pris depuis le 11 septembre un côté bouffon et à nouveau théâtral, du genre comédie de boulevard mondialisée. D'un côté, l'Amérique, pays des femmes castratrices, dont le précédent avait dû passer devant une commission pour prouver qu'il n'avait pas couché avec une stagiaire ; de l'autre, Ben Laden, un terroriste polygame avec ses innombrables demi-frères et demi-sœurs. Nous sommes ici dans la caricature d'un monde qui disparaît. Le monde musulman n'a pas besoin des conseils de l'Amérique pour évoluer sur le plan des mœurs. »

Le russe a pris la place de l’arabe comme on sait face à l’hystérie US. Et la farce écolo-humanitaire et féministe va déclencher Armageddon.

https://www.dedefensa.org/article/le-feminisme-us-par-dela-le-rien-et-le-male

Vivre n'est pas nécessaire, naviguer est une nécessité !

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Vivre n'est pas nécessaire, naviguer est une nécessité !

Ernesto Milà

Source: https://info-krisis.blogspot.com/2018/09/365-quejios-151-vivir-no-es-necesario.html

Je me plains toujours que nous ne voyageons pas assez et que nombreux sont ceux qui tentent de reconstruire le mode de vie de leur propre pays au cours de leurs rares voyages. J'ai vécu en Bolivie avec des Italiens. Nous étions un groupe sympathique de Français, d'Italiens et d'un Espagnol, moi. Les Italiens insistaient chaque jour pour manger des pâtes, des pâtes, rien que des pâtes et toujours des pâtes. Un jour, alors que je leur reprochais que ce régime était trop monotone, ils ont introduit une variante : l'antipasto, c'est-à-dire ce qui précède les pâtes... une simple salade insipide et sans grand éclat. Or à La Paz, il y avait une excellente viande (bien que mal coupée) et des plats absolument délicieux (à commencer par le "pique macho" ou les "salteñas"). La même chose m'était arrivée avec les mêmes entreprises dans différentes parties du monde. Au Venezuela, par exemple, la seule chose que mes compagnons de voyage acceptaient était de manger une grande variété de fruits tropicaux pour le dessert. Je ne me plains pas de cela, que je considère comme un souvenir du temps où la camaraderie était vécue avec une intensité que je n'avais jamais connue auparavant (comme si le risque augmentait la fraternité entre égaux), mais du fait que maintenant, lorsque je ne voyage que pour le plaisir de faire connaissance, je rencontre les mêmes attitudes.

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Pompée, nous dit Plutarque, a donné un slogan à ses marins lorsqu'ils hésitaient à mettre le cap sur Rome à cause de la tempête : "Navigare necesse est, vivere non est necesse", une phrase qui peut avoir quelques variantes mais qui se traduit toujours par "Naviguer est une nécessité, vivre n'est pas nécessaire". Vivre peut être synonyme de végéter. La voile est synonyme de connaissance du monde. Le monde - même si nous le réduisons au monde digne d'être connu - est grand, riche et diversifié. Il ne s'agit pas de "multiculturalisme", auquel un "noble voyageur" peut aspirer, car, en fin de compte, il ne s'agit pas d'adopter une forme de "relativisme" (indiquant qu'il n'y a pas de culture supérieure à une autre) et d'égalitarisme (indiquant que toutes les cultures sont égales), mais une manière de confirmer ses propres racines.

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Lorsque je voyage, je me souviens que je suis un fils de la péninsule ibérique, d'un État qui s'appelle aujourd'hui le Royaume d'Espagne, hier il s'appelait la Couronne d'Aragon et avant cela Hispaniae Gotorum et même avant cela Hispaniae et bien avant cela Iberia, le pays du grand fleuve, l'Ebero (l'Ebre). Lorsque je voyage, je me rappelle que j'appartiens à la culture gréco-latine, que je suis le fils et l'héritier d'une longue tradition culturelle présente dans toute l'Europe et que dans chaque pays, dans chaque région, elle revêt des caractères différents. Du centre de Lisbonne à la tour Belém, il y a un monument érigé à l'époque de l'Estado Novo en l'honneur des bandeirantes (équivalent de nos conquérants). Face à l'Atlantique, c'est l'un des monuments les plus puissants que je connaisse, et il synthétise les valeurs de notre race (ou va-t-il désormais s'avérer que la race ne peut être mentionnée ?). C'est une incitation au voyage, une invitation à abandonner notre vie sédentaire, à prendre notre équipement et à partir sur n'importe quel itinéraire. Il rappelle qu'un beau jour, après la Reconquête, les peuples ibériques ont pris la mer. Le Portugal est allé plus loin que quiconque et a été clair, dès le premier instant, sur sa vocation maritime.  

La phrase de Plutarque, attribuée à Gnaeus Pompée, serait probablement restée le patrimoine des latinistes si Gabriele D'Anunzio - "il poeta" - ne l'avait récupérée en 1919 pour une entreprise héroïque : la conquête de Fiume, et si Mussolini n'avait intitulé ainsi son célèbre article dans Il Popolo d'Italia du 1er juin 1920. Dans les deux cas, elle a été prise pour indiquer le mépris des petits besoins quotidiens et l'exaltation des grands idéaux et des modes de vie héroïques. Caetano Veloso et Pessoa, puisque nous sommes au Portugal, l'ont également fait leur.

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Interviewé par la télévision portugaise, M. Pérez Reverte a déclaré hier qu'il ressentait la nostalgie des années 30, lorsque les gens croyaient en ce qu'ils défendaient. Il a cité des communistes, des fascistes et des nationaux-socialistes, à tort ou à raison, qui croyaient qu'il était possible d'instaurer un monde nouveau dans lequel les gens ne mourraient ni de faim ni d'ennui, mais consumaient leur vie pour un idéal. Moi aussi, je suis nostalgique de cette époque. La nostalgie est cette blessure que Jünger a évoquée en se rappelant qu'il avait vécu, ajoutant que seule la mort pouvait guérir la cicatrice. Je me soigne moi-même, en voyageant.

J'ai évoqué plus haut les "nobles voyageurs", personnages mystérieux de l'antiquité classique, on ne savait pas d'où ils venaient ni où ils allaient, mais ils se distinguaient toujours par le "style" et la valeur de leurs enseignements. Dans l'Antiquité, ils étaient synonymes d'"initiés" (un concept que l'on pourrait traduire par "ceux qui ont appris à voir le monde tel qu'il est"). Dans mon ancien blog infokrisis, vous trouverez un article sur les "nobles voyageurs". Il a été écrit en 1982, alors que je vivais encore dans la clandestinité et que j'étais rentré en Espagne pour retourner en Ibéro-Amérique : LES NOBLES VOYAGEURS D'AUTRE TEMPS. Peut-être pouvez-vous comprendre pourquoi nous avons presque tous un besoin irrépressible de voyager et pourquoi ceux d'entre nous qui ressentent ce besoin ressentent la voix de la course.

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Don Quichotte était l'un de ces "nobles voyageurs" :

"Je suis un chevalier. En tant que tel, je vivrai et mourrai si cela plaît au Très Haut. Je marche sur le chemin étroit de la chevalerie, méprisant les richesses, mais pas l'honneur. J'ai vengé des torts, redressé des torts et puni l'insolence. Je n'ai d'autre intention que celle d'être juste, et je ne cherche qu'à faire du bien au monde entier. Un homme qui pense, un homme qui agit de cette manière, mérite-t-il d'être appelé un fou ? Je demande Vos Miséricordes".

Pour lui, la voile était bien plus importante que la vie. Je me plains que dans le pays de Don Quichotte, ce style a été abandonné: soit on est un touriste, soit on vit du tourisme.

mardi, 24 janvier 2023

L'"Homo Davos"

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L'"Homo Davos"

Par Raphael Machado

Source: https://jornalpurosangue.net/2023/01/19/o-homo-davos/

A Davos se construit un nouvel archétype de l'homme, tout droit sorti des pages dystopiques de Yuval Harari.

L'"homme de Davos" n'est pas comme nous, simples mortels, il est pratiquement membre d'une autre espèce, rappelant ces extraterrestres du film They Live (en français: Invasion Los Angeles). Les mythes sur les "reptiliens" ne sont que l'idiotie superficielle et "conspirationniste" du sentiment d'étrangeté absolue que suscite "l'homme de Davos".

Lui, par exemple, ne vient de nulle part. Son corps est naturellement né quelque part, mais l'"homme de Davos" se distingue en n'ayant aucun attachement particulier au lieu de sa naissance. Il le quitte dès qu'il le peut, pour aller étudier dans un autre pays. Au cours de ses études, il passera par un ou deux autres pays. Dans l'un de ces endroits, il choisira une épouse banale, une étudiante d'origine asiatique.

Son entreprise sera développée "autour de là". Il possède une usine de voitures au Vietnam et une entreprise de biscuits en Finlande, sans oublier bien sûr une banque en Italie, une usine d'armes en Bolivie et un pied dans le business des sociétés militaires privées avec un siège à Luanda. Sa maison, bien sûr, est en Suisse, mais il passe plus de temps à l'hôtel qu'à l'intérieur. Ce n'est pas vraiment une "maison" qu'il a, mais juste un "endroit" où laisser des choses.

Il a un certain penchant romantique pour l'espéranto, qu'il aimerait voir mondialisé, mais comme il n'a pas eu le temps de l'apprendre, il parle anglais. En fait, lorsqu'il pense, il pense d'abord en anglais et seulement ensuite dans sa langue maternelle, si tant est qu'il le fasse.

Son enfant, s'il en a un, a été produit par éprouvette ou par mère porteuse, mais parfois l'"Homme de Davos" "adopte" aussi un ou deux enfants africains ou haïtiens, arrachés presque de force à leurs familles misérables, pour montrer combien il est noble et supérieur. Du haut de sa noblesse, l'"Homme de Davos" sème aussi une poignée d'ONG, de fondations et d'instituts. Ces projets permettront de dispenser une "éducation" et de promouvoir l'"inclusion" et les "droits de l'homme", notamment dans les pays qui n'apprécient pas trop ces "hommes de Davos". Avec cela, l'"Homme de Davos" croit faire le bien. Ce faisant, il sape le tissu social des nations du monde entier.

L'"homme de Davos" soutient pleinement l'ensemble du récit sur le genre comme étape préparatoire au transhumanisme. Mais il n'est pas vraiment intéressé par les résultats les plus aberrants de cette voie, il s'intéresse davantage aux transmutations subtiles, comme l'édition de gènes, ou à des formes plus radicales de transmutation, comme l'IA et la virtualisation. Parfois, bien sûr, la fille de l'"Homme de Davos" glisse vers quelque chose de plus exotique, mais cela en fait partie. Depuis combien d'années ne l'a-t-il pas vue ?

L'"homme de Davos" a dépassé même la simulation publique de la religiosité. Son idéologie, son style de vie, sa sexualité, tout cela se mêle à une religiosité basée sur des rituels exotiques qu'il a appris lors d'une réunion au Luxembourg avec un moine bouddhiste américain dans un monastère uruguayen. Parfois, ces rituels deviennent incontrôlables et un enfant innocent meurt. Mais dans un monde de sept milliards d'habitants, ce n'est qu'une statistique.

Il utilise des jets pour se rendre à des conférences sur le climat afin de débattre de la manière d'apprendre à la populace à sauver la nature, alors qu'une journée de fonctionnement de son entreprise annule déjà une année d'austérité plébéienne. Il chante également la nécessité de faciliter les flux migratoires, dont aucun n'atteindra ses demeures, après tout, vous ne pouvez pas construire votre empire sans main-d'œuvre servile. Alors que le monde s'enfermait à l'intérieur, tout le monde portant des masques (ses télévisions en Hollande et les journaux égyptiens ont aidé à diffuser la propagande), il allait aux fêtes, libre, léger et décontracté.

L'"Homme de Davos" a construit un bunker. Il pense qu'une guerre nucléaire est presque inévitable. Rire à part, certains admettent que peut-être alors la Grande Réinitialisation se déroulera plus en douceur. Malheureusement, "l'homme de Davos" pense que tous les dirigeants du monde pensent comme lui, et qu'il peut acheter les autres.

Il n'a pas mis sur la calculette le retour des sociétés traditionnelles.

De Daudet à Davos : comment le capitalisme fait disparaître la Suisse

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De Daudet à Davos: comment le capitalisme fait disparaître la Suisse

Nicolas Bonnal

Les étasuniens aiment rayer de la carte les pays hostiles, mais il y a d'autres méthodes qu'Hiroshima pour faire disparaître l'humanité (étudiez d'un autre œil la guerre du Pacifique) : c'est le sujet de ce papier inspiré par un de nos maîtres les moins compris, Alphonse Daudet.

Les milliards de touristes dont je fais partie ont surconsommé ce monde et la terre depuis cent ans et quelques. L'addition est d'autant plus lourde que nous ne créons plus de civilisations, nous assassinons celles qui resteraient tout en profanant celles qui ont disparu.

Evoquons le deuxième Tartarin, celui qui se passe dans les Alpes, quand la révolution industrielle, les voyages organisés Cook et la première massification eurent déjà réifié la haute montagne. Gautier a parlé savamment de cette unification du monde dans le chapitre grenadin de son voyage en Espagne :

« Quand tout sera pareil, les voyages deviendront complètement inutiles, et c’est précisément alors, heureuse coïncidence, que les chemins de fer seront en pleine activité. À quoi bon aller voir loin, à raison de dix lieues à l’heure, des rues de la Paix éclairées au gaz et garnies de bourgeois confortables ? Nous croyons que tels n’ont pas été les desseins de Dieu, qui a modelé chaque pays d’une façon différente, lui a donné des végétaux particuliers, et l’a peuplé de races spéciales dissemblables de conformation, de teint et de langage. C’est mal comprendre le sens de la création que de vouloir imposer la même livrée aux hommes de tous les climats, et c’est une des mille erreurs de la civilisation européenne… »

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Mais voici Daudet qui annonce avec Rimbaud illuminé tous nos Euro Disney, tous nos Disneyworld et toute la guerre du faux qui fit le bonheur d'Umberto Eco. Il faut penser à Davos et à son culte du transhumanisme en relisant ces lignes ; car tout est falsifié dès notre entrée dans l’ère industrielle occidentale :

« La Suisse, à l’heure qu’il est, vé ! monsieur Tartarin, n’est plus qu’un vaste Kursaal, ouvert de juin en septembre, un casino panoramique, où l’on vient se distraire des quatre parties du monde et qu’exploite une compagnie richissime à centaines de millions de milliasses, qui a son siège à Genève et à Londres. Il en fallait de l’argent, figurez-vous bien, pour affermer, peigner et pomponner tout ce territoire, lacs, forêts, montagnes et cascades, entretenir un peuple d’employés, de comparses, et sur les plus hautes cimes installer des hôtels mirobolants, avec gaz, télégraphes, téléphones !…

– C’est pourtant vrai, songe tout haut Tartarin qui se rappelle le Rigi.

– Si c’est vrai !… Mais vous n’avez rien vu… Avancez un peu dans le pays, vous ne trouverez pas un coin qui ne soit truqué, machin comme les dessous de l’Opéra ; des cascades éclairées à giorno, des tourniquets à l’entrée des glaciers, et, pour les ascensions, des tas de chemins de fer hydrauliques ou funiculaires. Toutefois, la Compagnie, songeant à sa clientèle d’Anglais et d’Américains grimpeurs, garde à quelques Alpes fameuses, la Jungfrau, le Moine, le Finsteraarhorn, leur apparence dangereuse et farouche, bien qu’en réalité, il n’y ait pas plus de risques là qu’ailleurs. »

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Alphonse Daudet ajoute avec sa verve coutumière (comme on dit) qu'il faut créer du risque pour le touriste qui paie (pensez au film The Game inspiré par Chesterton). C'est comme pour le réchauffement, le Brexit, Trump, la menace populiste ou bien Poutine : faire croire que quelque chose se produit dans un monde où tout est mort sauf l’argent, et ce tourisme qui le fait tant bouger.

– Mais, l’année dernière encore, l’accident du Wetterhorn, ces deux guides ensevelis avec leurs voyageurs !…

– Il faut bien, té, pardi !… pour amorcer les alpinistes… Une montagne où l’on ne s’est pas un peu cassé la tête, les Anglais n’y viennent plus… Le Wetterhorn périclitait depuis quelque temps ; avec ce petit fait-divers, les recettes ont remonté tout de suite.

– Alors, les deux guides ? …

- Ils se portent aussi bien que les voyageurs ; on les a seulement fait disparaître, entretenus à l’étranger pendant six mois… Une réclame qui coûte cher, mais la Compagnie est assez riche pour s’offrir cela. »

C'est ainsi que le tourisme a remonté la pente sur la côte d'usure après un bref accident de camion !

Daudet dénonce ensuite le décor de théâtre. A l'Alhambra où je passe souvent, tout a été remplacé, préfabriqué ou falsifié, c'est comme pour la réplique de la grotte de Lascaux où j'entendis jadis parler espéranto...

Puisque tout se ressemble, on déguise, on maquille et c'est le folklore de l’époque qui se met en branle. D’abord en Provence, en Italie, ensuite à Hawaii ou aux Canaries (je vous dis pas le folklore là-bas !).

« Bé ! Oui. Quand vous voyagez dans la Suisse allemande, des fois vous apercevez à des hauteurs vertigineuses un pasteur prêchant en plein air, debout sur une roche ou dans une chaire rustique en tronc d’arbre. Quelques bergers, fromagers, à la main leurs bonnets de cuir, des femmes coiffées et costumées selon le canton, se groupent autour avec des poses pittoresques ; et le paysage est joli, des pâturages verts ou frais moissonnés, des cascades jusqu’à la route et des troupeaux aux lourdes cloches sonnant à tous les degrés de la montagne. Tout ça, vé ! C’est du décor, de la figuration.

« Seulement, il n’y a que les employés de la Compagnie, guides, pasteurs, courriers, hôteliers qui soient dans le secret, et leur intérêt est de ne pas l’ébruiter de peur d’effaroucher la clientèle. »

C'est comme dans notre Mort à Venise où l'on ne dit rien du choléra !

Je vous laisse savourer ce livre qui vous amusera avec les espions russes, comme si Tartarin préfigurait leur James Bond sur un mode inspecteur Clouseau - qui doit d'ailleurs beaucoup à Marcel Achard. Et n'oubliez pas de relire Maître Cornille qui décrit sur un ton moins badin le passage du moulin (ou de l'abbaye ou du château) de l'ère réelle à l'ère virtuelle, touristique.

Et pour finir citons Rimbaud et les « horreurs économiques » :

« La même magie bourgeoise à tous les points où la malle nous déposera  (Illuminations) ! »

Car Louis Vuitton incarne son époque. Bernard A. première fortune mondiale…

Sources :

https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Daudet-Alpes.pdf

https://www.amazon.fr/DANS-GUEULE-BETE-LAPOCALYPSE-MONDIA...

 

 

samedi, 03 septembre 2022

Quelque chose va-t-il changer dans un monde multipolaire ?

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Quelque chose va-t-il changer dans un monde multipolaire ?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/08/29/muuttuuko-mikaan-moninapaisessa-maailmassa/ 

Le président russe Vladimir Poutine est désormais considéré sans rire en Occident comme le plus grand mal de la planète, comme le nouvel Hitler, etc. Si vous ne dénigrez pas la Russie ou ses dirigeants, vous êtes immédiatement étiqueté "poutiniste" et "antipatriotique". La dissidence et la remise en question du récit officiel de l'OTAN soutiendraient les objectifs de Poutine.

Comme je l'ai fait pendant le pire de l'infarctus collectif, j'ai pensé que je critiquerais à nouveau le régime russe une fois de plus, mais d'un point de vue différent de celui des journalistes finlandais de Yle et des tabloïds, et des semeurs de haine pro-occidentaux en matière de politique étrangère et de sécurité.

Dans ses discours, Poutine a pris position contre l'élite occidentale. Au cours des six derniers mois en particulier, le président russe a parlé ouvertement du fait que les politiciens démocratiquement élus ne gouvernent pas en Occident, mais que le véritable pouvoir est exercé par "l'élite mondialiste occidentale", en d'autres termes, par un petit cercle de banquiers centraux et de grands investisseurs.

Les discours de Poutine ont été bons, mais en fin de compte, ce sont les actions qui comptent. Bien que les relations du Kremlin avec l'Occident soient gravement abîmées - du moins c'est ce qu'on nous fait croire - la Russie continue de promouvoir les mêmes choses que l'Occident.

Comme Pékin, Washington, Londres et Bruxelles, Moscou répète le même mantra onusien de "développement durable", de "changement climatique", de numérisation et de nécessité de combattre la "pandémie" avec des vaccins.

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En d'autres termes, la Russie continue d'adopter les mêmes politiques techno-féodales que l'Occident. À certains égards, la Russie pourrait même être en avance sur les autres dans la mise en œuvre de la "nouvelle normalité" qui a commencé pendant la crise sanitaire. Poutine s'enthousiasme pour les programmes de génie génétique et de reconnaissance faciale, par exemple.

Si Poutine est si opposé à ce système anti-humain, comme certains le suggèrent, pourquoi semble-t-il le laisser s'enraciner en Russie ? Après tout, Davos et le "monde multipolaire" veulent-ils un système techno-totalitaire similaire, et maintenant le différend porte principalement sur la question de savoir qui doit le diriger ? Ou bien les élites des différents pays se disputent-elles vraiment ?

De telles pensées viennent à l'esprit de temps en temps lorsque l'on regarde la situation de l'extérieur et de manière aussi critique que possible. Je ne veux pas répandre le désespoir, mais je ne crois toujours pas que quelqu'un comme Trump et ses troupes viendront sauver le monde et que les gens n'auront qu'à attendre passivement, en ne faisant rien eux-mêmes.

Pour couronner le tout, alors que la Finlande officielle et d'autres pays de la zone euro soutiennent une politique de sanctions anti-russes contre leurs intérêts nationaux, les États-Unis eux-mêmes continuent de commercer avec la Russie. Malgré ce fait, les sonnettes d'alarme ne sont pas tirées pour tout le monde.

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Il y a déjà des menaces de pannes d'électricité et on parle de l'importance d'adopter un "esprit de guerre hivernal" pour l'hiver à venir. Les instructions arrogantes des détenteurs du pouvoir à leurs sujets ne semblent pas suffire à réveiller les dormeurs. Prenez donc une douche courte et froide et asseyez-vous dans un appartement sombre et froid. En attendant, le Premier ministre Marin peut toujours danser et s'amuser, avec la bénédiction d'Hillary Clinton.

La série de crises créées artificiellement et l'agenda de l'anarchie ne font que se poursuivre. Bien sûr, il y a ceux qui croient qu'au fur et à mesure que tout s'effondre, le scandale de la corruption mondiale sera exposé, les gens se "réveilleront" et ceux qui sont actuellement au pouvoir seront tenus responsables de leurs actions.

Après des décennies d'hégémonie anglo-américaine, j'aimerais moi-même voir une véritable "multipolarité". Mais je reste sceptique quant aux détails du processus.

La technocratie, les réglementations en matière de vaccination et d'autres caractéristiques de la "nouvelle normalité" semblent se poursuivre partout, alors qu'est-ce qui va réellement changer, même si l'ordre du monde change? Ce serait bien de voir un peu de lumière au bout de ce tunnel obscur.

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vendredi, 17 juin 2022

Elections législatives 2022: la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie

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Elections législatives 2022: la revanche du Titanic et le triomphe de l’inertie

par Pierre-Emile Blairon

« Surtout, pas de vagues ! »

En ce milieu d’année 2022, la France est à feu et à sang dans les banlieues, dans les centre-villes, et même désormais dans les petits bourgs de campagne ; chaque semaine, (ou presque), on immole – comme on immole un mouton – un Français par égorgement et chaque semaine (ou presque), la France est humiliée par ses dirigeants qui veulent la voir disparaître ; mais la consigne donnée aux médias et aux partis politiques consensuels ou complices (Ensemble, RN, Nupes, LR) est :« Surtout, ne pas faire de vagues ! »

Les partis politiques qui collaborent activement ou passivement à maintenir le système en place sont ceux qui ont dépassé 10 % des votants aux dernières élections législatives, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont légitimes étant donné que plus de la moitié des Français ne se sont pas déplacés pour voter.

Les Français avaient été déjà bien formatés, anesthésiés, pour les Présidentielles, qui avaient vu se rencontrer, lors d’un débat soporifique, Macron et Le Pen, cette dernière ayant soigneusement évité d’émettre la moindre critique envers son interlocuteur (on ne dira pas son « adversaire ») comme si un accord avait été passé préalablement entre eux. Marine Le Pen veut accéder à la cour des grands mais elle n’est pas assez perverse ni menteuse pour jouer convenablement son rôle, celui que les prédateurs sans scrupules comme Macron savent tenir parfaitement. Encore un effort, Marine !

« Pas de vagues ! » : voilà qui me permet d’introduire la brève évocation du naufrage du Titanic que vous découvrirez dans les lignes ci-après ; en effet, le Titanic a coulé dans une mer d’huile, quelques vagues, même quelques vaguelettes, auraient peut-être permis aux marins du bateau de repérer la masse proche de l’iceberg qui allait le couler. Comme quelques vagues auraient permis aux Français de secouer leur torpeur.

téléchargementmoutons.jpgLa force de l’inertie

« Renversez la vapeur ! Machine arrière toute ! » J’en reviens à cette image du Titanic qui reste pour moi le symbole parfait de notre fin de cycle1. Ces phrases ont été hurlées dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 par le commandant en second du Titanic, William Murdoch, lorsqu’il s’est trouvé informé de la présence d’un iceberg droit devant la marche du bateau.

Ces ordres n’ont servi à rien, même s’ils ont été exécutés sur l’instant. Pourquoi ? Tout simplement parce que le Titanic était entraîné par son élan, non pas un élan dynamique, mais par la force de l’inertie, sa masse, son poids.

Le naufrage du Titanic est l’une des premières et des plus allégoriques manifestations des temps modernes de ce que l’on appelle l’hubris, c’est-à-dire la vanité, le matérialisme, la convoitise et l’arrogance considérées comme valeurs ultimes et suprêmes, le portrait même des titans psychopathes qui dirigent actuellement le monde.

Le titanisme (ou le prométhéisme) est l’un des attributs de l’hubris ; ou bien c’est l’hubris qui est l’une des caractéristiques du titanisme.

Les passagers du Titanic forment, pour la plupart, une clientèle de gens riches qui n’ont aucune compassion pour les petites gens des niveaux inférieurs, inférieurs, au propre (plus le pont est supérieur, plus les places sont chères) comme au figuré, la hiérarchie sur la terre ferme comme sur un bateau se rapportant uniquement à l’épaisseur du portefeuille sans autre considération. Ceux qui se souviennent du beau film éponyme de James Cameron ont noté la morgue de l’homme d’affaires qui considère sa fiancée, l’héroïne du film, comme l’une de ses bonnes opérations.

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Le Titanic avait été conçu pour être le plus grand, le plus beau, le plus cher, le plus rapide de tous les bateaux ayant jamais navigué ; on le disait au surplus insubmersible ; on se dit qu’il ne pouvait s’appeler autrement que le Titanic, évoquant la puissance, la force, le gigantisme ; comme l’ont évoqués les gratte-ciel de la même époque et les tours gigantesques de la nôtre ; c’est à celui qui construira la plus grande, sortie des sables ou pullulant, chancres titanesques, dans les mégapoles du monde entier.

Le Titanic emportait donc avec lui une population à son image, le navire lourd de son propre poids et les passagers lourds du poids de toutes les bassesses et ignominies que les hommes accumulaient depuis des générations jusqu’à en devenir obèses et qui étaient représentés sur les ponts du bateau jusqu’à la caricature. Et cette société de plaisirs et de futilité errait, hagarde, dans les coursives inférieures du navire qui commençaient à se remplir d’eau, ou se berçait, dans les ponts supérieurs, des romances à la mode, pendant que le paquebot qui les portait, qui n’était plus gouverné, se dirigeait droit vers l’iceberg, vers son destin final qui allait devenir emblématique du nôtre.

Deux ans plus tard éclatait la première guerre mondiale.

Je vais risquer une comparaison que certains vont peut-être juger disproportionnée, et pourtant !

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Le peuple français, au moment où j’écris ces lignes, complètement décérébré par les médias et entièrement soumis aux injonctions gouvernementales, n’a plus d’autre avenir que de se diluer dans un magma informe qui affectera son essence même et les conditions de sa survie.

La population qu’on a poussée vers les urnes, il y a quelques jours, comme si leur déplacement allait changer grand-chose, était-elle différente de celle du Titanic ?

Non ; c’était la même mais augmentée encore de la charge des renoncements (des lâchetés), des égoïsmes, du confort et de l’abêtissement, de l’avachissement final programmé pour elle, guerre après guerre, par les maîtres du monde pendant le siècle qui s’est écoulé entre les deux événements ; comme elle, elle n’avançait plus que par la force de l’inertie, se laissant traîner misérablement vers un tragique dénouement. Comme elle, elle était, et donc est encore, complètement inconsciente des enjeux et de sa fin prochaine.

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Le conformisme du troupeau

A l’image du naufrage du Titanic vient se superposer une autre image, un dessin qu’on dira simpliste et humoristique, mais qui est, ô combien, parlant : celui du troupeau de moutons en route vers l’abîme, et, pendant que ses congénères plongent dans le vide, un mouton noir fait volte-face et prévient le reste du troupeau : « Quelque chose ne va pas, faites demi-tour ! » (ce qui correspond au « Renversez la vapeur, machine arrière toute ! » du paragraphe précédent); mais, évidemment, les moutons ne seraient pas des moutons s’ils avaient une lueur d’intelligence ou une velléité d’indépendance : « Encore un complotiste ! Fais ce qu’on te dit de faire ! », lui répondent-ils.

Les éveillés

Bien sûr, un mouton noir n’est pas forcément noir ! Il peut être même plus blanc que les autres, ou plus propre. Ces moutons noirs ne sont pas bien nombreux ; ils viennent de tous les milieux ; ils ont souvent participé aux deux grands mouvements révolutionnaires de ces dernières années (Gilets jaunes et mouvement de contestation de la dictature sanitaire2), ils ont complètement renoncé à se désinformer sur tout média officiel (télévisions, radios, journaux), privilégiant les informations données par de rares médias indépendants (comme le site sur lequel vous lisez cet article) et certains réseaux sociaux ; ils se sont, quand ils ont pu le faire, éloignés des villes et des foules, ils ont souvent changé de monde avant que le monde ait pu avoir quelque prise sur eux, ils se sont parfois convertis au localisme et ils se sont donné les moyens de vivre en autarcie quand c’était possible.

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Ces êtres éveillés, que Julius Evola appelait les « êtres différenciés », se reconnaissent dans les profils établis par Ariane Bilheran (photo), jeune psychologue franco-colombienne, spécialiste des manipulations mentales, qui, dans l’une de ses vidéos3, dresse le portrait en trois profils de ces êtres réalisés dans lesquels certains de nos lecteurs ne manqueront de se retrouver :

premier profil : les personnes ayant une capacité d’isolement, d’autonomie, qui n’ont pas peur de la solitude et qui sont plus avancés que la moyenne sur leur rapport à la mort « le fait d’avoir intériorisé notre rapport à la mort nous amène à valoriser la vie plutôt que la survie » dit-elle.

Deuxième profil : « les personnes ayant une grande capacité à distinguer la vérité du mensonge, à aller chercher la vérité », en fait, ceux qu’on appelle « les lanceurs d’alerte », les personnes un peu plus lucides que d’autres et qui savent démonter les mécanismes de manipulation.

Troisième profil : les personnes ayant déjà vécu beaucoup d’épreuves, beaucoup de traumatismes.

Ces personnes résistent donc davantage aux discours manipulateurs.

« A l’inverse », dit-elle « les personnes ayant un haut niveau d’études, les intellectuels, sont des types de personnes paradoxalement très sujettes à la manipulation parce qu’elles sont facilement séduites par le langage ».

Les êtres éveillés, de par la conformation même de leur profil psychologique : indépendance, amour de la solitude, détachement du monde, ont beaucoup de mal à se reconnaître et à se rassembler afin que leur action soit plus efficace, une action dont ils n’attendent rien en retour mais qu’ils savent devoir accomplir ; les temps viendront bientôt où, la nécessité faisant loi, ce type d’embûches sera écarté et où ces êtres éveillés pourront pleinement accomplir leur mission.

Pierre-Emile Blairon

1. J’en ai largement parlé dans mon ouvrage L’Iceberg, la Tradition primordiale contre le Titanisme, paru en juillet 2021 aux éditions du Lore.

2. Voir mon article du 23 avril : Signe des temps, l’hystérie électoraliste.

3. https://www.youtube.com/watch?v=qMMVIppx-Qw

 

vendredi, 11 mars 2022

À l'ère de la perte de la réalité Une nouvelle ère de l'irrationnel commence-t-elle ?

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À l'ère de la perte de la réalité

Une nouvelle ère de l'irrationnel commence-t-elle ?

Andreas Mölzer

Source: https://andreasmoelzer.wordpress.com/2022/03/10/im-zeitalter-des-realitatsverlusts/

Quelle fierté n'avons-nous point de vivre à l'époque sublimes de nos belles Lumières, d'une société ouverte et d'une vision du monde libérale et scientifiquement fondée? Nous avions laissé derrière nous le sombre Moyen-Âge, l'époque des guerres de religion à caractère fondamentaliste et le XXe siècle avec ses idéologies totalitaires, le fascisme et le communisme soviétique. Et avec l'effondrement du socialisme réellement existant, on a même cru un moment que l'ère de la paix éternelle était arrivée. La fin de l'histoire et la victoire globale de la démocratie libérale ont été proclamées. La seule superpuissance restante, les États-Unis d'Amérique, a certes tenté d'imposer cette dernière à l'échelle mondiale, ou du moins de faire de cette démocratie libérale la référence pour tout État dans le monde entier.

Comme nous le savons aujourd'hui, il s'agit d'une tentative vaine et probablement insensée. Quant à la société ouverte et à son prétendu caractère éclairé et progressiste, il apparaît de plus en plus clairement que cette magnifique société ouverte est de plus en plus régulée par les impavides maximes du politiquement correct et qu'au lieu d'éclaircir et d'élargir nos horizons, ce sont désormais de nouveaux dogmes qui dominent, issus de tristes courants à la mode comme le féminisme, le gendérisme, le Black Lives Matter, la "wokeness" et autres fadaises du même acabit. Ainsi, en y regardant de plus près, on peut rapidement avoir l'impression que nous ne vivons pas du tout dans une ère éclairée, mais plutôt au début d'une ère d'irrationalité foncière.

Au début de celle-ci se trouve l'hypothèse de "l'homme nouveau", tel que la gauche le conçoit depuis la Révolution française, en passant par le marxisme pour aboutir à l'École de Francfort, et tel qu'elle veut le réaliser à tout prix - par la violence s'il le faut. Cet "homme nouveau", qui nie purement et simplement la nature humaine telle qu'elle s'est développée au cours de l'évolution, avec toutes ses profondeurs et ses abysses, est devenu la source du totalitarisme et des génocides partout où il a été tenté de le faire émerger par la violence, au forceps. Cela était déjà évident lors de la phase meurtrière de la Révolution française, où des milliers de personnes ont dû passer la tête sous la lunette de la guillotine. C'est également évident dans le cas de la politique meurtrière de Joseph Staline en Union soviétique, ainsi que dans le communisme de l'âge de pierre de Pol Pot au Cambodge ou dans la révolution culturelle de Mao Zedong en Chine.

Mais ce n'est pas seulement "l'homme nouveau" dans la société sans classes du socialisme réellement existant qui a donné naissance à de telles monstruosités. L'"homme nouveau" de sang aryen, né de l'illusion raciale et de l'idéologie de l'homme supérieur, devait lui aussi devenir la source d'atrocités terribles. La Seconde Guerre mondiale et le génocide en furent la conséquence. La négation de la nature humaine, qui allait de pair avec la conception de l'"homme nouveau", indiquait déjà un pas vers l'irrationalité. Ceux qui croient pouvoir changer la société en prenant l'attitude de l'ingénieur social et en ignorant, voire en niant l'homme dans ses forces et ses faiblesses, dans ses besoins et ses capacités, et en substituant à la psychologie et à la biologie humaines des prescriptions idéologiques comme mesure de toute chose, doivent finalement recourir à des moyens tyranniques et à l'ignorance de la réalité pour imposer leurs objectifs. Une entreprise qui a douloureusement échoué au siècle dernier, comme nous pouvons facilement le constater avec le fascisme national-socialiste, mais aussi avec le communisme soviétique.

L'hostilité à l'égard de la technique et l'ignorance des connaissances scientifiques, qui sont apparues comme un contre-mouvement à l'idolâtrie absolue de la technique après la révolution industrielle, constituent un pas supplémentaire vers l'ère de l'irrationnel en laquelle nous entrons. Si, après la révolution industrielle et dans le cadre du développement de technologies toujours plus performantes, on a cru que la technique permettrait de résoudre tous les problèmes de l'humanité, une sorte d'idéologie technophobe, d'hostilité à l'égard de la technique, s'est développée au cours des dernières décennies, en quelque sorte comme un mouvement inverse. Ce mouvement irrationnel et idéologisé est porté par les différents partis verts qui se sont constitués à travers l'Europe. La nouvelle gauche, issue du mouvement de 68, a rapidement récupéré le mouvement antinucléaire. Le mouvement hostile à la guerre du Vietnalm a donné naissance au mouvement pour la paix, qui s'est en outre opposé à l'utilisation militaire des armes nucléaires.

C'est sur la base de ces mouvements que se sont développés les partis verts qui, dans les années 80, étaient si puissants qu'ils ont fait leur entrée dans les assemblées et les parlements respectifs. A l'origine, la protection de l'environnement et de la nature était plutôt l'apanage de groupes conservateurs. L'ironie de l'histoire veut que ce soit justement la gauche marxiste, auparavant inspirée par l'Est soviétisé, qui ait réussi à camoufler son idéologie profondément rouge sous un vernis vert.

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L'hostilité générale à l'égard de la technique qui en résulte, associée à une certaine critique générale de la croissance et du progrès, implique une nouvelle orientation vers une nouvelle irrationalité rédhibitoire. D'une part, les Verts ont revendiqué tous les bienfaits de l'ère technique et les avantages d'une civilisation hautement technologique, d'autre part, les technologies modernes ont été de plus en plus diabolisées. En outre, une profonde incompréhension du fonctionnement de la technologie elle-même s'est renforcée dans ces cercles. Par méconnaissance et ignorance des lois de la nature, ce sont des couches sociales qui ont la parole dans ces domaines et qui ne peuvent tout simplement plus comprendre comment et pourquoi les choses fonctionnent, sur quelle base les fonctions techniques se déroulent. On appuie sur l'interrupteur et la lumière s'allume. On ne sait pas pourquoi il en est ainsi. Une sorte de croyance au miracle s'est installée, semblable à celle qu'avaient les hommes de l'âge de pierre face aux phénomènes naturels : on ne comprend pas ce qui se passe, on croyait à l'époque à des puissances supérieures et aujourd'hui à l'évidence d'une civilisation hautement technologique.

A cela s'ajoute un autre facteur qui favorise la perte de contact avec la réalité dans notre société : l'oubli croissant de l'histoire. Pour comprendre et évaluer les relations politiques, économiques et sociales, il faudrait une connaissance approfondie de l'évolution historique. Or, ce sont précisément les couches sociales qui se considèrent à la pointe de l'esprit du temps et dont la religion civile politiquement correcte est l'hédonisme qui pratiquent une ascèse informationnelle consciente en matière de connaissances historiques. Et ce, non pas pour parvenir à leurs propres conclusions sans être influencés, mais par ignorance. De même que l'on tente d'ignorer la véritable nature de l'homme, telle qu'elle est donnée biologiquement et psychologiquement, on tente également d'ignorer l'histoire de l'humanité en croyant que l'on est plus intelligent aujourd'hui, ici et maintenant, que toutes les générations qui nous ont précédés.

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L'affirmation du philosophe selon laquelle quiconque ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre est totalement étrangère aux porteurs de la nouvelle ère irrationnelle. Même les lois du matérialisme dialectique, telles que nous les connaissons depuis Marx et Engels, ont complètement disparu de la conscience politique et sociale. On est certes de gauche dans l'air du temps, mais on croit pouvoir oublier la connaissance de l'histoire.

Pour l'essentiel, ce sont donc ces trois phénomènes - l'ignorance de la condition humaine biologique et psychologique par la quête de "l'homme nouveau", l'hostilité à la technique et l'ignorance des lois naturelles physiques et chimiques, et l'oubli de l'histoire - qui conditionnent la voie vers une nouvelle ère hautement irrationnelle. Il reste à voir quelles seront les conséquences néfastes de cette perte de contact avec la réalité dans l'ensemble de la société. Si l'humanisme, les Lumières et la recherche scientifique ont permis à l'humanité d'atteindre des sommets dans le cadre de son évolution culturelle, la nouvelle ère de l'irrationnel nous exposera probablement à des dangers que nous pensions avoir surmontés depuis longtemps.

mercredi, 02 mars 2022

Mourir à 50 ans dans une église orthodoxe ou à 70 ans dans un supermarché occidental: tel est le choix de la ménagère ukrainienne !

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Mourir à 50 ans dans une église orthodoxe ou à 70 ans dans un supermarché occidental: tel est le choix de la ménagère ukrainienne !

par Frédéric Andreu

Ce qui motive en premier lieu les masses humaines, guidés par des élites débiles, résident au niveau du bas-ventre. Les Ukrainiens se trouvent devant un choix de civilisation et identitaire que leur imposent, ni la Russie, ni l'Europe européenne, mais les forces otanesque de la division. Ils sont partagés entre, d'un côté, la perspective d'un salaire à 200 Euros qu'impliquerait le rattachement au contre-Empire du grand frère russe et de l'autre, les paillettes lucifériennes de l'Occident...

Le problème, c'est que la stratégie impériale des Etats-Unis et de l'Otan oblige à ce faux choix. Elle pose un limes entre votre âme et votre ventre. Cela c'est la victoire postume de Brzezinski, le merlin noir des élites étatuniennes.

A ce jeux-là, il n'est pas impossible que l'Ukraine connaisse un partage géopolitique en deux, au niveau du fleuve Dniepr. Mais cela rimerait alors avec le martyr des minorités de part et d'autre. Cette politique serait la victoire des puissances atlanto-sionistes qui sont derrière ce scénario diabolique.

L'un des rares politiques français qui ne s'y résigne pas n'est pas issu des rangs de la droite. C'est Jean-Luc Mélanchon, ancien député socialiste, certes, mais pas plus ni moins que ne l'était Marcel Déat avant guerre... En fait, la classe politique embourgeoisée et technocratique qui règne en France et à Bruxelles, capables des pires traîtrises et des pires non-sens historiques, déclarent en coeur: “avec nos sanctions, nous allons isoler la Russie !”.

L'hôpital se moque vraiment de la Charité ! Ces idiots utiles de l'Amérique pensent isoler un pays-continent 35 fois plus vaste que la France, allié de surcroît à la Chine et à l'Inde, pays dont le réservoir démographique correspond à la moitié de la population mondiale !

Résultat de cette stupidité sans nom est le suicide de l'Europe : c'est la petite péninsule européenne et non la Russie qui serait isolée comme une tête isolée du corps.

L'Europe aurait alors pour seule perspective d'être une annexe du grand marché américain. Bien sûr, que les démographes se rassurent, l'Afrique pourra toujours suppléer au manque démographique des Européens : les populations noires déracinées pourront se déverser, toujours plus nombreuses, sur le Vieux Continent, avec la bénédiction d'un pape tiers-mondiste et des élites européennes panmixistes.

Quand cette classe de Libéraux-traitres non élue qui dirige l'Union Européenne parle de paix, il faut entendre LGBTISME, pensée unique, matérialisme pratique, MacDonaldisation souriante de la société. Avec la mise au ban de la Russie, l'Europe sera en “paix” à la puissance dix. Voici le contenu du mot “paix” pour la génération à venir ! Adieu Homère et Pic de la Mirandole ; bonjour le clown multicolore Mac Do !

Les partisans du réel savent au contraire que l'Europe a tout intérêt à s'ouvrir à cette Russie frappée de l'aigle à deux têtes, l' ”empire bicéphale” reliant notre présent à la grande politique transcontinentale des derniers Bourbons.

En effet, on ignore trop souvent, dans le pays régicide qui a coupé la tête à Louis XVI, que le projet du Bon Roi était non seulement de lier alliance avec la maison des Habsbourg par le mariage avec Marie Antoinette, mais aussi de créer une alliance commerciale, voire plus, avec la Russie de Catherine II. A l'époque les élites russes et européennes ne parlaient pas seulement en terme de taux d'inflation et de statistique, ils ne parlaient pas dans un anglais d'aéroport mais dans le français de Molière. Ils parlaient de philosophie, de découverte des îles, de voyage, de vin et de belles lettres.

On ne sait généralement pas, non plus, que cette politique que les derniers Bourbons ont incarné par des mariages et des liens diplomatiques, est dans les faits, le même tropisme que Napoléon Bonaparte a suivi mais que l'Empereur a été contraint de faire par la guerre...

Les deux tentatives ont échoué, mais c'est pourtant ce flambeau-là qu'il faudrait reprendre car il est inscrit dans le destin même de la France, à la fois politique et spirituel. Il s'agit aussi de faire passer l'oxygène du poumon gauche (l'Europe) au poumon droit (la Russie) et vice-versa. Ce futur est tout simplement inscrit dans le critérium géographique de la terre puisque la France commence le Grand Continent et la Russie le termine, preuve que le plan spirituel et matériel ne s'opposent pas. Cela, Louis XVI et Catherine II le savaient, lui le catholique pratiquant ; elle, l'orthodoxe, lorsqu'elle déclara que la France devait être “nation privilégiée de la Russie”. La Révolution dite “française”, fomentée en réalité par des agents anglais, allait mettre un terme à ce rêve.

Et si le rêve de la Monarchie et de l'Empire napoléonien se réalisait finalement par un socialiste franc-maçon d'inspiration révolutionnaire ? Dans ce cas, Jean-Luc Mélanchon resterait dans l'Histoire d'abord et avant tout comme Français !

 

jeudi, 24 février 2022

Jusqu'à ce que les Russes craquent ?

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Jusqu'à ce que les Russes craquent?

par Klaus Kunze

Source: http://klauskunze.com/blog/2022/02/23/bis-die-russen-quietschen/

Selon une légende chère aux puissances occidentales, les "démocraties de l'Ouest" forment une "communauté de valeurs". Parmi leurs valeurs suprêmes, elles comptent la paix, les droits de l'homme et l'entente entre les peuples.

En Allemagne, les proclamations de bonnes intentions sont traditionnellement prises au sérieux. Nous avons toujours été un peuple bienveillant et apolitique. Nous ne prenons pas ce que quelqu'un fait réellement aussi sérieusement que ses prétendues intentions. Notre classe politique semble en effet croire à ce monde idéal dans lequel le mal est banni par les traités multilatéraux et où la paix et la liberté individuelle sont garanties par les droits de l'homme. Pourquoi s'équiper militairement alors que nous avons des accords juridiquement contraignants ?

Ils s'imaginent que les grandes questions de l'histoire mondiale ne seront pas tranchées par le sang et le fer, mais par des discours et des décisions parlementaires, par des traités et des proclamations morales.

Jusqu'à présent, aucune connaissance historique n'a pu les détourner de ce rêve. Aucun Donald Trump ne les a réveillés lorsqu'il n'a pas respecté l'accord nucléaire avec l'Iran, et ils se sont même crus à l'abri de la Russie. Sur la base de calculs économiques, ils se croyaient à l'abri de la puissance orientale, car "une guerre ne vaut pas la peine" et "ne fait que des perdants". Leurs platitudes bien-pensantes éclatent dans la réalité comme des bulles de savon, ce qu'elles sont aussi.

Le réalisme anglo-saxon

Les Anglo-Saxons sont plus réalistes. Ils savent parfaitement que l'on peut prêcher le bien tout en faisant le "mal". Ronald Reagan, président des Etats-Unis (1981-1989), avait brièvement levé le voile. Avant l'effondrement de l'Union soviétique, il a déclaré sans détour :

    "Nous allons les mettre au pied du mur jusqu'à ce qu'ils craquent". (Reagan cité par : Fricke 1999 : 158). Dans l'une de ses déclarations, le président américain Reagan laisse clairement entendre qu'il voulait créer une menace forcée par le biais de sa supériorité militaire vis-à-vis de l'URSS".
    Thomas Bäcker,  Die Wiedervereinigung. Die Außenpolitik der BRD in der Legislaturperiode 1986-1990 und die Folgen.

Mais comme la soif de pouvoir et la volonté de domination sont mal perçues par les médias, "l'Occident" a toujours mis en avant ses "valeurs".

    Sans négliger le facteur de puissance, les positions libérales soulignent au contraire l'attractivité économique et sociale des sociétés occidentales. Le conflit Est-Ouest était moins un conflit de pouvoir qu'un conflit de valeurs, dans lequel l'autodétermination, la démocratie et l'économie de marché (capitaliste) ont fini par l'emporter sur la dictature et l'encadrement de l'économie par l'État.
    Peter Schlotter. Review of Saal, Yuliya von, KSZE-Prozess und Perestroika in der Sowjetunion: Demokratisierung, Werteumbruch und Auflösung 1985–1991. H-Soz-u-Kult, H-Net Reviews. January, 2016 

Le conflit de valeurs n'est toutefois que superficiel. Les "valeurs" ne sont que les jolies bulles de savon colorées. Elles ne servent à rien si l'ennemi n'y croit pas. Ce ne sont jamais des valeurs qui s'affrontent, mais des hommes. Pour se justifier, ils se réfèrent à l'extérieur à ce qu'ils jugent utile pour eux. Derrière les prétendus conflits de valeurs idéales se cachent toujours des conflits d'intérêts réels.

Les parties prenantes d'un marché mondial

Les pays anglo-saxons ont traditionnellement fondé leur prospérité et leur puissance sur le commerce. Avec le slogan de la "liberté des mers", les Britanniques se sont jadis appropriés un cinquième de la surface terrestre de la planète. Ils entendaient, par cette liberté, leur droit de s'assurer des ressources d'outre-mer dans des conditions qui leur étaient favorables.

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Au XIXe siècle déjà, les impérialismes anglo-saxon et russe s'affrontaient à l'échelle mondiale (caricature, origine inconnue, source de l'image).

Les États-Unis ont adopté ce concept. De la liberté des mers, ils ont fait une idée de liberté humaine générale. Avec le slogan "Make the world safe for democracy", ils ont déclaré que chaque être humain avait le droit fondamental d'entretenir des relations commerciales pacifiques, en particulier avec les États-Unis, pays financièrement dominant. Sont potentiellement considérés comme des États voyous tous ceux qui ne voulaient pas être pris dans le réseau mondial du capital. Ils utilisaient le colt à l'extérieur et la Bible pour leur propagande.

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Entre-temps, l'économie financière de l'"Occident" dépasse de loin l'économie réelle et est conçue pour une croissance continue. Comme en 2008, la bulle financière risque d'éclater à nouveau à tout moment, car l'économie réelle des pays "occidentaux" ne peut plus servir les taux d'intérêt et les taux de croissance dont la bulle financière a besoin. L'économie financière risque de s'effondrer et d'entraîner la dévalorisation d'immenses actifs financiers.

Pour empêcher le marché des capitaux de s'effondrer, "l'Occident" cherche sans cesse de nouveaux "marchés". Son idéologie libérale tend à transformer toutes les relations en relations de marché : Elle transforme les ennemis en clients, les personnes en capital humain et les concurrents en partenaires commerciaux. Elle cherche à éliminer les États et les frontières nationales, car toute réglementation étatique impose des limites au pouvoir global du capital. Sa Russie idéale ne serait plus une communauté étatique, mais une société de clients dépendants du capital. Les nouveaux clients doivent être intégrés de manière permanente par des contrats appropriés de sorte qu'ils ne puissent plus jamais se retirer. Leur but est de renoncer à tout autre pouvoir que celui du capital, de déposer les armes et de déclarer solennellement qu'ils renoncent à la violence et qu'ils ne refuseront à personne le "libre" accès au "marché" et à ses bienfaits.
L'intérêt russe

Les représentants de la "communauté des valeurs occidentales" déclarent qu'il est tout à fait terrible que les Russes définissent leurs intérêts de manière totalement différente. Le pays n'est riche que de ses ressources naturelles. Pour ne pas se laisser coloniser par le marché financier mondial, ils ont recours à des valeurs totalement différentes de celles de "l'Occident". Ils insistent sur un État-nation fort. C'est lui qui doit contrôler les flux financiers et non l'inverse.

Pour que l'État soit le plus fort possible, Poutine réprime la société. Personne ne doit sortir du rang. Les valeurs religieuses du christianisme orthodoxe sont invoquées et les valeurs occidentales de l'individualisme absolu sont vouées aux gémonies. Elles sont considérées comme décadentes. Les liens internes doivent être renforcés par une idéologie nationale : un peuple, un empire, un Poutine, et parmi ce peuple, il compte apparemment aussi les Biélorusses et les Ukrainiens.

L'Occident est idéalement pacifique et non militaire, mais en réalité armé jusqu'aux dents et conventionnellement supérieur aux Russes. Depuis 1989, il n'a cessé d'étendre sa sphère d'influence vers l'Est jusqu'à ce que les Russes "craquent". La Russie, en revanche, n'idéalise pas du tout la "paix". Là où il est possible de faire une bonne affaire territoriale sans trop de risques, Poutine saute volontiers sur l'occasion. Comme tous les hommes de pouvoir de l'époque impérialiste, il préfère prendre ce qu'il peut sans guerre. Jusqu'à présent, il n'a pas encore tiré un seul coup de feu. Au XIXe siècle, on appelait cela la politique de la canonnière : la menace entraîne l'obéissance préventive.

Vis-à-vis de notre classe politique locale, cela fonctionne. En déclarant son amitié au monde entier, elle croit avoir aboli l'hostilité. Ils croiront encore à la valeur des traités interétatiques quand les chenilles des chars rouleront déjà, et ils nous feront valoir que les frais d'essence pour les trajets en chars de la Volga à la Spree ne seront "pas rentables" quand les chars seront déjà devant la Chancellerie fédérale. Poutine le sait. De son point de vue, l'Allemagne est mentalement prête pour la tempête.

Que faire ?

L'assaut russe sur l'Allemagne n'aura pas lieu. Les efforts de Poutine pour un retour en arrière sur l'extension de l'OTAN ont tendance à être défensifs. Notre Big Brother de l'autre côté de l'Atlantique est l'adversaire de Poutine, pas nous. Nous ne sommes qu'une proie potentielle. Une attaque contre nous équivaudrait à un suicide de la volonté de puissance de la Russie. Il serait plus dans l'intérêt du capital financier américain que dans celui de la Russie si Poutine était provoqué à attaquer le territoire de l'OTAN.

Qu'est-ce qui serait dans l'intérêt de l'Allemagne ? Dans cette question, nous ne devons pas nous laisser guider par des affinités ou des aversions. Les peuples n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts. Personnellement, je n'ai jamais rencontré d'Américain qui ne soit pas si gentil que je veuille l'appeler mon ami. J'ai beaucoup de sympathie pour l'aspiration ukrainienne à la liberté. Cela me rappelle les Hongrois, dans le pays desquels les chars russes ont également roulé en 1956. Ne me demandez pas ce que je pense des Russes et de leur autocratie. Ma mémoire historique remonte à 1945. Plus la Russie et les États-Unis sont éloignés, mieux c'est.

La réponse à la question de notre intérêt national est d'abord que nous en ayons un. Il ne coïncide pas avec celui de nos chers "libérateurs" occidentaux et orientaux de 1945, et encore moins avec leurs ambitions actuelles de puissance mondiale. Il ne coïncide pas non plus avec des sympathies ou des antipathies. La première chose à faire est d'aider l'Allemagne à prendre conscience de cette réalité.

Nous avons un intérêt élémentaire à vivre en paix, car l'Allemagne n'est pas du tout en état de faire la guerre en 2022. Notre armée fédérale ne l'est pas, et la société allemande dans son ensemble, dirigée par une élite politico-médiatique pacifiste, encore moins. Être envoyé comme chair à canon sur un front oriental, to make the world safe for democracy, est la dernière chose dont nous avons besoin ou que nous pourrions nous permettre. C'est la deuxième prise de conscience qui doit s'imposer.

Et le fait que la politique mondiale ne soit pas dirigée par des bulles morales et ne puisse pas être réduite à des calculs coûts-bénéfices constitue la troisième et la quatrième conséquence que nous devons tirer du monde réel d'aujourd'hui. Mourir pour la liberté de la Crimée ? Déclencher une guerre commerciale pour la démocratie à Hong Kong ? Faire claquer le sabre quand on n'a qu'une épée en bois à la main ? Ce n'est ni par la grandiloquence morale ni par la guerre commerciale que nous assurerons notre sécurité.

jeudi, 09 septembre 2021

La société méfiante qui ne pense pas et ne croit pas

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La société méfiante qui ne pense pas et ne croit pas

par Marcello Veneziani 

Source : Marcello Veneziani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-societa-diffidente-che-non-pensa-e-non-crede

Dans quelle "race" de société vivons-nous ? Je sais que la question est mal formulée car elle utilise le "mot interdit", mais il suffit d'un minimum d'intelligence pour en comprendre le sens. Quel malaise profond traduit la révolte contre la vaccination obligatoire et le "passeport vert", en dehors des raisons sanitaires qui la sous-tendent ? Nous vivons dans une société de peur, de méfiance et de ressentiment, et nous en portons tous les signes à des degrés divers. La peur et le terrorisme de la contagion ont également alimenté la peur inverse, celle du vaccin incognito, "expérimental".

La méfiance à l'égard des personnes à risque d'infection et de celles qui ne suivent pas les protocoles sanitaires a accru la méfiance spéculaire à l'égard des pouvoirs politiques, pharmaceutiques et sanitaires et de leurs adeptes. Et le ressentiment à l'égard de la "race maudite" des sceptiques et des rebelles aux prescriptions en matière de santé s'est transformé en une forme de ressentiment à l'égard des obligations, de leurs commissaires-priseurs et des agitateurs de drapeaux. C'est une spirale dont nous ne pouvons comprendre le sens si nous ne regardons que l'effet de la rébellion, sans nous interroger sur les motivations qui l'ont incubée et nourrie, jusqu'à ce qu'elle explose. La vérité est que les rebelles sont une minorité (et que les indisciplinés sont une minorité de la minorité), mais ils sont la partie émergée d'un iceberg beaucoup plus grand : parce qu'en plus des rebelles, il y a le public plus large des réticents, des sceptiques, des méfiants; même parmi ceux qui ont été vaccinés et ont un "laissez-passer vert".

Mais nous ne souhaitons pas revenir sur la question des vaccins et des passeports sanitaires ; nous voulons plutôt comprendre quel malaise pousse notre société à devenir la proie du ressentiment, de la méfiance, de la peur et de l'anxiété.

Ici, nous devons faire un saut supplémentaire pour entrer dans les profondeurs de l'agitation sociale et civile. Au-delà de la pandémie, nous sommes entrés depuis longtemps dans la société qui ne croit pas, qui ne pense pas, qui ne sait pas, qui n'aime pas sauf dans sa vie privée et qui a perdu la foi dans le monde, dans l'avenir et dans les classes dirigeantes.

Il fut un temps où l'on pensait qu'une fois les croyances dépassées, la société mature de la pensée autonome se développerait, remplaçant la foi par la raison, la certitude par la liberté, la dévotion par le sens critique. Au contraire, nous assistons ici à un résultat très différent: notre société qui ne croit pas est aussi une société qui ne pense pas, notre société qui n'a plus la foi, qu'elle soit religieuse ou politique, est plus exposée à la méfiance et à la défiance envers la raison et les guides.

Une fois que la dévotion populaire aux prétendues superstitions religieuses a disparu, le trou noir de l'ignorance s'est agrandi, tout comme le manque de volonté d'enquêter, de penser de manière critique et de porter des jugements indépendants. Les saints ont été remplacés par des gourous, après les prédicateurs sont venus les influenceurs, et une fois les institutions religieuses désertées, les gens s'en remettent aux superstitions de la toile mondiale. Ce qui s'est passé est un terrible mélange d'ignorance et de présomption: l'ignorance des sociétés dominées par la foi et l'autorité était au moins accompagnée d'humilité et de respect pour ceux qui savent, ont plus d'expérience et de culture. Aujourd'hui, cependant, tout le monde prétend juger de tout ; en raison d'un sens mal compris de la démocratie et de la souveraineté des citoyens, chacun se sent autorisé à juger les événements et les personnalités du fond de son ignorance. L'ignorance et l'arrogance se conjuguent pour claironner des jugements méprisants et des comportements conséquents au nom sacré de la liberté.

En bref, la perte de la foi, de la confiance dans l'autorité, s'est combinée avec la perte de la connaissance, avec le mépris de la culture, avec le rejet du savoir, ce qui est un chemin difficile, épineux, dans lequel se forment inévitablement des hiérarchies de compréhension. Une société ne peut vivre si elle ne croit en rien, si elle ne pense pas, si elle n'étudie pas, si elle ne respecte pas les différences, les rôles et les rangs de la connaissance.

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Un texte d'un philosophe à l'écart, Pietro Martinetti, mort en 1943, vient de sortir. Il s'intitule Il compito della filosofia nell'ora presente (= La tâche de la philosophie à l'époque actuelle) (éd. Comunità) et date d'il y a cent ans. Martinetti n'était ni catholique ni traditionaliste, il était plutôt proche du protestantisme. À l'époque du fascisme, il fut le seul philosophe universitaire à refuser de prêter serment d'allégeance au régime, en 1931, et à en subir les conséquences. La solitude de sa dissidence a magnifié sa figure et diminué celle de ses nombreux collègues devenus antifascistes à la chute du régime, mais qui étaient tous alignés à l'époque. Il est facile d'être antifasciste au beau milieu d'un régime antifasciste ; il fallait du courage, de l'amour de la vérité et de la dignité en tant que philosophe pour l'être lorsque le fascisme avait le pouvoir et le consensus.

Martinetti, bien que non croyant, écrit que pour le philosophe "la religion est la charnière de la vie" et que "la vie morale n'a de fin et de véritable consistance que dans la conscience religieuse". Il définit ensuite la société comme "un organisme spirituel dont le but et l'idéal sont l'unité harmonieuse de toutes les volontés dans une vie commune". Vous rendez-vous compte de l'abîme qui nous sépare aujourd'hui de sa vision? Bien sûr, le philosophe regarde ce qui devrait être, l'idéal, et perd de vue "la réalité effective", comme dit Machiavel. Mais le plus décourageant, c'est que les philosophes, les penseurs et les intellectuels eux-mêmes ont perdu l'idéal sans avoir gagné le réel; et s'ils font allusion à une quelconque dissidence, comme ce fut le cas sur la question du covid, ils sont raillés et censurés. Selon Martinetti, l'art, la philosophie et la religion sont les moyens de générer l'union sociale et spirituelle et de s'élever du fini à l'infini.

D'où la question, avec une amertume découragée: dans quelle "race" de société vivons-nous, qui a cessé de croire et de penser, qui est devenue inculte, rancunière et présomptueuse? Et si "la tâche de la philosophie à l'heure actuelle" était de repenser la société en tant qu'organisme spirituel et la philosophie en relation avec le sacré et le destin, sur un chemin qui entrelace croire et penser, connaître et aimer? Mission impossible, mais nécessaire.

dimanche, 08 août 2021

Quand la majorité silencieuse des vaccinés commence à persécuter les hérétiques…

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Quand la majorité silencieuse des vaccinés commence à persécuter les hérétiques…

par Nicolas Bonnal

Le pouvoir y certes est allé fort. Alors on rassemble facilement un million de personnes dans les rues alors on se dit qu’on a gagné. Mais ce n’est pas si simple. On aura bientôt cinquante millions de vaccinés et ces vaccinés ne seront pas commodes. Samedi je n’ai pas eu l’impression d’une manif de vainqueurs, mais de perdants, de minoritaires et d’isolés. L’écrasante majorité des beaufs de ce pays sont pour le passe comme ils ont été pour la guerre contre l’Irak, la Syrie, la Libye, les confinements, les masques, la mondialisation, Macron, la russophobie viscérale, le Reset, l’écologie, le reste. On retrouve les chiffres de Stanley Milgram, alors pourquoi s’étonner ? 60% gobent tout, 30% doutent, 10% résistent. Je sais que les sondages sont truqués, mais voyez la réalité du terrain. Ceux de mes lecteurs qui travaillent me le disent, qu’on les persécute au boulot.  Et on n’est qu’un début. Macron a la majorité et les médias derrière lui, plus les milliers de milliards de ses oligarques. Il peut voir venir.

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Un rappel : on fascise les non-vaccinés parce qu’ils parlent d’étoile jaune. Mais on en parle en Israël. Et Stefan Zweig (suicidé en 1941) ne disait pas que les juifs étaient gazés par Hitler en 1938 à Vienne ; il disait que les Juifs n’avaient plus le droit de s’asseoir sur un banc, d’aller au restaurant ou au cinéma. Zweig aussi explique que la masse anesthésiée finit par s’en foutre du sort du juif – comme aujourd’hui le vacciné du non-vacciné. Au-dessus plane donc une élite surhumaine ou transhumaine qui LUI VEUT VRAIMENT DU MAL. Regardez une brève et belle émission du Journal L’Humanité: une petite mignonne explique à partir de 1’23 qu’elle n’a plus de droits et qu’elle est harcelée au boulot par ses gentils collègues (« ils sont tous pour le vaccin, ils disent que je suis un danger pour la nation »). Je répète, c’est ce que me confirment MES LECTEURS QUI TRAVAILLENT. Une bonne dame confirme que les vaccinés accusent et persécutent. Plus il y aura de vaccinés, plus il aura de persécutions.

Le vacciné a tout pour se sentir bien dans sa peau. Dans ses mémoires Maurice Bardèche en effet explique que les Français cherchaient à survivre (ô marché noir…) et que le sort des Juifs leur était indifférent.  Bardèche : « le public ne me sembla montrer aucune sensibilité particulière à l'égard de l'avenir qu'on pouvait craindre pour les Juifs résidant en France. La partie de la population dont je pouvais connaître les sentiments avait cru, à tort ou raison, je n'en sais rien, que la plupart des Juifs avaient souhaité cette guerre, combattu ceux qui voulaient l'éviter. »

Les minorités non vaccinées seront accusées de ne pas tenir compte des braves gens qui risquent d’être contaminés à cause d’elles. On verra la suite. Il est facile de parler de révolte de rue alors qu’ils ont encore la loi martiale et l’OTAN dans leur pochette-surprise. Vive notre âge obscur.

https://strategika.fr/2021/06/12/a-la-lumiere-du-covid-st...

https://www.youtube.com/watch?v=zrux9n1itIs

https://ia802904.us.archive.org/27/items/Souvenirs_48/Bar...

 

 

mercredi, 23 juin 2021

Les droits de l'âme, au-dessus des droits de l'homme !

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Les droits de l'âme, au-dessus des droits de l'homme !
 
Frédéric Andreu

La fréquentation musardienne de grands auteurs de la cadena aurea des poètes, laquelle remonte à l'Antiquité, m'a intimé l'idée que l'être générique des Anciens, loin d'être immature ou pré-rationnel, était tout entier narratif et mythologique. Il correspond à ce "matin profond de notre mémoire" en attente dans l'Homme travaillé par le germe divin. Ce matin de la conscience, où l'image est au-dessus du concept, est bien sûr capable de réflexion et de science, mais sans jamais succomber à la saisie scientifique. Nous savons que c'est la modernité qui a peu à peu annexé l'être au règne tyrannique de l'"idée" et de la preuve.

Nous assistons aujourd'hui, sans toujours nous en rendre compte, à une autre étape de cet arraisonnement, bien plus pernicieuse que la première. La pieuvre numérique prend l'assaut de l'être que nous avions fini par identifier au moi. Elle engendre les mêmes justifications de nature messianique: la croisade révolutionnaire de 1789 s'érigeait contre un obscurantisme et une tyrannie en grande partie imaginaire; le système technocratique de surveillance actuel prétend nous libérer des pandémies qu'il a lui-même engendré en laboratoire. Il ne nous dit rien des capsules informatiques qu'ils pourraient un jour nous inoculer sous la peau qui seraient reliées à un réseau de satellites, lui-même relié à un ordinateur central...

En attendant cette 25ème heure, la dissidence radicale ne consiste-t-elle pas à se remettre à l'écoute de cet être générique d'essence mythologique et poétique si bien révélé, par exemple, par Brasillach dans son roman Comme le temps passe ?
 
Lire, écrire, échanger, témoigner de nos "droits d'hauteur", c'est exercer ses droits de l'âme à disposer d'elle-même, face au faux omniprésent de la technoscience, c'est faire parler "ces jardins qui parlent peu sinon dans mon livre" (La Fontaine).
 
On découvre alors que l'âme est capable de bien autre chose que de produire des "idées"; elle peut aussi s'aventurer dans les "penetralia" de notre vie secrète.
 
Luc-Olivier d'Algange a trouvé une formule qui nous ôte toute illusion de vivre dans un possible compromis : "Nous ne pouvons être à la fois Homme du nouveau (ou de la planification) et Homme du matin (ou de la réminiscence)". Une fois portée à notre conscience, quelque chose en nous pressent que ce choix est en effet radical et définitif. Les dieux et les muses qui sommeillaient en notre mémoire, résonnent à nouveau avec les événements petits ou grands de nos vies; nos rencontres se hissent à hauteur de mythe. Bref, notre vie a changé d'octave.

Le texte qui suit est un exemple tiré du recueil titré Droits d'Hauteur, publié aux éditions du "Reboisement de l'Imaginaire". Il montre combien la création et les rencontres qui y séjournent, loin de se limiter au rôle de simple décorum, participe à cette œuvre de réminiscence :

SUR L'OPPIDUM DU CARMEL

Clameurs oniriques de branches, frétillement de feuilles dans le soleil, les grands bouleaux remuent et remuent encore au gré des rumeurs du vent jusqu'à ce qu'ils trouvent les clés du ciel...
 
Les arbres, ils n'ont peur ni du vent ni du temps qui passe. Si tu apparais couronnée dans mon souvenir, c'est que toi aussi tu as séjourné ne serait-ce qu'un instant sous l'arbre stéphanophore...
 
Je te dis alors ceci : si les arbres te font entendre quelque chose de l'âme, honore-les d'un poème ! Car l'âme est pareillement en quête d'elle-même.
 
Prie, mais ne te fie pas trop à ceux qui ont pouvoir sur me monde, avec leur religion hautaine. Les écoutants des arbres n'ont pouvoir sur rien mais souveraineté sur tout, et c'est  eux que l'on appelle "poètes".

Frédéric Andreu

Contact : fredericandreu@yahoo.fr
Site perso : https://www.lulu.com/spotlight/fredericandreu

dimanche, 18 avril 2021

Les convulsions du sens, réflexions métapolitiques…

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Les convulsions du sens, réflexions métapolitiques…

Cet article se veut une sorte de conclusion de deux précédents…et une introduction à un débat diversifié. La tonalité provocatrice est délibérée dans l’espoir de susciter des réactions…hors normes habituelles.

Nous pensons que le présent, quel que soit le regard porté, est sans issue. Ceux qui prétendent détenir des solutions se voient démentis par la réalité, nonobstant la jouissance (y compris matérielle : les médiacrates etc..) qu’ils tirent de leurs illusions…partagées. Il n’y a pas de solution sociale, pas plus que de solution nationale, à la situation actuelle. En premier lieu parce que la dite « société » n’est plus qu’un agglomérat de milieux, institutions, etc … sans langage commun et donc sans possibilité de partage.

Ensuite parce que n’apparaissent pas les luttes qui créent le langage d’un nouvel ordre social.

L’ordre LIDL que nous connaissons, fait de consommation dénuées de goûts et de loisirs « low-cost » n’agonise que très lentement. L’empire romain a connu plusieurs siècles (2-3), d’épidémies (bien réelles), d’invasions et de famines avant de se disloquer et de s’effondrer.

L’impasse du présent est fortement déniée aussi perceptible qu’elle soit : Alors ?

Caractériser comme « société » voire « communauté nationale » le conglomérat d’étrangers au milieu duquel nous errons est une usurpation langagière et conceptuelle. Les relations familiales se dissolvent, de flirt en divorce, de concubinages en recompositions. Les solidarités familiales en pâtissent mais l’autisme promu du sujet triomphant et « je suis ce que je suis » (c’est-à-dire pas grand-chose) y contribue largement.

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Mais au-delà ce sont toutes les formes sociales constitutives d’une authentique civilisation qui se désintègrent. Cette corrosion a frappé le « peuple travailleur » : le prolétariat n’existe plus, les uns et les autres n’ayant plus rien à partager (hormis le jaune éphémère d’un gilet). La mise en œuvre d’un assistanat généralisé (RSA etc…) et d’un intérim étendu dissout les solidarités potentielles par l’éphémère relationnel.

Et ce flottement social a également produit la ban-localisation (Renaud Camus) dissolvant les liens de quartiers et promouvant la « zonification » commerciale.

En somme, et pour résumer tout cela, l’ordre du travail fût l’ordre d’un monde. Sa ruine révèle la nouvelle forme d’organisation sociale : la distribution mondiale de la production et la promotion des zones les plus productrices de plus-value (l’Afrique, l’Asie…) avec touristification commerciale du reste du monde, (la mine de Carmaux, cf : J.Jaurès a été reconvertie en musée Cap découverte) et pôle de loisirs avec coups de grisou itératifs et distractifs. Rappelons en passant la réunion en 1960 du Club de Rome et Sicco Mansholt, et sa distribution des rôles des régions d’Europe au niveau du tourisme ou autres, de Zbigniew Brezinski sur la « théorie des inutiles » : il y a ceux qui consomment et ceux qui produisent et ceux qui produisent et consomment (à lire à ce propos le livre de David Graeber : Bullshit Jobs sur les emplois inutiles et non productifs).

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Pour conclure sur ce sujet, et nous prolongeons Graeber, disons que le seul but de l’économie est la production de marchandises à des fins de multiplications des bénéfices : le sens et l’utilité sont désormais caducs ou obsolètes.

Face à cela, que peut-on faire et quel monde promouvoir ? Peut-on croire en une réforme de la société existante, voire en une révolution comme le crurent voici quelques décennies les adeptes des fascismes ou des communismes ? Quels combats politiques sont porteurs de sens:que peut changer l’élection proportionnelle ? Le frexit a t-il un sens ? etc…

Que toutes ces revendications ou réformes (ou mesures telles que suppressions de la GPA-PMA etc..) aient un sens et réjouissent les citoyens qui s’agrègent autour de telles réalités postulées peut se concevoir. Mais qui, sérieusement, peut imaginer que promouvoir la société des années 60  (ou 80 selon l’âge des promoteurs) aura un sens historique durable, restaurateur d’une civilisation…

D’aucuns affirment, et d’autres ont écrit, qu’il n’y avait d’autre espoir que l’effondrement de la société marchande (et spectaculaire), afin que renaisse une humanité se forgeant une identité authentique.

Est-ce absurde ?

Après la venue du rédempteur, beaucoup espèrent en la victoire d’une incarnation de l’identité nationale, du peuple etc…Eric Zemmour, (Jean Messiha et Marion Marechal) en seront la personnification. Je meurs d’envie de poser la question à cet ami de sa conception de la remigration, du frexit et de la reconstruction de l’économie nationale etc… La définition d’une authentique démocratie : le pouvoir du peuple ? La structure sociétale…

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Et comment pour ce faire, échapper à la tutelle de la CEE, de la Davocratie… ?

En somme les questions fondamentales sont celles de la liberté d’agir dans la société mondialisée et la prison Europe (CEE) c’est-à-dire la définition de la Souveraineté et de la définition  précise du populisme.

A quoi servent les instances politiciennes (Conseil Départemental, Conseil Régional, Parlement, Sénat … ) ?

Ne peut-on pas leur substituer des instances corporatives associées et un référendum systématisé traduisant le pouvoir du peuple.

Souverainisme et Corporatisme (populisme) sont indissociables : Qui en fait la promotion ?

Daniel Cosculluela.

vendredi, 12 mars 2021

«Pas dans un boum, dans un murmure»: notes sur notre petite apocalypse

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«Pas dans un boum, dans un murmure»: notes sur notre petite apocalypse

par Nicolas Bonnal

Tout semble s’imposer, le marquage électronique,  les vaccins, le test partout, le passage au communisme sacerdotal (Abellio), le wokenisme démoniaque, la chienlit morale et LGBTQ à la télé, l’antiracisme-fascisme en roue libre, etc. D’un autre côté ici et là on nous ressort jusqu’à la nausée la phrase de Hölderlin, que Jean Baudrillard citait il y a déjà trente ans au sortir de l’abominable guerre du Golfe : « là où croît le danger là aussi croît ce qui sauve ». C’est dans le poème Patmos.

On va voir. La résistance n’existe pas, comme je l’ai dit, elle a été fluidifiée par les réseaux, les râleurs se contenant de cliquer, pas de résister ou de manifester comme on disait jadis. La perte de la capacité tellurique c’est la fin de la résistance, merde, lisez/appliquez Carl Schmitt pour une fois.

L’épuration de Trump et du reste se passe sans un murmure dans la salle. Le système avance rapidement et impeccablement ses pions et comme dit l’abject Figaro on va pouvoir tester les gens à l’entrée des autoroutes avec le test QR ou je ne sais quoi. On leur souhaite du plaisir aux gens, car à force de se gaver de télé, de radio, de hamburgers, ils vont mal finir. Mais s’en préoccupent-ils les gens ?  Ne sont-ils pas déjà morts ? Les films de zombie sont vieux de deux générations déjà.

A côté de cela on veut nous rassurer. Tout cela est inapplicable, le Français résiste, il ne se ferait pas vacciner… Mais le système a tout son temps (2030 date-butoir et regardez leurs progrès en un an) et je me souviens dans mon enfance pour la bagnole. Il y avait beaucoup de morts mais c’était aussi l’âge d’or de l’automobile et de la liberté sur les routes. Alors on a sévi comme pour chasser un virus (et l’acerbe Sarkozy a remis ça dès son arrivée au pouvoir). Limitation de vitesse, test d’alcoolémie, port de la ceinture de sécurité, multiplication aberrante des ronds-points, ils ont réussi à tout imposer nos bureaucrates et nos mondialistes et c’était pour notre bien, pour notre sécurité. Ici aussi c’est pour notre bien, pour notre sécurité. Et j’en arrive à me demander : tout cela ne démontre-t-il pas que l’humanité n’est qu’un troupeau d’esclaves ? Sous prétexte de voter (et où ne va-t-on pas voter ?), on se croit en démocratie et on se comporte comme des cloportes ou bien des bœufs à l’abattoir. Revoyez le sang de bêtes de Franju. On a un mouton traître nommé le miniard qui amène les comparses à l’égorgeoir, qu’on maintient en vie et qui sert à chaque fois pour conduire le troupeau bêlant  et opinant de Panurge.

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Passons au positif, car on va me reprocher de casser le moral des troupes.

Celui qui nous rassurerait c’est Biden qui a l’air bien gâteux, et sa Kamala qui est nulle comme un rat. Cette paire d’as a été élue en trichant sans une seule réaction (sinon la prise arrangée du Capitole qui a permis de virer Trump plus vite et d’accélérer le totalitarisme mondialiste – oui, c’est à cela que sert la résistance, gare au prochain attentat false flag !) et avec l’approbation de toute la canaille globale devenue folle ; car notre absence de résistance produit leur ubris. Mais on sait très bien que Biden peut dégager et qu’on peut caser une autre marionnette ; au point où en sont arrivés les journaux globaux (le NYT, le Monde, le Guardian, El Pais, etc.) ce n’est pas cela qui gênera l’opinion publique, chienne prête à toutes les prostitutions depuis des siècles (colonisations, guerres mondiales, mondialisation, totalitarismes, légalisation de toutes les perversions et en conséquence interdiction de toutes les libertés). Certains voient une possibilité de défaite militaire contre l’Iran, la Russie ou la Chine (mais on nous dit aussi qu’elle fait partie du N.O.M., cette Chine, que Biden est son homme ?). On verra, mais là encore je fais confiance aux généraux américains décrits par Kubrick : on finira au nucléaire puisque l’équipement US n’est plus à la hauteur face aux progrès des trois grands de l’opposition officielle (Iran, Russie, Chine donc). Certains donc disent que ce serait mieux une bataille et donc une défaite US, et un écroulement du satanisme occidental, mais encore faudrait-il en sortir vivants !

On a envie de prier la providence mais vu ce que sont devenus le Vatican et le catholicisme dit romain ? On ne va pas prier les dieux du Capitole tout de même ? Je constate d’ailleurs de plus en plus de recours chez les antisystèmes à l’increvable apocalypse, aux êtres de lumière, à l’attirail New Age, au zen emballé sous vide, comme disait Guy Debord. Lui voyait la liberté dans la lutte politique et sociale et pas dans les interventions divines toujours longues à se produire et chères à rembourser… Le clergé, le parti…

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En réalité je ne sais plus quoi écrire depuis quelques mois maintenant : tout est programmé pour nous faire vivre puis crever, par des satanistes et par l’inertie de milliards d’abrutis et de zombis peaufinés à la télé et au portable (voyez le film de Jarmusch, The Dead don’t die, qui le montre très bien).

Comme le montre Lucien Cerise le contrôle technologique trop tatillon ne marchera pas (il est trop fou et ils ne sont plus si bons, ils en restent à l’éternelle peur du gendarme comme au temps de de Funès et des pieds nickelés), mais c’est peut-être ce qui est voulu, pour que les survivalistes de Davos et les techno-lords de la Silicon Valley (voyez mon Internet nouvelle voie) soient contents. Le film Idiocracy, écrit par un des Coen, le montre finalement. Une humanité de fauchés, d’abrutis, d’affreux sales et méchants subsiste dans des ruines affreuses sorties des romans de Dick. Mais elle n’a pas l’air mécontent ! Et si finalement Klaus Schwab avait raison : si dans dix ans, les survivants abrutis étaient contents, les rares mécontents (tous vieux) s’étant suicidés ?

Last scene of all (dit Shakespeare), la situation en Israël, pays-phare des religions abrahamiques. Elle m’évoque l’apocalypse décrite par T.S. Eliot, texte lu à la fin d’Apocalypse now : c’est ainsi que le monde se termine, pas dans un boum, dans un murmure (not in a bang but a whimper). Quelle punition pour tant d’orgueil…

 

mardi, 09 mars 2021

Ne nous laissons pas assoter

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Luc-Olivier d’Algange:

Ne nous laissons pas assoter

J'apprends que l'Académie française, souvent mieux inspirée, chasse de son dictionnaire le mot «  assoter  ». Ce mot avait l'avantage de dire, mieux que la formule «  rendre sot  », cet assaut de sottise, cette sottise offensive et offensante, cette sottise qui assaille et dont la télévision, les débats publics, la publicité et la religion même, lorsqu'elle tombe aux mains d'effroyables barbares vaniteux, usent à notre détriment.

Se laisser assoter n'est rien d'autre que se laisser vaincre. On nous assote par la veulerie et la frayeur, la distraction et le travail, par l'ignorance et par le bourrage de l'information, par les généralités idéologiques et par les potins, par la musique d'ambiance et par le vacarme des rues, par la désolation des centres commerciaux et la puanteur de l'air, et même par les bons sentiments. Epargnons-nous d'étendre la liste, chacun sait, ou devrait savoir, ce qu'il en est.

Un homme assoté est un homme qui, littéralement, ne sait plus où il en est, c'est dire qu'il ne sait d'où il vient ni où il va. La réminiscence et le projet lui sont également interdit, - sinon un projet commercial, ou de carrière, dont l'horizon est un plan de retraite, - et plus interdite encore la présence d'esprit et la présence réelle.

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Le voici énervé, au sens étymologique, exactement privé du nerf qui lui permettrait de se ressaisir, - de se ressaisir dans un monde sans lequel il n'est rien: cette belle civilisation blessée, européenne, avec ses langues et ses œuvres, qui se délite de moins en moins lentement dans la stupeur et dans l'oubli.

Un homme assoté est sans défense; on peut lui faire dire et lui dire de faire n'importe quoi. Depuis qu'elle est devenue l'ennemie de sa propre civilisation, notre société est devenue une assourdissante machine à assoter. Voici donc les écrans, qui instillent la torpeur et la terreur; voici la publicité qui nous incline à cesser de désirer sinon ce qu'elle veut vendre; voici l'Economie, qui dissout toute chose concrète en abstraction; et voici la morale, une certaine morale, qui sert aux vils et aux ineptes de prétexte à l'abaissement de toute vertu, au sens antique, et de tout génie.

L'assoté tire fierté de son assotement, il s'en vante, s'en revendique contre ce qui subsiste encore vaguement, ici et là, d'une exigence aristocratique, d'un pouvoir de l'excellence, d'une générosité perdue. Les Grands Assotés nous gouvernent et se font élire au titre de Grands Assoteurs. La table rase est leur horizon, leur promesse. Rien ne doit demeurer de ce qui nous laissait le loisir de n'être pas assotés. Ni le silence, ni la vastitude, ni la solitude conquise, ni même l'orthographe ou la grammaire, ni rien de ce qui permettait de discerner, de reconnaître ou de comprendre. Le propre de l'assoté est de n'exister que dans le flou, le confus, l'indiscernable et l'interchangeable, et la fonction de l'Assoteur est de l'y maintenir. Sur ce point, on ne saurait dire qu'il lésine. Tout lui est bon, et il ne manque jamais de se féliciter des concours et des complicités les plus infâmes dans ce travail qui est un combat contre les moindres scintillements de l'esprit et les plus douces rumeurs de l'âme des peuples ou des individus.

Des qualités qui n'ont, à première vue, pas de rapport direct avec l'exercice de l'intelligence, tombent également sous sa vindicte car les Grands Assoteurs savent bien que leur règne est déjà menacé par le bon sens et le bon coeur, par la beauté simple des êtres et des choses et par le pressentiment de la merveille qui se laisse deviner, entre la forêt la clairière, par chaque matin qui recommence le temps dans l'ordre des jours.

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Aussi bien les Grands Assoteurs nous voudront-t-il non seulement ineptes, sans grammaire ni logique, mais aussi, et surtout, tristes et sans recours, moroses et sans élans, assignés à notre sottise comme l'âne attaché au piquet et qui tourne à s'y étrangler.

L'Assoteur étant lui-même passablement assoté, ses ruses sont elles-mêmes assez sottes et n'opèrent, par bonheur, que sur des esprits déjà enclins à la sottise. L'une d'elle consiste à dire et redire sans cesse, jusqu'à atteindre une sorte d'état hypnotique, que les rares heureux qui entendent résister à l'assotement ne le sont que par méchanceté, - le «  méchant  », en jargon d'assoteur (qui n'a cure d'exactitude historique) étant nommé «  réactionnaire  » ou «  fasciste  ». Il est vrai que certains, et certaines, sont bien méchants de ne pas se laisser assoter, de faillir au «  comme il faut  », tels ces enfants que l'on place communément aux Etats-Unis sous neuroleptiques pour avoir été «  méchants  », autrement dit, indociles.

La docilité ne s'invente pas, elle se prédispose. La remontrance ni la punition ne suffisent à rendre docile un indocile. Pour réduire vraiment les hommes à la servitude, il faut que l'Assoteur la leur serve volontaire, sous l'appellation de «   démocratie  ». Pour qu'elle puisse affirmer son âpre et mesquine force, il faut réduire l'espace où respirent l'âme et le corps qui portent l'esprit; il faut désanimer et désincarner.

A cet égard, la technique est une arme de choix, mais non la seule. Ce que veut la technique n'est jamais qu'un accomplissement de la volonté qui nous chasse de nos terres, de nos ciels et rend ainsi incompréhensibles les Symboles qui, naguère encore, opéraient à ces fulgurantes jonctions entre le visible et l'invisible dont resplendit le monde lorsqu'il est non plus utilisé mais contemplé.

Pour chasser les hommes de ce qu'ils sont, là où ils sont, il faut vider leur mémoire de tous les signes et intersignes, œuvres et chants qui leur rappellent leur provenance et leur donnent la chance d'une destination.

L'Ennemi frappe au plus vif, pour le nécroser, et ce plus vif, au commencement, est notre langue natale par laquelle toute sapience nous vient et coule de source. Pour l'Assoteur, dans sa version pédagogiste par exemple, il ne suffit pas que la langue s'appauvrisse, s'altère, il faut l'atteindre, à travers ses usages, dans ses règles mêmes afin d'accroître, autant que se peut, la confusion des esprits et rendre étrangères au premier regard les œuvres antérieures à ses calamiteuses réformes orthographiques et grammaticales.

Ne lui disputons point cette compétence, l'Assoteur connaît son travail: éloigner ce qui vivifie; rendre incompréhensible ce qui avive l'âme; précipiter les esclaves par destination dans la distraction et la tristesse; couper court, au nom de la morale, non celle des Moralistes mais celle, sinistre et envieuse, des moralisateurs, à tout instinct de révolte. Lors, le compte est bon. Il n'est plus de bonheur que celui qu'on achète, d'autre joie qu'imposée, et la pensée calculante trouve son règne sans partage.

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Il n'est pas nécessaire de verser dans quelque nietzschéisme caricatural pour se rendre à l'évidence   : un combat est mené contre notre puissance qui serait, si elle parvenait à s’épanouir, bonté et beauté. Ce combat est celui du pouvoir contre la puissance. Les hommes de pouvoir sont mus par l’envie. Les hommes de puissance le sont par la générosité et le don. La fonction du pouvoir est d’exercer contre la puissance une procédure vengeresse. Le pouvoir, pour s’étendre, doit répandre la tristesse et l’ennui, la confusion morose et l’hébétude, et, certes, il ne peut le faire sans l’immense armée supplétive constituée par les arriérés, barbares, énervés et déprimés de toutes sortes qui sont là pour diffuser partout où ils se trouvent la crainte d’autrui et le dégoût de soi. Ce sont eux qui, sitôt sortons-nous le nez de la boue, s’efforcent de nous convaincre que nos efforts sont vains, que notre cause est perdue et que nous sommes déjà vaincus.

N’en croyons rien  ! Si la défaite et la mort sont au bout du combat, elles ne le sont qu’au bout, à la fin, dans les hiéroglyphes des fins dernières, comme toute vie connait sa fin, étant naturellement cernée par la mort. Ce qu’ils veulent de nous, ces apôtres du néant, c’est notre mort, non à la fin, mais dans les heures mêmes de la vie   ; ce qu’ils convoitent, c’est notre défaite suscitée par leur seul récri indigné, notre soumission d’emblée, sans conditions.

Dès lors que nous comprenons que toute grande politique s’ordonne et s’est toujours ordonnée à la poésie, dès lors que notre stratégie se fonde sur Homère, la Bhagavad-Gîta et la Geste arthurienne plutôt que sur un stage «  force de vente  », la souveraineté nous demeure, sinon dans le temps de l’usure, mais, irréfragable, dans le temps du chant.

La seule défaillance fatale serait que le temps du chant, le temps des Muses, le temps du frémissement ardent, en lui, de l’éternité dont il est l’image mobile, cédât au temps de l’usure, - cette abstraction linéaire qui ne correspond à rien, ni dans la réalité de l’âme, ni dans celle du cosmos.

Dans le temps du chant s’éveillent et dansent toutes nos fidélités. Celles-ci ne sont pas des douairières acariâtres mais de jeunes silhouettes surgies des sylves et de l’écume. Elles ne nous relient pas à un passé embaumé, naturalisé ou «  muséal  » mais à l’éternité toute vive, rimbaldienne, de «  la mer allée avec le soleil  ». Fidélités ondoyantes, et non pas règlementaires, elles portent vers nous un parfum de prairies et de soleil, un sacré qui s’éprouve avant que nous fussions contraints d’y croire, un arc tendu, écharpe d’Iris, entre le visible et l’invisible.

En résistant à la guerre totale que la société, désormais, conduit contre la civilisation qu’elle devrait protéger et chérir, en refusant de nous laisser assoter, nous ne sauverons pas seulement une esthétique, une morale et une mémoire, mais ce secret même de l’être qui se nomme le possible.

On nous ressasse que «  tout a été dit  », que la conscience européenne de l’être est achevée, figée, que l’art est mort et qu’il ne nous reste plus qu’à nous soumettre aux plus tristes fatalités. «  Tout a déjà été dit  », on nous le disait déjà avant Proust, Céline, Ezra Pound   ; on nous le disait même avant Chateaubriand et Hugo. Sans doute le disait-on déjà avant Dante et même Virgile. Ce «  tout a été dit  » trahit surtout le manque d’imagination créatrice de celui qui le formule. Cette formule décourageante veut nous dire qu’ici, en Europe, tout est dit, et qu’il n’y a plus qu’à s’abandonner à la plus ostensible barbarie, à vouloir s’en rédimer en disparaissant. Un idéologue ou un journaliste s’en laisseront aisément convaincre. Il sera plus difficile d’en persuader un poète ou un homme d’action, - qui savent que de bien-pensants journalistes peuvent parler de tout sans rien dire du tout. Ce qui est véritablement dit vient de loin, de si loin que ceux qui parlent de tout n’en ont plus la moindre idée, et, littéralement, ne l’entendent pas. 

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Non seulement tout n’a pas été dit, et tout n’est pas dit, mais ce qui fut dit n’a pas même encore été entendu ni éprouvé dans sa plénitude, ce qui est dit n’est pas encore advenu au dire. Les milliers de travaux universitaires qui ont pratiqué sur les œuvres leurs médecines légales «  textuelles  » ne changent rien, bien au contraire, au fait troublant que les grands œuvres, ces événements de l’âme attendent encore leur avènement dans nos âmes. Virgile, Dante, Hölderlin, Nerval attendent dans la pénombre pour nous dire ce qui doit encore être dit, pour susciter en nous le ressouvenir, «  par-delà les portes de cornes et d’ivoire  ».

Les œuvres de la conscience européenne de l’être sont en attente, en puissance, et c’est contre elles qu’un Dédire universel, - que la démonologie expliquerait bien mieux que la sociologie,- travaille sans relâche  ; et c’est par elles, ces œuvres, qui sont attentes ardentes, que la puissance et le possible nous reviendront dans le plus beau des printemps.

Ainsi que dans le véritable amour, nous reprendrons tout au début, avant les défaillances et les trahisons, là où pointe la vérité de l’être, en sa fragilité émouvante de la jeune corolle. Nous passerons outre aux fastidieuses dérisions des lassés et des blasés. Parménide, Héraclite et Empédocle nous diront le secret de l’être et du feu, comme à des amis, au plus près de ce que nous éprouvons immédiatement, dans la senteur des aromates jetés au feu par notre belle nuit ourlée de la rumeur des flots.

Luc-Olivier d’Algange

mardi, 16 février 2021

Le Pokémon et la crétinisation technologique en 1880

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Le Pokémon et la crétinisation technologique en 1880

par Nicolas Bonnal

L'autre jour à Madrid, par quarante degrés centigrades et sur la plaza del sol, « des milliers » (comme on dit) de jeunes professionnels et autres étudiants prometteurs se sont réunis en tongues, short et T-Shirt pour une réunion Pokémon qui promettait beaucoup. Ils se réunissaient donc pour chasser le Pokémon devant les médias émerveillés qui en rendaient compte, et qui affirmaient qu'enfin les jeux vidéo ne sédentarisent pas (pourquoi leur chercher des poux dans la tête ? T'es facho ?), qu'enfin une action japonaise (Nintendo) montait autant qu'à Wall Street (où elles sont toutes achetées, comme Hillary, par les robots de la Fed insatiable), qu'enfin surtout soixante-cinq millions de zombies qui, comme dans un roman de Phillip K. Dick, faisaient la même chose (la chasse à une électro-bestiole donc) au même moment, c'était, c'est fantastique. Quel signe de modernité, tralala.

Nous sommes tombés bien bas mais, comme dit un allègre ami franco-algérien, qui n'a pourtant pas de permis camion, nous creusons encore ! Car enfin, souvenez-vous que du temps de nos aïeux, pour paraphraser Corneille, nous ne valions guère mieux. Nous avions déjà une technologie de choix pour nous ahurir, enfants de ce règne de la quantité et de la révolte des masses...

La seule et vraie révolution politique française, c'est 1870, et la seule grande révolution technologique, c'est l'électricité. C'est Villiers de l'Isle-Adam qui a le mieux perçu l'air du temps, qui est à la sottise entretenue, créée et chouchoutée par la benoite technologie. Le recueil des Contes cruels contient bien des perles qui calmeront les grincheux du web : nous étions alors crétinisés par l'avènement de la lumière et du reste. C'était pour reprendre le bon mot de Philippe Béchade l'inintelligence artificielle au berceau. Je ferai mon distinguo entre technique et technologie : la première sert et soutient le corps, la deuxième s'attaque à l'âme. La première vous transporte, la deuxième vous occupe.

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La force de Villiers, qui intéressera PhG, est de relier le phénomène de la technologie à celui du chauvinisme qui nous enverra à Verdun et ailleurs. Voyez ces mots qui en annoncent d'autres (de maux) :

« Autour de lui, sous les puissantes vibrations tombées du beffroi, − dehors, là−bas, au−delà du mur de ses yeux −, des piétinements de cavalerie, et, par éclats, des sonneries aux champs, des acclamations mêlées aux salves des Invalides, aux cris fiers des commandements, des bruissements d'acier, des tonnerres de tambours scandant des défilés interminables d'infanterie, toute une rumeur de gloire lui arrivait (1) ! »

Tout cela très lié donc au militaire festif et ludique, comme la guerre allemande du futur, qui enchante le Kaiser ou même le bien jeune Thomas Mann. Le mégaphone (revoyez le Dictateur de Chaplin pour comprendre) et la fée électricité annoncent les massacres qu'ils inspirent et encensent :

« Son ouïe suraiguë percevait jusqu'à des flottements d'étendards aux lourdes franges frôlant des cuirasses. Dans l'entendement du vieux captif de l'obscurité, mille éclairs de sensations, pressenties et indistinctes, s'évoquaient ! Une divination l'avertissait de ce qui enfiévrait les cœurs et les pensées dans la Ville (2). »

La guerre fraîche et joyeuse est d'abord une guerre électrique, une guerre de conditionnement donc. Macluhan a bien parlé de l'imprimerie pour la révolution puritaine en Angleterre (révolution si j'ose dire du peuple du Livre et de la livre...).

Après Villiers lance le grand débat auquel personne ne répond jamais : les membres du docte public moderne, les gens donc, sont-ils abrutis par la technologie ou sont-ils ahuris naturellement ? Céline était clair : pour lui le populo n'est pas victime, il est collabo, et il n'apprécie que le faux et le chiqué :

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« Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l'or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n'eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup, on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l'idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s'accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l'idolâtrie (3)... »

Autrement dit la technologie révèle la bêtise humaine, elle ne la fabrique pas ; elle la répand, elle ne la provoque pas. Medium is not message. Quelques milliers de Happy Few chaque jour pour Dedefensa.org, un milliard pour Lady Gaga et son Twitter (sans oublier le million de commentaires par chanson, - voyez YouTube et vous saurez de combien de zombis vous êtes entourés), qui aplatit pape, Trump, Clinton, tout « le flot de purin mondiale » qu'a dénoncé notre bon Francis Ponge.

Moins agressif, mais aussi misanthrope que Céline ou Léautaud, Villiers ajoute :

« Car le public raffole, remarquez ceci, de l'Extraordinaire ! Mais, comme il ne sait pas très bien en quoi consiste, en littérature (passez−moi toujours le mot), ce même Extraordinaire dont il raffole, il s'ensuit, à mes yeux, que l'appréciation d'un portier doit sembler préférable, en bon journalisme, à celle du Dante (4). »

Villiers écrit que dans la société du spectacle il ne faut pas faire semblant d'être bête (c'est trop difficile) : il faut l'être.

« Mais le pire, c'est que vous laissez pressentir dans l'on ne sait quoi de votre phrase que vous cherchez à dissimuler votre intelligence pour ne pas effaroucher le lecteur ! Que diable, les gens n'aiment pas qu'on les humilie (5) ! »

Et on a bien fait de détrôner ces rois qui avaient des goûts élitistes. Ils préféraient Phèdre et le roi Lear à American pie ou Taxi.

« Les rois, tout ennuyeux qu'ils soient, approuvent et honorent Shakespeare, Molière, Wagner, Hugo, etc. ; les républiques bannissent Eschyle, proscrivent le Dante, décapitent André Chénier. En république, voyez−vous, on a bien autre chose à faire que d'avoir du génie ! On a tant d'affaires sur les bras, vous comprenez (6). »

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Certes on a notre classe moyenne relookée en bobo qui adore se presser aux expos. Mais comme elle ne fait pas la différence entre Turner et Rothko, entre Memling et Dubuffet, elle accomplit le mot de mon ami Paucard sur la crétinisation par la culture (7).

Puis notre écrivain maudit (il mourut de faim ou presque, ce descendant de croisé, après avoir épousé sa bonne) énonce la loi d'airain du système ploutocratique, démocratique et technologique moderne (loi que dénonçaient aussi bien Poe ou Thoreau) : dépenser beaucoup et fabriquer beaucoup d'effets spéciaux pour vendre... rien du tout ou presque. La camelote...

« On voit d'ici ce mouvement, cette vie, cette animation extraordinaire que les intérêts financiers sont seuls capables de donner, aujourd'hui, à des villes sérieuses. Tout à coup, de puissants jets de magnésium ou de lumière électrique, grossis cent mille fois, partent du sommet de quelque colline fleurie, enchantement des jeunes ménages, − d'une colline analogue, par exemple, à notre cher Montmartre ; − ces jets lumineux, maintenus par d'immenses réflecteurs versicolores, envoient, brusquement, au fond du ciel, entre Sirius et Aldébaran, l'Oeil du taureau, sinon même au milieu des Eyades, l'image gracieuse de ce jeune adolescent qui tient une écharpe sur laquelle nous lisons tous les jours, avec un nouveau plaisir, ces belles paroles : On restitue l'or de toute emplette qui a cessé de ravir (8)! »

Eh oui, il faut faire les courses et surtout se faire rembourser si on n'est pas content. Notez que Zola écrit la même chose ou presque dans son Bonheur des dames. Sauf qu'il adore lui le système. La femme va au bruit, dit-il...

« Il professait que la femme est sans force contre la réclame, qu’elle finit fatalement par aller au bruit (9). »

Enfin, bien avant le culte hollywoodien (peu avant en fait, car enfin il a écrit sur Edison), Villiers décrit une tordante machine à gloire – car on veut tous être célèbre comme Andy Warhol, Woody Allen ou les ayatollahs.

« Le rendement de sa machine, c'est la GLOIRE ! Elle produit de la gloire comme un rosier des roses ! L'appareil de l'éminent physicien fabrique la Gloire. Elle en fournit. Elle en fait naître, d'une façon organique et inévitable. Elle vous en couvre ! N'en voulût−on pas avoir : l'on veut s'enfuir, et cela vous poursuit (10). »

Et si un public par trop assoupi ne répond pas assez vite, qu'on lui botte le derrière, comme aux émissions dites de divertissement ! Il faut qu'il applaudisse le célèbre.

auguste-villiers-de-lisle-adam-fb1b9c9b-f9f7-44f5-af75-bea59e6c370-resize-750.jpg« Ici, la Machine se complique insensiblement, et la conception devient de plus en plus profonde ; les tuyaux de gaz à lumière sont alternés d'autres tuyaux, ceux des gaz hilarants et dacryphores. Les balcons sont machinés, à l'intérieur : ils renferment d'invisibles poings en métal − destinés à réveiller, au besoin, le Public− et nantis de bouquets et de couronnes (11). »

Tout cela pour dire que finalement le Pokémon n'est pas si grave !

On laisse Villiers nous amuser une dernière fois, et hélas plus qu'un Alphonse Allais :

« Témoin le délicieux Appareil du professeur Schneitzoëffer (junior), de Nürnberg (Bayern), pour l'Analyse chimique du dernier soupir. Prix : un double thaler − (7 fr. 95 avec la boîte), − un don ! ... − Affranchir. Succursales à Paris, à Rome et dans toutes les capitales. − Le port en sus. − Eviter les contrefaçons. Grâce à cet Appareil, les enfants pourront, dorénavant, regretter leurs parents sans douleur ... C'est à se demander, en un mot, si l'Age d'or ne revient pas (12). »

Car l'âge d'or a la vie dure !

Nicolas Bonnal

Notes

1.) Villiers, Contes cruels, Ed. Garnier, conte Vox populi.

2.) Ibid.

3.) Céline, Bagatelles pour un massacre, p.33.

4.) Villiers, op.cit., Deux augures.

5.) Ibid.

6.) Ibid.

7.) Alain Paucard, la crétinisation par la culture, l'Age d'Homme.

8.) Villiers, op.cit., l'affichage céleste.

9.) Zola, Au bonheur des dames, chapitre IX.

10.) Villiers, op.cit., la machine à gloire.

11.) Ibid.

12.) Villiers, op.cit., L'appareil pour l'analyse chimique du dernier soupir.

dimanche, 07 février 2021

Mais quelle est cette secte qui dirige le monde ?

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Mais quelle est cette secte qui dirige le monde ?

par Piere-Emile Blairon

Portrait d’un robot

Il nous faut d’abord dresser un portrait-robot (on ne peut pas si bien dire !) du sectateur mondialiste-type ; choisissons-le de nationalité française, celle que nous connaissons le mieux, mais il n’est pas plus Français que Guatémaltèque ou Martien.

Il a été formaté en France (ENA et Sciences Po) et aux Etats-Unis (Yale ou Harvard) ; c’est un Young Leader[1], la créature arrogante d’une sorte de club élitiste franco-américain qui se permet de choisir (en finançant leurs études) les futurs dirigeants politiques, financiers, économiques et médiatiques de la société française (existe maintenant en version franco-chinoise - on n’arrête pas le progrès- avec la bénédiction de l’inévitable Attali, le fléau de Dieu, celui qu’on voit sourire béatement derrière chaque Président français depuis Mitterrand lors des cérémonies d’investiture).

Le Young Leader fait aussi partie de l’une ou de plusieurs de ces officines qui rassemblent leurs membres périodiquement dans un grand fracas médiatique sous prétexte que leurs réunions sont « secrètes » : Bilderberg, Trilatérale, Open Society de Soros, Forum de Davos, Fondation Rockfeller, le club Le Siècle d’Olivier Duhamel[2], Skull and Bones, Fondation Gates, etc.

Notre homme-robot est un parfait nomade qui n’a de connaissance des pays qu’il traverse que le confort des hôtels de luxe qui l’hébergent, confort agrémenté de « shoots » et de gâteries sexuelles selon ses « orientations », la plupart du temps exclusivement perverses (c’est qu’on s’ennuie dans la routine !)

On lui a inculqué une aversion totale pour la nature, l’histoire, les traditions, l’enracinement, l’attachement à un sol ou à un peuple ; il n’a aucune connaissance culturelle en dehors de ses spécialités consacrées principalement à l’économie, aux opérations boursières et à l’art de manipuler les foules en jouant de la flûte ; il est probable qu’un élève studieux d’une 3ème des années 1950 aurait pu lui en remontrer en culture générale mais s’il ne s’est jamais aventuré dans les labyrinthes lumineux de la langue d’un Gracq, il vous dira ce qu’il faut en penser parce que ses maîtres n’auront pas oublié de programmer le neurone adéquat. Notre « homme » est un as de la simulation et de la dissimulation.

Enfin, pour compléter ce charmant tableau, il a une haine viscérale pour « le bon peuple » en même temps que ces manants lui inspirent une trouille tout aussi incontrôlée ; c’est juste à ce (dernier) moment qu’il redevient humain.

Il nous faut voir maintenant comment on est arrivé à l’émergence d’un tel monstre.

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Les films prophétiques de Stanley Kubrick

Stanley Kubrick est mort le 7 mars 1999 juste après avoir terminé la réalisation de Eyes wide shut, qu’il considérait comme son meilleur film. Il y a donc 22 ans.

La plupart des spectateurs du film, mais aussi des critiques, n’y ont rien compris ; et, mieux, pour se défendre de leur incapacité à l’expliquer, ils ont affirmé que, de toutes façons, il n’y avait rien à comprendre, que ce n’était qu’un « film de cul » décrivant une orgie satanique organisée par l’upperclass new-yorkaise avec un scénario aux dialogues indigents rappelant le film de série B éponyme : Orgie satanique, sorti en 1965. Ce bon Kubrick est bien fatigué, circulez, y a rien à voir.

Mais Stanley Kubrick ne s’est pas contenté d’être parmi les plus grands cinéastes de tous les temps, salué pour sa technique et l’éclectisme de ses choix, il est aussi un visionnaire, de ceux dont on ne reconnaît le génie prédictif que lorsque les événements qu’ils ont décrits arrivent effectivement.

J’ai choisi de parler des œuvres de Stanley Kubrick pour n’avoir pas à remonter aux racines du mal, à savoir au frankisme (fin du XVIIIe siècle), aux Illuminati (début du XVIIIe siècle) ou aux francs-maçons (fin du XVIe siècle) même si ces sociétés plus ou moins secrètes et d’autres beaucoup plus anciennes (la Kabbale, La Confrérie du Serpent) constituent les références (mal comprises) de celle qui gouverne la planète aujourd’hui.

2001 : L’Odyssée de l’espace et le transhumanisme

2001 : L’Odyssée de l’espace, l’autre film prophétique de Kubrick est sorti en 1968 ; il y a trois personnages principaux dans ce film : un monolithe noir[3] qui symbolise la Connaissance apportée aux hommes par des extraterrestres, vraisemblablement originaires de Jupiter, un humain, David Bowman, qui servira d’objet d’observation à ces mêmes extraterrestres[4], un ordinateur, appelé Hal 9000 dans la version originale et Carl 500 dans la version française qui va préfigurer la révolte des robots qui vont s’humaniser jusqu’à défier leurs créateurs et se libérer de leur joug. En quelque sorte, l’histoire de Prométhée défiant les dieux qui recommence.

Le scénario ? Il y a plusieurs millions d’années, une tribu d’australopithèques découvre un monolithe noir déposé devant leur caverne ; en le touchant, ils acquièrent un savoir qui leur permet d’utiliser les os des animaux qu’ils mangent comme armes pour vaincre les tribus ennemies. C’est la scène-culte, exactement archéofuturiste, la plus célèbre de l’histoire du cinéma, qui montre l’un d’eux tuant son adversaire avec un os qu’il va ensuite lancer vers le ciel ; l’os tournoyant se transforme en un vaisseau spatial qui vogue au rythme d’une valse de Strauss ; raccourci stupéfiant entre notre plus vieille histoire et notre plus lointain futur. Une équipe de cosmonautes retrouvera ce même monolithe enfoui dans le sol lunaire[5], émettant des ondes en direction de Jupiter ; il sera encore présent, immense, en orbite autour de Jupiter où va accéder David Bowman au terme d’un voyage à travers l’espace et le temps, et le temps aussi de sa propre vie qui défilera devant les yeux hallucinés du cosmonaute.

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Le monolithe noir se dressera une quatrième fois, implacable, tel Thanatos, le juge des morts, devant le lit de Bowman, vieillard agonisant.

La dernière image du film est celle d’un fœtus, probablement Bowman lui-même, image d’espoir, de recommencement, de renaissance, symbolisant le cycle des réincarnations.

Une grande partie du film, entre les fantastiques images de début et de fin, raconte l’emprise progressive du robot sur les humains qui sont censés êtes ses maîtres. L’humanisation du robot ou la robotisation de l’Homme est un lieu commun de la science-fiction depuis Frankenstein. L’œuvre de Marie Shelley, si bien nommée : Frankenstein ou le Prométhée moderne, a été écrite en 1818 ; on connaît l’histoire : Un jeune savant nommé Frankenstein[6] décide de fabriquer un être humain en assemblant des parties diverses de cadavres glanées dans les cimetières. Nous allons voir que « La secte qui dirige le monde » a plus d’affinités avec la créature hagarde de Frankenstein, composée de chairs putrides sanguinolentes, qu’avec une répliquante (femme-robot) de Blade Runner (l’autre film-culte de la SF) mignonne et bien propre sur elle.

C’est cette partie-là du film qui met en vedette le robot qui intéresse précisément La-Secte-qui-dirige-le-monde ; Car la principale obsession (ils en ont d’autres) des membres de la Secte qui sont biologiquement des humains, quoiqu’ils fassent, est l’immortalité du corps ; celle de l’âme ne les intéresse aucunement comme ne les intéresse pas non plus les corps autres que le leur, ils ne sont pas du tout altruistes ; quand ils pensent « élitistes », il convient de traduire : égoïstes ; les Sectateurs sont psychiatriquement malades, dotés d’un ego surdimensionné, d’une vanité incommensurable (qui se traduit universellement par ce qu’on appelle l’hubris), d’un narcissisme hors normes qui en fait des manipulateurs pervers ; on retrouvera ces traits de leur caractère tout au long de leur parcours sociétal, notamment par de sordides faits divers qui les impliquent dans des histoires de délinquance financière ou sexuelle dont ils se sortent toujours. On ne compte plus les membres du gouvernement mis en examen[7].

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Les Sectateurs sont progressistes, c’est-à-dire qu’en bons matérialistes athées, ils ne croient qu’au progrès de la technique, or, ce progrès-là se heurte, dans son évolution qu’ils aimeraient infinie et sans obstacle, à une évidence naturelle que nous pensions jusqu’à présent incontournable : la mort.

Les Sectateurs se comportent comme des Titans prométhéens : ils rêvent de gigantisme (de titanisme), ils rêvent d’être Dieu, de le remplacer, de créer (pour eux uniquement) un paradis sur Terre.

Les savants savent désormais comment enrayer l’oxydation des cellules qui est le principal facteur de leur vieillissement[8] ; Les études qui se poursuivent dans ce domaine sont, bien évidemment, financés par les richissimes dirigeants de la Secte, comme ils financent aussi la recherche sur les nanoparticules insérées dans des corps humains qui permettront de changer les organes déficients et donc, à terme, le corps en entier[9]

Mais, mesdames et messieurs qui me lisez, ne rêvez pas ! L’immortalité, ça n’est pas pour vous !

Et c’est là que vous allez comprendre (pour ceux qui ont raté quelques épisodes[10]) ce qui est en train de se passer au moment où j’écris, le 3 février 2021.

« Rien ne garantit qu’une humanité augmentée sera tolérante vis-à-vis des humains traditionnels. [] La possible tyrannie de la minorité transhumaniste doit être envisagée avec lucidité. »

41mXuqlRuwL._SX303_BO1,204,203,200_.jpgAinsi s’exprime le représentant du transhumanisme en France, Laurent Alexandre, dans son livre dont le titre ne prête à aucune ambiguïté : La Mort de la mort[11].

Et il va rajouter un peu plus loin :

« Avoir des millions de nanorobots médicaux dans le corps est une perspective intéressante, à condition que la sécurité informatique soit assurée. Imaginez que des bioterroristes parviennent à prendre le contrôle de ces nanorobots ! En les rendant agressifs, ils pourraient tuer d’un clic de souris des millions d’individus […] Une attaque terroriste virale, avec par exemple une version génétiquement modifiée du SRAS, de la variole ou autre, pourrait provoquer des millions de victimes avant qu’un vaccin ne soit disponible[12]. »

Epoustouflantes, ces dernières lignes, non ? Le copain de Bill Gates a écrit son livre en 2011, il y a 10 ans !

Mais les premières lignes sont aussi « prophétiques » ; je le dis et le redis : la Secte ne cache jamais rien de ses monstrueuses intentions. D’abord, la menace : « la possible tyrannie de la minorité transhumaniste » que la Secte met précisément à exécution en ce moment. Puis le projet est exposé : en fait de « terroristes », ce sont les adeptes de la Secte eux-mêmes qui prendront « le contrôle de ces nanorobots » et qui pourront donc éliminer à leur guise tout contrevenant à leurs diktats : « ils pourraient tuer d’un clic de souris des millions d’individus », rajoute Alexandre.

Il n’a jamais été question pour la Secte d’étendre le bénéfice de l’immortalité corporelle à l’ensemble de l’humanité. Et pour cause ! Imaginez la planète qui déborde déjà avec 7 milliards d’individus dont les enfants pourraient ne jamais mourir… Là encore, la Secte nous a avertis (par les inscriptions sur les « Georgia Guidestones[13] ») qu’elle avait fixé le seuil maximal de la population mondiale à 500 millions d’individus. Il faut bien éliminer les autres d’ici là, donc 6 milliards 500 millions d’humains.

La Secte espérait bien arriver à ses fins avec la fabrication par les Chinois (et les Français aussi, semble-t-il) d’un virus qui permettrait une belle hécatombe pour commencer. Raté, l’éléphant n’a accouché que d’une souris et la terrible pandémie que d’une grippe à peine plus sévère que les grippes saisonnières. La Secte va-t-elle se rattraper avec l’inoculation d’un pseudo-vaccin OGM[14] bien mortel ? L’avenir nous le dira. En attendant, le premier volet de l’objectif Covid a été pleinement atteint : la soumission de la population planétaire aux injonctions pourtant hautement stupides de la Secte ; mais, d’un mouton, on ne fait pas un loup et d’un imbécile un génie et, comme disait Céline : « J'ai toujours su et compris que les cons sont la majorité, que c'est donc bien forcé qu'ils gagnent ! »

Eyes wide shut et le satanisme

Revenons au dernier film de Kubrick ; le titre est éloquent : les yeux grand fermés ; c’est exactement l’attitude de repli des populations actuellement ; il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ; les éléments qui viennent à l’encontre du matraquage médiatique concernant cette pseudo-pandémie comme les statistiques officielles prouvant les unes après les autres qu’il n’y a jamais eu d’augmentation du nombre de morts supérieure à la moyenne depuis 1945 ne servent à rien ; les masses ont décidé de ne rien voir, de garder les yeux fermés. Il est plus confortable d’adopter une attitude moutonnière et de faire comme la majorité plutôt que de penser par soi-même, de se faire une opinion et de découvrir que la vérité va à contre-courant de la doxa officielle.

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Là encore, la Secte ne cache pas les statistiques ni leur caractère officiel, donc authentique et vérifiable comme si elle savait que rien désormais ne pourrait convaincre les foules que le Covid n’existe pas et n’a jamais existé ; le lavage de cerveau, qui fait croire qu’on peut mourir du Covid alors qu’on meurt d’une comorbidité (ou de vieillesse, ou des deux), s’est avéré d’une totale efficacité sur la quasi-totalité de la population planétaire et l’on reste toujours effaré de constater cette unanimité même si l’on connaît les méthodes employées pour arriver à ce résultat. L’idée m’était même venue (parce que j’aime bien lire des ouvrages de science-fiction) que ce pouvait être avec l’appui (et sur l’injonction) d’autres puissances extérieures à notre monde, plus efficaces que la Secte, mais tout aussi nocives, sinon plus.

En vérité, et pour revenir sur Terre, notre planète, cette technique de propagande (du titre de l’ouvrage d’Edouard Bernez, Propaganda, dont se sont inspirés tous les petits apprentis-dictateurs), a été bien étudiée par Noam Chomsky, Lucien Cerise ou Philippe Bobola qui nous ont expliqué comment fonctionne la « fabrication du consentement » des masses sur le principe de l’hypnose, ce qu’on appelle « l’ingénierie sociale ».

Mais ce titre – et ce film – concernent un autre domaine, moins policé et moins lisse sur le plan esthétique que celui traité par 2001 : l’Odyssée de l’espace, où l’opinion est tout aussi volontairement aveugle et qui constitue l’autre visage de la Secte, encore plus effrayant, et c’est pour cette raison que ce visage est dissimulé dans les plus importantes scènes du film.

Le personnage principal est un médecin dont le rôle est interprété par Tom Cruise, fréquentant la haute bourgeoisie new-yorkaise, qui, par curiosité, se fait inviter à une soirée très spéciale et très fermée – il n’en sait pas plus - où l’on doit se rendre masqué.

Dans ce grand manoir fortement gardé où arrivent de luxueuses limousines, le jeune médecin va se trouver confronté à un spectacle mêlant à la fois la frénésie de scènes orgiaques et la rigueur glaçante d’une cérémonie accompagnée de lugubres mélopées, offrant tous les aspects d’un rite satanique. Le médecin, qui n’a pas reçu d’invitation en bonne et due forme, est démasqué – dans les deux sens du terme - et doit encourir une lourde sanction dont on devine la sévérité ; il est secouru par une jeune femme qui s’offre à sa place en sacrifice et qui sera effectivement retrouvée morte le lendemain d’une overdose.

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Il raconte sa mésaventure à Ziegler[15], l’organisateur de la soirée qu’il connait bien, puisqu’il est l’un de ses riches patients, mais dont il ignorait le rôle et la présence à la soirée. S’ensuit au cours de cette entrevue un dialogue où Ziegler l’admoneste et lui fait entrevoir le danger auquel il vient d’échapper : « Ecoute, Bill, tu ne sais pas dans quel guêpier tu t’es fourré hier soir. Tu as une idée du monde que tu as côtoyé ? Crois-moi, ces gens ne sont pas n’importe qui ; si je te disais comment ils s’appellent… Je ne vais pas le faire, évidemment, mais si je te le disais, tu n’en dormirais pas de la nuit. »

Drogue, sexe, satanisme, meurtres, magie noire : la Secte. L’affaire Epstein 20 ans avant. Il n’y manque que la pédophilie et les enfants offerts en sacrifice au diable.

Magie kabbalistique et puritanisme biblique : l’alliance de la carpe et du lapin

Mais, pour revenir à la réalité, comment des gens qui ne croient ni à Dieu, ni à diable, participeraient-ils à de telles orgies dont le decorum et les rites semblent inspirés d’une autre époque ? Comment une femme aussi austère que Christine Lagarde qui dirige le FMI peut-elle s’enticher de numérologie[16] ?. On l’entend dans cette vidéo demander à son auditoire de « penser au 7 magique » et prédire en 2014 (guématrie : 7, en additionnant les chiffres) » les 7 années prospères qui vont suivre jusqu’à 2021 », année où « le FMI aura quelque à faire ».

Sans doute, 7 années « prospères » pour les mondialistes et une année 2021 où ils espèrent leur triomphe final, mais une année terrible pour les peuples opprimés par eux.

La secte la plus célèbre et la plus fermée des Etats-Unis a son siège à Yale ; elle a été fondée en 1832 et a accueilli en son sein certains présidents des Etats-Unis, comme la famille Bush ; la secte s’appelle très romantiquement Skull and Bones, crâne et os. Des visiteurs qui se sont introduits par effraction dans le « saint des saints » ont contemplé un décor funèbre : murs tapissés de velours noir ou rouge, pentagramme, une gravure représentant un cercueil et des crânes Tous les ingrédients du parfait petit magicien, genre Harry Potter. On pourrait en sourire si cette caricature de décor de film pour faire peur aux enfants n’était pas prise au sérieux par les individus les plus puissants des Etats-Unis et donc de la planète.

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Il est probable que cette mise en scène macabre qui souligne l’attrait des Américains pour le satanisme considéré alors comme une transgression libératrice, trouve ses origines dans celles des Etats-Unis, avant même les pompeux rituels maçonniques, lorsque les premiers puritains chassés d’Angleterre s’installèrent dès 1620 dans le Massachusetts, gens frustes et manichéens n’ayant pour tout repère spirituel que les injonctions bibliques auxquelles ils s’adonnaient dans la plus stricte observance, étouffant les moindres tentatives de liberté de penser et d’indépendance ; c’est dans ce même Massachusetts que, quelques années plus tard, en 1692, éclata l’affaire des « sorcières » de Salem et les procès sordides qui s’ensuivirent qui aboutirent à l’exécution de 14 femmes et 6 hommes.

Nous allons retrouver ce même archaïsme superstitieux dans ce qu’on pensait être l’endroit idéal où s’épanouissait la « modernité », la joie de vivre et la libération des mœurs de cette Amérique coincée : Hollywood.

On se trompait lourdement ; le cinéma américain est tout aussi prude que les premiers pilgrims et il faut s’appeler Kubrick pour oser filmer une paire de fesses ; par contre, l’hémoglobine coule à flots et on s’ingénie à montrer complaisamment et avec force détails tous les massacres, à la tronçonneuse ou avec tout autre ustensile.

Les affaires de sexe ne se traitent pas dans les films, elles se font dans les coulisses et sur les canapés des producteurs ; le répugnant Weinstein sera le premier à tomber sous la charge accusatrice de pas moins de 93 actrices.

Les Américains, dont les pulsions sexuelles étaient refoulées depuis des siècles, s’étaient arrangés autrement depuis longtemps et s’adonnaient secrètement à toutes sortes de perversités, pratiques d’autant plus facilitées qu’ils disposaient d’un solide compte en banque et d’une notoriété suffisante pour décourager les soupçons.

Hollywood et la pédophilie

Mais que peut-on chercher quand on a tout : l’argent, le pouvoir, la gloire ? D’abord, l’immortalité, on l’a vu ; mais après ?

Eh bien, on cherche des dérivatifs à son ennui (surtout s’il doit durer éternellement) , de nouvelles sensations, on cherche à jouer avec ses pairs à qui repoussera toujours plus loin les limites de sa puissance et à transgresser tout ce qui paraît constituer les tabous d’une société qui ne doivent être respectés que par les autres, ceux qu’on paye et qu’on domine.

Et voici qu’on en arrive à la pédophilie, une perversion qui gangrène la totalité de la planète.

Aux USA, le FBI annonce qu’il y a actuellement 1800 enquêtes en cours, qu’une opération datant du mois de janvier de cette année a permis de libérer 33 enfants, que 473 personnes ont été arrêtés l’année dernière pour trafic d’enfants[17].

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Hollywood se retrouve encore en première ligne. Un jeune producteur hollywoodien s’est résolu à dénoncer ce dont il a été témoin[18] ; c’était en août 2020.

Et la saga Epstein était déjà passée par là, affaire qui, après celle de Weinstein, libère la parole ; Epstein, cet homme d’affaires milliardaire, agent du Mossad et de la CIA – exactement le même profil que le père de sa compagne Guislaine Maxwell, Robert Maxwell, milliardaire britannique aujourd’hui disparu[19] – filmait les ébats sexuels de ses prestigieux invités avec des jeunes filles mineures ; cela permettait ensuite bien sûr de les faire chanter ; on a répété entre autres les noms des Clinton[20] et du prince Andrew, le fils de la reine Elisabeth ; Epstein sera retrouvé pendu dans sa cellule ; personne ne croit à un suicide, bien sûr ;  il est inutile de s’attarder sur cette affaire que tout le monde connaît ; il nous faut juste rappeler que, dans ce grand cercle des puissants, tout le monde se fréquente, investit dans les mêmes entreprises, échange ses partenaires, femmes, filles, fils, maris, se retrouve dans les mêmes clubs sélects, les mêmes plages paradisiaques, les mêmes îles privées, prend les mêmes cocktails dans les mêmes yachts ou les mêmes jets, boit les mêmes coupes de champagne dans les mêmes hôtels particuliers, tous aussi luxueux dans n’importe quelle partie du globe, et participe, in fine, aux mêmes orgies pédo-sataniques sans crainte de se faire prendre en se protégeant les uns les autres.

Guislaine Maxwell est toujours en prison et toujours vivante ; parlera-t-elle ? Rien n’est moins sûr maintenant que ses amis sont au pouvoir en Amérique.

Du marécage new-yorkais au Marais parisien

Epstein avait des liens étroits avec la France, il possédait un bel hôtel particulier à Paris, avenue Foch, Guislaine Maxwell est britannique, mais aussi française (née à Maisons-Laffitte), mais aussi américaine ; l’une de ses sœurs, Christine, spécialisée dans le domaine de l’internet avec sa société Chiliad, s’est installée en France, à Meyreuil, une petite commune limitrophe d’Aix-en-Provence, à la fin des années 1990[21]

Jeffrey Epstein avait un correspondant à Paris, Jean-Luc Brunel-Benchemoul, qui avait créé deux agences de mannequins et qui aurait fourni Epstein en très jeunes filles ; accusé de viol sur mineurs, il a été arrêté par la police française le 17 décembre 2020.

Comme l’Europe et la France ont toujours avalé toutes les turpitudes venant des USA, le courant pédophile a traversé l’Atlantique pour s’installer en France où il semble encore plus actif, et peut-être depuis aussi longtemps qu’aux Etats-Unis.

Tout comme en Amérique aussi, les langues se sont récemment déliées avec le témoignage de nombreuses victimes de pédophiles gravitant dans les hautes sphères du pouvoir politique, médiatique, culturel.

Certains se souviennent de l’affaire du Coral en 1982, un centre éducatif où ont été commis des actes pédophiles ; l’un des protagonistes, qui accusait certaines personnalités du monde politique et littéraire (déjà) est retrouvé mort ; les enquêteurs ont conclu à un suicide (déjà).

En 1996, c’est l’affaire Dutroux en Belgique, en 2003, l’affaire Fourniret, en 2005, l’affaire d’Outreau, en 2007, l’affaire Evrard… mais c’est l’affaire Matzneff,  qui va véritablement réveiller l’opinion en 2019 quand elle s’aperçoit que les milieux culturels, politiques et médiatiques étaient depuis toujours très tolérants à l’égard de la pédophilie au point que certains individus invités à l’émission Apostrophes dirigée par Bernard Pivot, comme Daniel Cohn-Bendit ou Gabriel Matzneff, n’hésitaient pas à décrire leurs expériences pédophiles.

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Le livre de Vanessa Springora paru en décembre 2019, qui raconte sa relation avec Matzneff alors qu’elle avait 14 ans, jette un pavé dans la mare de la bienpensance ; le livre de Camille Kouchner, fille de Bernard Kouchner et d’Evelyne Pisier, Familia Grande, s’engouffre dans la brèche en dénonçant les agressions sexuelles commises envers son frère Julien par leur beau-père, Olivier Duhamel.

C’est ainsi que l’on reparle de la mort mystérieuse de l’actrice Marie-France Pisier, retrouvée au fond de la piscine de la propriété familiale de Sanary, par la voix de Julien : « Je n'ai jamais cru que ma tante se soit suicidée, mais je ne sais pas comment elle est morte. Ma seule certitude, c'est que toute cette histoire [concernant l'acte de pédophilie] l'a tuée. » Marie-France Pisier s’était élevée, avant sa mort, contre l’apathie de sa soeur à propos des relations connues d’Olivier Duhamel avec son beau-fils ; il se passait de drôles de choses dans cette maison de Sanary où « les jeunes sont offerts aux femmes plus âgées » selon les dires de Camille[22]. Enfin, la dernière qui vient de sortir, le 25 janvier 2020, juste quelques jours après l’affaire Duhamel : l’affaire Richard Berry, un acteur connu, marié à l’époque à Jeane Manson, chanteuse et actrice, accusé par sa fille de l’avoir violée alors qu’elle avait 8 ans ; elle en a 45 aujourd’hui.

Il est fort probable que la liste des plaintes à venir sera longue, en Amérique, en France et ailleurs puisque ces pratiques incestueuses et pédophiles sont habituelles chez les adeptes de la Secte.

Pour conclure, j’aimerais donner un ordre d’idée de ce que pourrait représenter numériquement la Secte sur le plan mondial en prenant arbitrairement comme unité de base l’unité décimale pour simplifier.

Pour une population mondiale de 7 milliards d’individus (où l’on retrouve le chiffre 7) :

En passant rapidement sur le cœur du noyau de la Secte (7, 70, 700, 7000 qui seraient les véritables maîtres du monde) :

Les comploteurs seraient au nombre de 70 000, en y ajoutant les chefs d’Etat, les membres des gouvernements de la planète, les divers membres des clubs secrets déjà cités, les communicants : (journalistes, publicitaires), les grands patrons, les vedettes du showbiz collabos, la jet set, les syndicalistes corrompus… donc en pourcentage sur la totalité de la population planétaire : 0,001 %

Leurs affidés, leurs suiveurs, leurs employés, leur clientèle comme on disait chez les patriciens romains, leurs laquais, grassement payés, auxquels il faut rajouter leurs chiens de garde (leurs milices : police, gendarmerie…) bien dressés, à défaut d’être bien payés : 70 millions, soit 1 % de la population mondiale. Le dissident russe Zinoviev, opérant les mêmes calculs, estimait à quelques 50 millions le nombre de ces employés du Système[23] en 1999.

Les ennemis des comploteurs seraient les complotistes, selon la qualification des comploteurs. Nous reprendrons les mêmes chiffres, pour être à égalité. 70 000 résistants, lanceurs d’alertes, écrivains, journalistes, blogueurs, influenceurs qui ont analysé les intentions malfaisantes de la Secte bien avant le début de leur application, soit 0,001 %.

Les hommes et les femmes de bon sens, qui sont passé au travers du nuage toxique qui se diffuse principalement par hypnose (ingénierie sociale) en allumant la télévision (publicité, infos, images subliminales) ou la radio (publicité, infos, sons subliminaux) ; estimons donc cette population lucide et en bonne santé mentale à 70 millions d’individus, soit : 1 % de la population mondiale.

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Et puis, vient le troupeau inconscient qui a suivi les joueurs de flûte sans se poser de questions, qui le conduisent à l’abîme où il se jettera massivement. Les bons toutous muselés et décérébrés respectant les gestes-barrières (pas de barrières le long du précipice, la Secte a oublié d’en disposer) sont au nombre de 6 milliards 859 millions et des poussières, soit 98,998 % et des poussières.

En ramenant tous ces chiffres à la France, en supposant qu’elle contient 70 millions d’habitants, donc 1% de la population mondiale, nous obtenons 700 sectateurs comploteurs, 700 000 affidés, 700 résistants dits « complotistes », 700 000 personnes avec un cerveau en état de marche, et 68 millions 589 000 moutons lobotomisés.

L’objectif souhaité de 500 millions de survivants au maximum recommandé par les Georgia Guidestones sera largement atteint si rien ne change d’ici la fin.

Chapeau ! Rideau !

Pierre-Emile Blairon

Notes:

[1] Parmi tant d’autres exemples, Emmanuel Macron est Young Leader, ainsi que celui qui lui a servi de Premier ministre, Edouard Philippe.

[2] https://www.valeursactuelles.com/societe/onze-ministres-d...?

[3][3] Qui fait des émules en apparaissant mystérieusement un peu partout sur la planète Terre depuis 2019.

https://www.businessinsider.fr/ce-que-lon-sait-des-myster...

[4] https://www.premiere.fr/Cinema/Stanley-Kubrick-revele-le-sens-de-la-fin-de-2001-L-Odyssee-de-l-espace-dans-une-interview.

[5] Pour l’anecdote, 2001 : L’Odyssée de l’espace a été réalisé en 1968 ; le 21 juillet 1969, l’Homme (américain) marchait sur la Lune pour la première fois. Dans une vidéo que vous trouverez ci-après, diffusée par les Inrocks, qui aurait été tournée 3 jours avant sa mort, Stanley Kubrick disait que les Américains n’étaient jamais allés sur la Lune et que les images du prétendu alunissage ont été tournées par lui sur Terre sur commande des autorités américaines en compétition avec les Russes pour la maîtrise de l’espace à l’époque. Selon l’article des Inrocks qui accompagne ces images (et selon tous les medias mainstream), la vidéo en question est un faux (Moon hoax) et c’est un acteur qui tient le rôle de Kubrick ; je n’ai pas trouvé de réponses aux questions que je me pose mais elles existent peut-être : quel est le nom de cet acteur ? D’autre part, en 2021, les techniques de reconnaissance faciale et vocale sont suffisamment sûres pour permettre l’accès à des sites sensibles ; quelle est la société maîtrisant ces techniques qui a déterminé que l’homme qui parle dans cette vidéo ne peut pas être Kubrick ? https://www.lesinrocks.com/2019/03/08/cinema/actualite-ci...

[6] Il est toujours bon de le préciser car on assimile souvent le nom du créateur à sa créature.

[7] https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/ces-affaires-qui-ternissent-le-quinquennat-macron-138374

[8] Voir mon livre La Roue et le sablier, p. 263.

[9] Id. p.259.

[10] Voir mon article Objectif Covid : soumission et robotisation de la population planétaire, Nice Provence infos

[11] Laurent Alexandre, La Mort de la mort, éditions JC Lattès

[12] Voir La Roue et le sablier, p.265

[13] La Roue et le sablier, p 267

[14] Sacré avantage quand même pour ceux qui se feront vacciner : plus la peine de regarder les étiquettes dans les supermarchés pour savoir si le produit que vous achetez comporte des OGM ; les OGM sont déjà inclus : c’est vous !

[15] Interprété par le cinéaste Sidney Pollack, réalisateur de plusieurs chefs-d’œuvre, dont Jeremiah Johnson et Out of Africa.

[16] https://www.youtube.com/watch?v=cU6kwbHArYo

[17] https://exoportail.com/usa-33-enfants-disparus-retrouves-lors-dune-operation-de-lutte-contre-la-traite-detres-humains/?

[18] https://www.youtube.com/watch?v=TBb4HKQsn9w&fbclid=IwAR1iaz4-J3RgBg0fHdNTTlJL3jhwsT-CSnZFTfrkXHz9KKlJW_DpZL897Gw

[19] Mort mystérieuse, car cet excellent marin serait tombé de son yacht… en pissant par-dessus bord. Je n’ai pas compté le nombre de morts mystérieuses évoquées dans cet article.

[20] Le couple Clinton étant lui-même impliqué dans une affaire de pédophilie, le fameux « pizzagate ».

[21] https://www.thedailybeast.com/ghislaine-maxwell-where-in-the-world-is-jeffrey-epsteins-girlfriend

 « Her older sister, Christine Malina-Maxwell, has a home in Meyreuil, a semi-rural village about 8 miles from Aix-en-Provence » (Daily Beast)

[22] https://fr.news.yahoo.com/affaire-olivier-duhamel-sc%C3%A8nes-sordides-210414631.html

[23] La Roue et le sablier, p.208.

lundi, 25 janvier 2021

Investiture de Joe Biden, un show à l’américaine, rempli de symboles…

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Investiture de Joe Biden, un show à l’américaine, rempli de symboles…

Par Frédéric Andreu-Véricel

Une vice-présidente investie explicitement sur critère racial, une "lady gaga" déguisée en meringue venue pousser la chansonnette, une ado qui déclame un "poème" en hommage à la négritude ; un pasteur blanc, l'autre noir, un président Biden qui tient à peine debout, voici la pièce "Rainbow Society" qui s'est joué sur nos petits écrans.

Ce vendredi 22 janvier 2021, une chaîne concurrente diffusait un reportage sur les flamants roses de bien meilleur aloi. J'aurais bien voulu visionner ce reportage au lieu de devoir ingurgiter ce hamburger dégoulinant de ketchup "politically correct". Mais, voyez-vous, la politique française sonne de plus en plus comme une réplique - au sens sismique du terme - des éternuements politiques de l'Amérique.

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Pour un regard encore hanté par la loi naturelle, ce cérémonial ressemblerait plus à un casting d'une série américaine, la série B de la démocratie libérale (B comme "Biden") qu'à une investiture présidentielle.

Le metteur en scène brillait par son absence, et c'est bien normal car un film ne vous montre ni le metteur en scène, ni le producteur au cigare Havane, ni les transactions financières qui ont toujours lieu à huis-clos... tout ce que vous voyez, c'est la face émergée de l'Iceberg : le jeu des acteurs.

Telle est bien l'impression qui domine cette soirée de bien-pensance communielle : ceux qui détiennent les manettes du pouvoir ne sont pas médiatisés. Ceux qui détiennent les pouvoirs réels sont des oligarchies localisées, notamment, à New York, Riad et Tel Aviv, ces trois principaux centres névralgiques du Triangle des Bermudes de la géopolitique mondiale.

Ce vendredi 22 janvier, les oies du Capitole cacardaient leur hymne aux Droits de l'Homme Etranger, au communautarisme à base raciale, tout en sachant très bien que leurs gargarismes idéologiques, débrayés de toute organicité, n'effaceront jamais les fins de mois difficiles de millions d'Américains, ne freinera pas le décrochage de la classe moyenne, ni les tensions raciales au quotidien, faces cachées de l'American Dream.

Bref, la politique consiste désormais à substituer la dimension "cosmique" par une idéologie "cosmétique" peinte avec le rouleau de la société arc-en-ciel.

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Le président sorti (et non sortant) et sa belle épouse, brillaient par leur absence. Il n'y a donc pas eu de réelle passation de pouvoir mais plutôt une prise de pouvoir. Du jamais vu depuis 250 ans !

Au moment de l'investiture, Donald Trump jouait, parait-il, au golf dans son ranch de Floride survolé par les flamants roses...

Et puis, ce soir-là, un autre groupe brillait aussi par son absence : aucun indien Cherokee ! aucun Navajo, ni Iroquois ! Même plus récupérée comme symbole comme au temps des Westerns de mon enfance !

Simple oubli de casting ou augure prophétique ? Peut-être les deux à la fois, mon capitaine ! A quoi ressemblera le podium de l'investiture du président de l'Europe dans deux ou trois cents ans ? A quelle réserve seront réduits les "Natives Europeans", les derniers "blancs" d'Europe non encore métissés ?

L'Europe occidentale, et la France en particulier, sont en effet en voie de submersion démographique. Les vagues migratoires, provenant notamment de l'Afrique, submergent nos villes comme un tsunami, avec la complicité active des gouvernements de droite et de gauche qui se sont succédé.

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Au moment même où Biden devenait le maître fantoche du monde, les députés français votaient les pleins pouvoirs à Macron, l'agent de Biden en France. Un témoin direct de la scène, Nicolas Dupont-Aignan, adresse un tweet d'alerte dénonçant ce coup d'Etat sanitaire : https://mobile.twitter.com/dupontaignan/status/1325141827784216576?lang=en

Au-delà de l'anecdote, on peut se demander comment la France, la fille aînée de l'Eglise, s'est transformé en la "fille aînée de l'Amérique" ? 

Là encore, les symboles parlent souvent plus que de longs exposés historiques indigestes. Le Jazz, le Corned beef et la Révolution Française sont des produits d'importation. Tout le monde connaît la provenance des deux premiers produits de cette liste, beaucoup moins celle du troisième.

La Révolution dite "française" visait l'élimination du roi car celui-ci représentait une tradition, un principe, un verrou symbolique contre l'individualisme marchand. Il fallait briser ce verrou pour que s'ouvre la boite de Pandore de l'idéologie libérale. La société d'Ancien Régime n'était pas ouverte au logiciel libéral, il fallait faire sauter des verrous. Ce logiciel incluait le programme "Manifest destiny" ou "destin manifeste". Il paraît même que le drapeau tricolore serait inspiré du Stars and Strips, bleu, blanc et rouge.

Sauf pour les Français qui ne s'en rendent pas compte, la France représente à bien des égards le calque projeté des Etats-Unis en Europe.

Mon immersion au Royaume de Belgique m'a démontré qu'un Belge regarde un Français un peu comme un Canadien regarde, mutatis mutandis, un Etats-Unien ; il y voit un intrus prompt à donner des leçons, mal poli et dominateur.

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A l'inverse, un patriote français reconnaîtra dans les petites patries de Wallonie les éclats du "pays réel" disparu de la France : une bienveillance dans les rapports sociaux, une certaine manière de voir le monde, toute une manière d'être en voie de disparition dans l'Hexagone.

Le Français cultivé sait bien que - depuis la défaite de 1815 à Waterloo - sa nation joue pour ainsi dire les prolongations. L'ancre du navire France a quitté le champ des étoiles ; le pays mystique est mort avec Louis XVI ne laissant vivant que le "pays légal" ou contre-pays tout puissant, qui étouffe chaque jour davantage le "pays réel" à l'instar du lierre qui envahit l'arbre sain. J'ajoute que ces intellectuels brillants dont la France tire son orgueil sont le pendant de l'éclatement de la communauté organique. L'"individuo-universalisme", le nationalisme hors sol qui règne en France, secrète des intellectuels comme une maladie génère des dérèglements pathologiques.

Depuis 1789, la classe au pouvoir est foncièrement bourgeoise. Elle claironne son adhésion aux "valeurs-de-la-république" à qui veut encore l'entendre, dans un antifascisme de principe. Il est amusant de constater que cette classe antifasciste s'évertue à donner raison à Adolf Hitler. En effet, alors qu'il se confiait à son aide de camp Martin Bormann, ce chef d'Etat allemand de triste mémoire ne s'est-il pas écrié :

"Encore 200 ans de cette petite politique de bourgeois français et la frontière avec l'Afrique ce sera le Rhin".

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Si vous n'avez jamais pris le métro à Paris, faites-le ! Vous verrez que cette phrase résonnera dans vos oreilles comme une prophétie.

Biden et l' "Etat Profond" n'ont pas de soucis à se faire ; ils peuvent faire confiance aux "élites françaises" pour que se réalise la prophétie du Führer allemand.

Frédéric Andreu-Véricel

Contact : fredericandreu@yahoo.fr

vendredi, 15 janvier 2021

L'aigle contre le drone : Une métaphore "haute" provenant d'un pays "bas"

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L'aigle contre le drone :

Une métaphore "haute" provenant d'un pays "bas"

par Frédéric Andreu-Véricel

Surtout ne le répétez à personne, mais je crois bien qu'une métaphore sismique vient de briser les faux vitrages de la pensée unique : un aigle royal attaque un drone !

Les serres du roi des oiseaux entrent dans la structure de l'appareil téléguidé ; l'objet s'écrase aussitôt sur le sol comme un jouet déglingué, puis, le puissant volatile reprend son envol en direction des empyrées célestes...

Imaginez un instant que les métaphores ne soient pas réservées à un petit cercle de gens lettrés, ni même aux poètes, mais ouvert à tous ceux pour qui voir ne va pas de soi... alors, un aigle qui attaque un drone, cela pourrait résonner dans les tous les recoins de notre imaginaire individuel et collectif, cela pourrait entraîner les cris de la terre, le Cri de Munch, le cri du nouveau né, cela pourrait même réveiller cet instinct de survie qui est au fond du peuple.

Pour le moins, cette métaphore est d'une puissance à couper le souffle. Elle "rétablit les hiérarchies vraies" aurait dit Antoine de Saint-Exupéry... Au-dessus, c'est le soleil ! Je ne trouve rien de plus à ajouter, un peu abasourdi moi-même par cette découverte...

Le drone représente la technologie noire par où s'effectue le grand transfert des souverainetés humaines. Il représente aussi la surveillance de la néo-dictature orwellienne sous couvert de sécurité sanitaire. On se demande même si notre conscience collective n'aurait pas encore totalement sombré dans le Léthé anesthésiant de la technique ? Si la fin de l'Histoire n'aurait pas encore sonné ?

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Le "plan de secours" des peuples qui ne veulent pas mourir a connu son prophète, Guillaume Faye ; il a connu une traduction sociale, la révolte des Gilets Jaunes ; gageons qu'il connaîtra un avenir : le réveil des peuples de l'aigle par le retour à la communauté organique.

Au Moyen-Age, on entraînait des aigles à la chasse aux nuisibles, aujourd'hui, contre les drones de Big Brother.

Cet élevage a lieu dans un petit pays, ingénieux, discret, et diablement bien organisé - bref un peu le contraire de la France. Autre paradoxe, ce pays singulier porte un nom pluriel : les Pays-Bas.

La première fois que je visitai les Pays-Bas, c'était à bicyclette. Attendez un peu que je vous raconte...

Quelques lieues après la frontière, je m'arrêtai devant une boutique pour acheter un stylo. Je posai ma bicyclette, entrai dans la boutique, puis attendis mon tour pour payer. Le vendeur s'écria alors :

- Savez-vous qui était la personne qui est passé juste avant vous ?

- Je répondis : non.

- C'est le premier ministre des Pays-Bas !

Je sortis de la boutique à journaux, un stylo neuf à la main... scène augurale qui portait le sceau de l'avenir : "tu écriras un jour une histoire sur ce pays singulier..."

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Les Pays-Bas sont un pays où le ministre se déplace sans garde du corps ; il achète son journal dans une boutique et vous le croisez dans la rue, tout simplement. On m'a dit plus tard que Mark Rutte (c'est son nom) donne des cours d'histoire dans un lycée. Pour se faire, il s'y rend à bicyclette. Car aux Pays-Bas vous pouvez être premier ministre et donner des cours dans un lycée. Il n'y a pas de bourgeois qui vous marchent sur les pieds sans s'excuser car il n'y a pas de bourgeois, aux Pays-Bas. Il y a des gens qui travaillent et des gens qui travaillent, aux Pays Bas. Vous pouvez ramasser les poubelles ou être premier ministre, personne ne vous marchera sur les pieds.

Bref, je m'arrête ensuite dans un parking, gare mon vélo. Tout-à-coup, une fille belle comme un soleil passe devant moi et me sourit : le monde bascule aussitôt dans la mythologie nordique. La fille engloutie alors un sandwich et monte dans son camion.

Aux Pays-Bas, les muses peuvent être des camionneuses qui vont livrer des briques dans une usine !

Dépité, je reprends ma bicyclette en direction des îles de la lointaine Frise. L'aigle royal me jette un regard depuis les altitudes célestes. C'est normal, je suis poète et donc un peu chamane aussi...

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Post Scriptum : vous croyez que les aigles qui attaquent les drones, cela n'existe pas ? Alors prière de cliquer ci-après :

https://www.rtbf.be/info/monde/detail_des-aigles-pour-neu...

 

mercredi, 30 décembre 2020

Mythologie personnelle versus équation libérale, ou comment la vie véritable ne peut être qu'"illibérale"

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Mythologie personnelle versus équation libérale, ou comment la vie véritable ne peut être qu'"illibérale"

Par Frédéric Andreu-Véricel

Quelques heures à Paris... entre deux voyages, quelques heures en compagnie de Pierre le Vigan. Quelques heures assez lentes pour que la petite place de Contrescarpe se découvre à sa magie particulière et que la rue Mouffetard entre dans ma "mythologie personnelle".

comme_le_temps_passe-131267-264-432.jpg"Mythologie personnelle", une belle expression, n'est-ce pas ? Cette formule est une invention de Robert Brasillach. Une formule qui m'a fait comprendre - au sens premier du terme de "prendre avec moi"- son roman Comme le temps passe. Un roman, une histoire, une fresque de sentiments qui parle immédiatement à l'âme et de l'âme et qui scintille dans ma mémoire comme un diamant au fond d'une mine.

Comme toutes ces choses qui nous précèdent et nous dépassent, notre "mythologie personnelle" sous-entend un sous-sol, un secret, une vie cachée. Entre voilement et dévoilement de ce que contient la vie véritable, je comprends, grâce à Brasillach, que notre "mythologie personnelle" nous cherche autant que nous la cherchons. Cette relation de chercheur-cherché me parait essentielle à la vie véritable. Bien qu'elle ne donne pouvoir sur rien, elle donne souveraineté sur tout.

Certes, il n'est pas facile de se mettre à l'écoute de sa "mythologie personnelle" au milieu des bruits de la méga-machine libérale car cette machine - la plus redoutable jamais inventée par l'Homme - "refuse le halo autour des choses" et, comme le dit encore Roger Milliot, elle "appelle solidarité la cohabitation".

Le "halo autour des choses" autre belle expression, n'est-ce pas ? On ne peut pas tous être de grands poètes comme Brasillach ou Milliot pour trouver des expressions aussi belles et justes. Cependant, nous pouvons au moins  refuser les mots qui nous nient. Nous pouvons refuser d'être les porteurs de valises remplies de ces concepts trompeurs tels que "libéralisme". Appelons un chat un chat, un Macron un Macron, un connard un connard, par les termes idoines.

Le "libéralisme", qu'est-ce que c'est ? Sinon le logiciel idéologique, en apparence inoffensif, d'une machine qui coupe et qui broie tout sur son passage. C'est pourquoi je préfère à libéralisme le terme de "méga-machine" pour désigner ce processus planétarisé du déboisement de l'imaginaire et de l'appauvrissement des sols.

Ce processus nihiliste (que pourfend très courageusement Pierre le Vigan) est aussi et surtout une dépossession de nos légendes et de nos vies. Il a sa géopolitique propre (le triangle des Bermudes : New York, Tel Aviv, Riad), son dispositif (le déchaînement de la technoscience), son axiome (there is no alternative) et ses thuriféraires, tel qu’Emmanuel Macron déclare : "il n'y a pas de culture française".

Pas de culture française puisque pas de peuple, que des individus "producteurs-consommateurs" dont la finalité sur terre consiste à résoudre une équation individuelle. Pas de mythologie personnelle ou collective, pas d'augures, bon ou mauvais, pas de poésie, mais une équation à résoudre, c'est tout. Alors, quelle place laissée à la vie véritable ? Aucune.

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Étrangère à la vie, la "méga-machine" ne reconnaît que l'ordre transparent du nombre, le quantitatif et la planification. Que la planification soit communiste ou libérale, au fond, cela importe peu tant que le bulldozer continue son travail d'expansion infinie.

La mythologie personnelle, la vie comme récit, voire comme récital, doit se réduire au format de l'équation chiffrée ou l'individu rationnel a remplacé la personne, la famille, la patrie et ou le qualitatif est remplacé par le quantitatif. Le monde libéral ne connaît aucun dieu, il ne procure que des joies tristes et des enfers climatisés (Henri Miller).

Que nous votions à gauche ou à droite est aujourd'hui devenu secondaire, l'important, pour le système, est que vous ne sortiez pas de votre équation à trois inconnues. Que les libéraux se rassurent, avec un immobilier parisien qui dépasse désormais les 10.000 euros le m2, il y a toutes les chances que vos vies se réduisent à ces trois inconnues :

-L'inconnue Logement

-L'inconnue Emploi

-L'inconnue Temps de transport entre logement et emploi.

Inutile de dire que cette vie-là laisse peu de place à la mythologie narrative. Nous sommes donc tous plus ou moins (y compris ceux qui tirent apparemment profit du libéralisme) prisonniers de cette équation à trois inconnues. Vous parvenez à résoudre une de ces trois inconnues et c'est alors une autre inconnue qui s'impose à vous, et ainsi de suite. Un jeu de chaise musicale sans musique : voici peut être la définition la plus précise du libéralisme qui me vient à l'esprit.

Mythologie personnelle versus équation libérale, voici en tout cas les termes d'un combat de l'âme. Cela tombe bien, Noël est aussi le théâtre du solstice d'hiver, le combat cosmique entre la lumière et l'ombre. La période de l'année, suivie de douze jours sacrés, où l'équation individuelle est sensée laisser place à sa "mythologie personnelle", où le sapin dressé dans le foyer refait le lien entre la terre et le ciel, où la famille, séparée le reste du temps, refait "mythologie commune".

Voici, peut être, ce que sous-entendent ces "Joyeux Noël !" et "Bonne année !" que l'on scande entre nous sans trop savoir ce qu'ils contiennent. A mon tour de vous souhaiter une mythologie de Noël et du nouvel an la plus réparatrice possible - la plus anti-libérale, a-libérale et il-libérale possible. Je vous laisse le choix de l'adjectif.

Frédéric Andreu-Véricel.

Contact : fredericandreu@yahoo.fr

dimanche, 27 décembre 2020

Le Soleil d’Outre-temps - Variation sur la puissance et le pouvoir

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Luc-Olivier d'Algange:

Le Soleil d’Outre-temps

Variation sur la puissance et le pouvoir

 

« Est deus in nobis, agitante calescimus illo »

Ovide

« Que je sois - la balle d'or lancée dans le soleil levant. Que je sois - le pendule qui revient au point mort chercher la verticale du soleil »

Stanislas Rodanski.

 

Confondre la puissance et le pouvoir nous expose à maintes erreurs et déroutes. Il n'est rien, quoiqu'en veuillent les moralisateurs, de plus profondément ancré dans le cœur de l'homme que le goût de la puissance, et son malheur est de croire qu'elle lui sera donnée, ou rendue, comme un bien immémorial dont il fut spolié, par l'exercice du pouvoir. Il échange ainsi la présence réelle contre la représentation (tout pouvoir étant toujours de représentation), le feu contre la cendre, la souveraineté du possible contre la servitude d'une condition asservie à d'autres conditions.

La puissance en acte est gaité, et confiance; le pouvoir, lui, sauf au moment de la conquête du pouvoir, lequel n'est alors encore qu'en puissance, est morose et méfiant. Le plus petit pouvoir, celui du guichetier qui nous fait attendre indûment, comme le plus grand, celui du chef d'Etat, subordonne le pouvoir qu'il exerce, ou qu'il croit exercer, sur nous, précisément au guichet ou à l'Etat, - qui n'est rien d'autre qu'un immense guichet. L'idéologie démocratique, loin de nous avoir délivrés du pouvoir, l'a multiplié, accentué, rendu plus sinistre et plus obstiné, jusque dans la sphère privée.

La disparition des hiérarchies traditionnelle fait, certes, de chaque individu un « pouvoir » susceptible de mesurer sa force avec ses voisins et ses proches, mais seulement dans la mesure où ce pouvoir le prive, lui et les siens, de toute promesse de puissance. Cette idéologie, vaguement psychologisante, au service d'une « individualité » dépersonnalisée, se fondant, par surcroît, sur ce qu'il y a de plus vil en nous, la rivalité mesquine et la jalousie, convient au mieux au système de contrôle dont la fonction est de réduire notre entendement aux fonctions « utiles », celles qui « rapportent », au détriment du poïen, et de la puissance.

9782226066008-475x500-1.jpgL'homme de peu de pouvoir, et que ce pouvoir déjà embarrasse et humilie, en viendra ainsi, dans le piège qui lui est tendu, à désirer non pas l'écart, le « recours aux forêts », la souveraineté perdue, mais un « plus de pouvoir », croyant ainsi, par ce pouvoir plus grand, qui est en réalité une plus grande servitude, se délivrer du pouvoir plus petit, sans voir qu'il augmente ce dont il souffre en croyant s'en départir. La puissance, lors, s'éloigne de plus en plus, au point de paraître irréelle, alors qu'elle est le cœur même du réel, la vérité fulgurante de tout acte d'être, « l'éclair dans l'Eclair » dont parlait Angélus Silésius.

Cette puissance lointaine, comme perdue dans quelque brume d'or aux confins de notre conscience et de notre nostalgie, quelle est-elle ? Par quels signes manifeste-t-elle sa présence, de telle sorte que nous la reconnaissions ? Est-il, d'elle en nous, une recouvrance possible ? Lointaine, secrète, entrevue, désirée, pressentie, un chant nous en vient, porté par les ailes de la réminiscence et par le témoignage des œuvres.

Ce qui nous en sépare, mais d'une séparation radicale, est peu de chose, peut-être n'est-ce que la seule conviction, implantée en nous, d'en être séparé ; et que cette séparation, si désolante qu'elle soit dans le cours des jours, n'en est pas moins un « bien moral » ? Or, lorsqu’intervient, comme l'instrument du pouvoir, l'armée des moralisateurs, ceux-ci nous disent aussi, sans le vouloir, que le pouvoir qu'ils étayent est fragile et que, sans notre consentement niais, il ne tiendrait guère. Le pouvoir qui moralise est vincible, voici déjà une bonne nouvelle ! La puissance peut nous être rendue; et la preuve en est qu'en certaines circonstances de la vie, elle l'est, pour quelques-uns, ne fût-ce que dans l'entrevision ou l'instant enchanté sans lesquels nous ne saurions même concevoir la différence entre le pouvoir et la puissance.

Contre le pouvoir qui nous avilit, que nous le subissions ou que nous l'exercions, les deux occurrences étant parfaitement interchangeables, des alliés nous sont donnés, qu'il faut apprendre à discerner dans la confusion des apparences. Ces alliés infimes ou immenses, dans l'extrême proximité ou le plus grand lointain, les hommes, jadis, les nommaient les dieux.

Participer de la puissance des dieux en les servant, c'est-à-dire en y étant attentifs, était une façon de s'inscrire dans l'écriture du monde, d'accorder notre chant au plus vaste chant, - afin de s'y perdre, de se détacher des écorces mortes, pour s'y retrouver, en soi. L'Odyssée, l'Enéide, les Argonautiques nous montrent que les dieux, puissances en acte, ont partie liée avec l'imprévisible autant qu'avec le destin. Tant que, dans l'aventure, les dieux et les déesses veillent, rien n'est dit. Les circonstances les plus hostiles ou les plus favorables peuvent tourner et se retourner. Ce « toujours possible » est la puissance même, celle qui nous porte à échapper au monde des planificateurs et des statisticiens. En leurs épiphanies, les dieux sont les alliés de notre puissance. Les hymnes que les hommes dirent en leur honneur sont gratitude, puissance recueillie.

De cette puissance se composent les temples, les chants et les joies humaines, - ce que naguère encore nous pouvions nommer une civilisation avant que son écorce morte, la société, ne vienne à en réduire drastiquement les ressources spirituelles. Nous vivons en ce temps où la société est devenue non seulement l’écorce morte mais l'ennemie déclarée de la civilisation. Tout ce qui « fonctionne », c'est-à-dire tout ce qui contrôle, par l'argent, la technique, la « communication », semble avoir pour fin la destruction, l'oubli, la disparition de notre civilisation, autrement dit la disparition de cette prodigieuse arborescence qui relie Valéry à Virgile, Nerval à Dante, Proust à Saint-Simon, Fénelon à Homère, Shelley à Plotin, Nietzsche à Héraclite, ou encore Dino Campana à Orphée.

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Avec ces arborescences, qui tant offusquent les mentalités linéaires et planificatrices, - ces faux amis de l'ordre qui le ne conçoivent que quadrillé, en catégories, comme autant de cellules carcérales où chacun est réduit à une identité abstraite, - disparaissent aussi les nuances, autrement dit ce qui apparente le mouvement de la pensée à celui des nuages. D'un seul geste nous sont alors ôtés la forme surgie de la terre, l'arbre, mythologique et concret, et le ciel où il se dresse, la puissance tellurique et la puissance ouranienne. Qu'elles nous soient ôtées, dans ce « cauchemar climatisé » qu'est le monde moderne, ne signifient pas qu'elles n'existent plus. Elles existent, magnifiquement, là où nous avons cessés d'exister, là où notre « être-là » n'est plus là, -, là où nous ne sommes plus car nous nous sommes refugiés derrières les écrans et les représentations.

Le propre de l'ordre abstrait que les modernes ont instauré, sous les espèces de la société de contrôle, est d'être anti-musical, littéralement l'ennemi des Muses, le contraire d'un ordre harmonique. Face à l'ordre abstrait nul ne sera jamais assez anarchiste, quand bien même c'est au nom de certains principes et du Logos qu'il refusera le logiciel qui lui est imposé. Cette société, en effet, dès que nous consentons, par faiblesse, à y participer, nous rançonne à l'envi, au bénéfice des plus irresponsables qui, pour ce faire, nous maintiennent dans la stupeur d'un troupeau aveugle, et la question se pose: de quelles ombres, sur les murs de quelle caverne cybernétique, veut-t-elle nous façonner ? A quelle immatérialité d'ombre veut-t-elle nous confondre ?

fdinoCporph.jpgLe dessein est obscur, échappant sans doute, dans ses fins dernières, à ceux-là même qui le promeuvent, mais son mode opératoire, en revanche, est des plus clairs. Nous ne savons pas exactement qui est l'Ennemi, mais nous pouvons voir quels sont les adversaires de cet Ennemi: le sensible et l'intelligible dans leurs variations et leurs pointes extrêmes. On pourrait le dire d'un mot, chargé du sens de ce qui précède: le poème, non certes en tant que « travail du texte » mais comme expérience orphique, telle que la connut, dans son péril, Dino Campana, telle qu'elle s'irise dans les dizains de la Délie de Maurice Scève. Le poème, non comme épiphénomène mais comme la trame secrète sur laquelle reposent la raison et le réel; le poème comme reconnaissance que nous sommes bien là, dans un esprit, une âme et un corps, un dans trois et trois dans un. Le monde binaire, celui des moralisateurs et des informaticiens, en méconnaissant l'âme, nous prive, en les séparant, de l'esprit et du corps, lesquels se réduisent alors, l'un par la pensée calculante, l'autre comme objet publicitaire, à n'être que des enjeux de pouvoir.

La puissance nous reviendra par les ressources d'une civilisation, la nôtre, qui sut faire corps de l'esprit, c'est-à-dire des œuvres, et inventer des corps qui avaient de l'esprit, des corps libres et sensibles, au rebours des puritanismes barbares. Au demeurant, les œuvres sont moins lointaines qu'il n'y paraît. Ces prodigieuses puissances encloses dans certains livres, si tout est fait pour nous en distraire, nous les faire oublier, ou nous en dégoûter par des exégèses universitaires « narratologiques », ou simplement malveillantes, demeurent cependant à notre portée, cachées dans leurs évidences, comme la lettre volée d'Edgar Poe. Le monde moderne, ayant perfectionné la méthodologie totalitaire, ne songe plus guère à brûler les livres, il lui suffit d'en médire, et de multiplier les entendements qui ne pourront plus les comprendre, et en tireront une étrange fierté. La stratégie est au point, flatter l'ignorance, au détriment des méchants « élitistes », - hypnotiser, abrutir, dissiper, avec l'assentiment de la morale commune.

Les pédagogistes, ce petit personnel de la grande entreprise de crétinisation planétaire, avec leurs pauvres arguties bourdieusiennes, n'éloignèrent de tous, précisément pour la réserver aux « héritiers » honnis (qui la plupart du temps ne savent qu'en faire), ces œuvres majeures de la haute culture européenne, de crainte qu'explosant en des âmes ingénues, elles n'en éveillent les puissances, suscitant ainsi des hommes ardents et légers, capables, par exemple de reprendre Fiume, et généralement peu contrôlables.

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Qu'un enthousiasme naisse, dans un jeune esprit, de la lecture de Homère, Virgile ou de Marc Aurèle, cela s'est vu, et celui que rien ne prédestinait, de ces seules puissances encloses dans les mots, peut devenir Vate, fonder un état au service des Muses, qu'il rêva épicentre d'une plus vaste reconquête, à Fiume précisément, et s'il n'y parvint durablement, la politique des gestionnaire ayant repris sa place indue, demeure le ressouvenir de la belle aventure où les arditi se joignirent aux poètes exquis, où l'avant-garde retint les échos d'un soleil latin antérieur, d'un outre-soleil, Logos héliaque, tel que le songea l'Empereur Julien. Oui, ces œuvres sont bien dangereuses, et les pédagogistes savent ce qu'ils font en les tenant à l'écart sous des prétextes fallacieux. Un ressac pourrait en venir, et des âmes bien nées s'en laisser porter, emportant du même mouvement, pour les disperser, ces moroses « superstructures » où l'on prétend nous tenir.  

Plus nous entrons dans une phase critique et plus l'inimitié du pouvoir à l'égard de la puissance, de la société (de ce qu'elle est devenue) pour la civilisation, se fait jour. Ce n'est plus seulement l'indifférence de l'écorce morte pour ce qu'elle enserre mais un effort constant pour éteindre, partout où il risque d'apparaître, le feu sacré. Le beau symbole zoroastrien du feu perpétué d'âge en âge par une attention bienveillante, donne, par ces temps ruineux, l'idée de ce qu'il nous reste à accomplir. La passation du feu contre le parti des éteignoirs, - de la puissance du feu, qui transmute, contre les pouvoirs qui nous assignent au plus petit dénominateur commun.

 A celui qui a fréquenté ses semblables, quelque peu, hors de sa famille et de son travail, - lieux de pouvoir par excellence,-  l'opportunité a parfois été donnée de rencontrer des êtres de puissance, c'est-à-dire des hommes et des femmes qui, ne voulant les restreindre mais au contraire les accroître, et laissant le recours à leur guise, se proposèrent, par l'exemple, par le génie de l'impromptu, voire par une forme de désinvolture heureuse, à brûle-pourpoint, comme une chance d'être.

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Ces chances sont rares, et méconnues. Ces êtres magnifiques, nous passons à leurs côtés sans les voir, sans les discerner, sans les reconnaitre et souvent quelque ressentiment, plus ou moins enfoui, nous gendarme contre eux et nous interdit d'en recevoir les bienfaits. Face à l'homme de puissance, l'homme de pouvoir, ne pouvant l'exercer tel qu'il le songe, est ramené à la vanité de son pouvoir et à l'inutilité de sa servitude et devient ainsi homme de la vengeance et dépit.

L'homme de puissance, au contraire, auquel, selon le mot de Nietzsche, «  il répugne de suivre autant que de guider », déroute les aspirations les plus faciles, à commencer par celles des idéologues qui sont au service du pouvoir, fût-il utopique. Le vingtième siècle, qui fut le grand siècle des idéologues, fut profus de ces discours qui, si contradictoires qu'ils paraissent, n'eurent jamais d'autre but que de nous priver de nos plus innocentes libertés ou de nous en punir. Successeurs des formes religieuses les plus asservissantes, de l'exotérisme dominateur le plus obtus, les idéologues, mus par la haine de tout mouvement libre, autrement dit, de l'âme elle-même, voulurent faire le Paradis ici-bas, mais sur les monceaux de cadavre de ceux qui croyaient l'avoir déjà trouvé humblement. Le propre des idéologies modernes, ce qu'elles ont de commun avec le pire des fondamentalismes religieux, - accordé, comme l'écrivit Ernst Jünger, au règne des Titans -, est, chaque fois, d'expliquer le divers par un seul de ses aspects et de l'y vouloir soumettre. Le multiple n'est plus alors l'émanation de l'Un, mais nié en tant que tel. Rien n'est moins plotinien que cette uniformisation qui méconnait les gradations entre l'Un et le Multiple, l'intelligible et le sensible.

daumier.pngQuoique vous pensiez, l'idéologue, successeur de l'Inquisiteur, sait mieux que vous pourquoi vous le pensez. Vos intuitions, vos aperçus, ne sont pour lui qu'une façon de vous classer dans telle ou telle catégorie plus ou moins répréhensible, selon qu'il vous jugera plus ou moins hostile ou utile à ce qu'il voudrait prévoir, établir, consolider, - le tout aboutissant généralement à de sinistres désastres et des champs de ruines.

N'attendons pas d'un idéologue que l'histoire lui soit de quelque enseignement, ni le réel, ni l'évidence; sa pensée n'est là que pour les nier. Ce qui est donné lui fait horreur; et le don en soi, cette preuve de puissance qui échappe aux logiques du calcul ou de l'utilité. Une forme d'humanité chafouine, abstraite, monomaniaque, contrôlée, punitive, triste, est l'horizon de cette volonté servie par le ressentiment, - ce diaballein. Nous y sommes presque, et de ne pas y être encore entièrement, mais d'en être si proches nous donne, ou devrait nous donner, à comprendre à quel irréparable nous sommes exposés, à quelle solitude effroyable nous serons livrés dans un monde parfaitement collectif et globalisé, et dont la laideur, en proie à la démesure, ne cessera de croître et de se répandre.

La beauté et la laideur, loin de n'intéresser que ceux que l'on nomme, de façon quelque peu condescendante, les « esthètes », sont d'abord des choses qui s'éprouvent. Pour subir l'influence profonde la beauté ou de la laideur, point n'est nécessaire d'avoir la capacité de les considérer ou de les estimer, et moins encore celle de les « expertiser ». On sait les Modernes, qui ratiocinent, ennemis de toutes les évidences. De vagues sophismes relativistes leur suffisent à intervertir la beauté et la laideur, à donner l'une pour l'autre, pour finir par nous dire qu'elles n'existent pas. L'art contemporain est, en grande partie, la spectaculaire représentation de ce relativisme vulgaire qui finit par accorder à la laideur et à l'insignifiance sa préférence, après nous avoir dit que « tout se vaut » et que « tous les hommes sont artistes », - sinon que certains sont plus habiles que d'autres à esbaudir le bourgeois et à capter les subventions publiques. La puissance de la beauté et le pouvoir de la laideur agissent sur l'âme. L'une la fait rayonner et chanter, l'autre l'assombrit, la rabougrit, l'aveulit et la livre au mutisme et au bruit, - ces mondes sans issues où dépérissent les Muses.

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A la puissance de la beauté s'oppose le pouvoir, exercice de la laideur. Celui qui vit dans la beauté d'un paysage ou d'une cité n'a nul besoin de se représenter cette beauté pour en recevoir l'influence bienfaitrice. De même que celui est condamné et livré à la laideur en subit l'influence sans la concevoir. Les poètes en eurent l'intuition: la beauté est antérieure. Elle vient d'avant, d'un outre-temps, ressac et réminiscence d'un monde à la naissance, là où l'Idée se forme et devient forme formatrice. L'antérieure beauté affleure dans la beauté présente; elle opère la passation entre ce qui fut et ce qui demeure; elle s'accomplit dans l'initiation, la naissance nouvelle éclose dans le regard auquel la beauté est offerte, non comme un spectacle mais comme une vérité intérieure.

Voici la puissance même, l'éclat du premier matin du monde, qui est de toujours, voici le temps où elle advint, le temps fécond, et non celui de l'usure, voici les hommes dont elle est favorisée, « les Forts, les Sereins, les Légers », dont parlait Stefan George, et que tout pouvoir vise à faire disparaître, mais qui persistent, vivaces, dans l'amitié fidèle que nous leur portons.

Luc-Olivier d'Algange

 

lundi, 21 décembre 2020

Le monde : un malade en phase terminale

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Le monde : un malade en phase terminale

par Pierre-Emile Blairon

J’écris ces lignes le 19 décembre 2020 ; le monde est dans la plus complète absence de repères quant à son avenir immédiat ; les populations de la planète s’apparentent à des zombies qui n’ont plus aucune espèce de jugement critique, exécutant machinalement toutes les directives que leurs dirigeants leur transmettent, certains mêmes réclamant de plus grandes contraintes qui les mèneront inévitablement à la mort ou à un statut d’esclave ou de robot qu’il n’est pas bien difficile à imaginer quand on a gardé un minimum de lucidité. Le monde entier est sous l’emprise d’une peur irraisonnée et injustifiée savamment instillée dans les cerveaux défaillants de 99% de l’humanité.

La planète Terre est devenue un immense asile d’aliénés à ciel ouvert où ne sont effectivement enfermés dans les hôpitaux psychiatriques que les rares personnes qui ont conservé une bonne santé mentale.

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Prémonitions

Evola, lorsqu’il énonçait les phrases qui vont suivre imaginait-il qu’elles seraient vérifiées en état paroxystique en 2020 ?

« A l'opposé de ce que pensent psychiatres, psychanalystes et « assistants sociaux », dans une société et une civilisation comme celles d'aujourd'hui et, spécialement, comme celles d'Amérique, il faut voir en général l'homme sain dans le rebelle, dans l'asocial, dans celui qui ne s'adapte pas. Dans un monde anormal, les valeurs se renversent : celui qui apparaît anormal par rapport au milieu existant, il est probable que c'est justement lui le « normal », qu'en lui subsiste encore un reste d'énergie vitale intègre ; et nous ne suivons en rien ceux qui voudraient « rééduquer » des éléments de ce genre, considérés comme des malades, et les « récupérer » pour la « société ».

Le très érudit Michel Deseille, dans l’une de ses excellentes vidéos datée du 3 janvier 2020, avait dressé le thème astral du monde pour l’année 2020 ; il avait appelé cette année à venir « l’année terrible » ; on se souvient de « l’annus horribilis » évoquée par la reine d’Angleterre pour 1992. Deseille avait insisté sur les bouleversements qui allaient agiter l’Amérique, et qui allaient se répercuter sur la planète, en précisant à la fin de son intervention que, selon les préceptes de la Tradition primordiale, les hommes ne pourraient pas arrêter les manifestations ultimes du cycle qui allait voir s’effondrer toutes les valeurs qui avaient maintenu pendant des siècles la structure même du monde. Il faut reconnaître que ses prédictions étaient exactes.

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Pour commander: http://www.ladiffusiondulore.fr/home/781-chroniques-d-une-fin-de-cycle-les-enfers-parodisiaques.html

J’avais recensé dans mon dernier livre, Chroniques d’une fin de cycle, paru en décembre 2019, il y a donc tout juste un an, les signes avant-coureurs du tsunami - préparé avec soin et méthode par l’oligarchie planétaire - qui allait déferler sur le monde quelques mois après, sans avoir eu la moindre idée de l’ampleur qu’allait prendre cette catastrophe et, surtout, de la rapidité et de la facilité avec lesquelles allait se mettre en place cette dictature « sanitaire » planétaire.

Ce livre présentait une sorte d’état des lieux mettant l’accent sur les méthodes utilisées par la gouvernance mondiale pour manipuler et conditionner les peuples, soulignant la vulnérabilité naïve de certains types sociologiques d’individus et certains comportements insouciants, liés à la « mode » par exemple, qui permettaient plus facilement l’intrusion et la mise en place de ces outils d’asservissement à l’intérieur même de nos propres corps[1].

Autre exemple de ces signes prémonitoires : l’insistance avec laquelle on a cru bon, ces dernières années, de promouvoir, en la présentant elle aussi comme une mode branchée, festive et incontournable, la consommation d’insectes vivants ou morts (par exemple à l’apéritif) ; c’est que la gouvernance mondiale sait déjà comment nourrir à peu de frais les masses d’esclaves qu’elle s’apprête à exploiter ; il est probable que ces insectes fournissant les éléments nutritionnels nécessaires à la survie de cette foule innombrable seront présentés sous forme de pilules afin d’atténuer la répugnance qu’un esprit traditionnel pourrait « encore » conserver à l’égard de ces charmantes bestioles ; c’est tout à fait symbolique : on peut faire avaler n’importe quelle horreur à des masses savamment conditionnées[2].

Dans tous mes livres et dans toutes mes interventions, je me suis attaché à expliquer ce qui est le cœur même de ce qu’on a appelé improprement le « paganisme » : le système cyclique et la Tradition primordiale.

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Toutes les anciennes traditions nous enseignent que nous sommes à la fin d’un grand cycle, ce que les Hindous appellent le Kali-Yuga, l’âge sombre, et comme le temps est cyclique, après cet âge de fer, ainsi dénommé par les anciens Grecs, reviendra l’âge d’or.

Mes explications ne contentaient pas tout le monde ; notamment ceux qui, dans le système des cycles, ne retenaient que le plus agréable : l’âge d’or. Il était difficile de faire admettre que, tant que les trois aiguilles de la montre n’étaient pas arrivées toutes les trois sur le 6 (666), c’est-à-dire en bas, au nadir, elles ne remonteraient évidemment pas ; on me pressait de donner une date, au moins une approximation : dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans, dans cent ans ? Je répondais invariablement que je n’étais pas Nostradamus. Pourtant, me répliquait-on, nous sommes bien en plein déclin, on ne peut pas faire plus horrible ! quarante ans que je l’entends, celle-là ! Et tous les ans, il fallait bien constater avec stupeur, ou résignation, que c’était pire ! Pour les rassurer, je leur expliquais que, en phase terminale, la chute s’accélère brutalement, ce n’est désormais pas tous les ans que l’on peut vivre de terribles événements que l’on croyait impossibles, c’est tous les jours qu’une nouvelle encore plus stupéfiante que celle qui nous avait chamboulés la veille vient nous bouleverser à nouveau ; le chaos devient triomphant, impérieux, impérial ! Je leur disais aussi que, s’ils étaient pressés, il fallait aider à abattre le mur qui était en train de s’effondrer (en étant du bon côté, bien sûr…)

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Armageddon

Cette situation a duré jusqu’en 2019 ; 19, comme le Covid, plus exactement jusqu’en décembre 2019, date de la parution des Chroniques, date de l’apparition du Covid.

Je ne m’attendais pas à ce que les forces négatives qui nous combattent depuis des siècles, celles qui s’opposent à l’ordre cosmique naturel, décident d’engager la grande bataille à ce moment-là, en profitant de l’heureuse opportunité d’une pandémie inattendue créée par un virus dont la Chine leur aurait vanté les effets ravageurs sur les populations. La manœuvre n’a pas réussi complètement, il n’y a pas eu de pandémie, cette grippe, sévère certes, est devenue une pandémie virtuelle car tout le monde s’est comporté comme si elle avait été dévastatrice, y compris les populations dûment lobotomisées par les médias, lesquels ont aidé les gouvernants du monde entier, soumis eux aussi à la secte mondialiste en place, à installer la peur universelle.

La grande bataille, c’est, dans la Bible, l’Armageddon, bataille finale entre les forces du bien et les forces du mal lors de « la fin du monde » ; il s’agit, pour nous, Européens, hommes de la Tradition, de la fin d’un cycle, donc plutôt la fin d’un monde et non pas du monde ; rappelons que toutes les traditions, y compris les traditions monothéistes, sont subordonnées à la Tradition primordiale.

Toujours dans la Bible, mais, cette fois, dans les textes johanniques (de Jean, l’apôtre), on trouve le récit de l’Apocalypse qui, à l’origine, désignait une révélation de Jésus et qui a pris ensuite la définition d’une catastrophe majeure ; l’Apocalypse désignant donc aussi la « fin des temps » pour les chrétiens, en même temps que l’instant de la Révélation, du renouveau.

Les « forces du mal » sont désormais bien repérées dans la mesure où, dans ces dernières années, elles ne cachaient même plus leurs buts et leurs turpitudes, persuadées qu’elles avaient déjà gagné ; c’est ainsi qu’on a pu les regrouper sous l’appellation générique de « pédo-satanistes » en fonction des activités « ludiques » auxquelles elles s’adonnaient et s’adonnent toujours sans complexes, activités qui leur ont permis d’avoir prise sur la plupart des dirigeants dans le monde qu’ils ont impliqués à leurs orgies sanglantes.

Dans ce contexte, les oligarques mondialistes s’efforcent d’organiser ce qu’ils appellent le « Grand Reset », c’est-à-dire cette Apocalypse biblique à leur sauce transhumaniste : tout détruire du passé en appuyant simplement sur un bouton comme on pourrait le faire en informatique pour supprimer toutes les données périmées, toutes les informations contenues dans un ordinateur, le remettre à zéro ( du passé faisons table rase) et tout recommencer, faire ainsi advenir le nouvel « âge d’or » selon leurs propres critères uniquement matérialistes, en gommant toutes les spécificités qui ont structuré le façonnage des peuples et des individus : l’histoire, les coutumes, le savoir-faire, le savoir-vivre, la connaissance, l’instruction, l’éducation, la langue, la spiritualité, la personnalité, etc.

Ces entités maléfiques appartiennent, comme une écume qui s’envole au vent, au cycle noir qui s’achève et seront emportées avec lui en phase ultime, comme volatilisées, a dit Guénon, car elles ne sont que les résidus de mondes disparus, sans lien solide et profond avec le monde et la vie, même si elles se présentent sous les oripeaux rutilants de la plus extrême modernité, la « modernité » étant l’un des aspects majeurs de la décadence.

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Dystopie

Ces puissances malfaisantes veulent instaurer une dystopie.

Qu’est-ce qu’une dystopie ?

Je dirais que c’est l’autre nom de l’utopie qui veut se faire passer pour son contraire, ce qui, en ces temps de confusion, ne fait qu’ajouter au chaos mental.

Le mot « Utopia » vient d’un roman de l’Anglais Thomas More qui a voulu dépeindre une société parfaite, sans défaut, où l’humanité vivrait complètement heureuse comme dans une sorte de paradis terrestre ; il s’avère que, à chaque fois que les hommes ont voulu mettre en oeuvre cet idéal rêvé par les poètes, ils n’ont réussi qu’à créer les plus monstrueuses sociétés que la Terre ait portées ; pour exemple, la Révolution française (avec son triptyque républicain Liberté, Egalité, Fraternité), le socialisme, le communisme, le national-socialisme ont été une longue suite de massacres, de terreurs, d’oppressions, de tortures, de génocides.

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L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Les auteurs, qu’on a ensuite classés dans la catégorie « science-fiction », constatant que les idées de leurs aînés pouvaient s’avérer dangereuses au vu des réalisations qu’elles avaient suscitées, ont adopté la position inverse qui consistait à décrire une société qui se pensait délibérément totalitaire et qui agissait en conséquence. Le pouvoir qui se met en place ne cherche pas du tout à faire le bonheur des populations, mais uniquement celui des dirigeants qui composent ce pouvoir, quelque soit le type de bonheur auquel ils veulent accéder, y compris s’il est caractérisé par la plus extrême perversité.

L’auteur qui décrit une dystopie aboutissant donc inévitablement à une société de cauchemar, veut évidemment prévenir les populations pour qu’elles se gardent de ce type d’oppression en analysant quelques aspects des méthodes qui sont communes à tous les autoritarismes.

Les romans dystopiques sont nombreux, certains célèbres comme en 1895, La Machine à explorer le temps de H.G. Wells,

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La Peste écarlate en 1912 de Jack London, qui relate l’apparition d’une véritable pandémie qui éradique la presque totalité de la population planétaire, Nous autres du Russe Ievgueni Zamiatine qui décrit, en 1920, une société où l’Etat s’est introduit dans l’intimité des habitants du pays qui sont, de facto, privés de toute liberté, puisque la moindre de leurs activités est minutieusement conditionnée par une réglementation et si étroitement surveillée que les citoyens sont obligés de vivre dans des maisons de verre ; tout le monde connaît le roman-culte de George Orwell, 1984, en 1948 et le non moins célèbre roman d’Aldous Huxley, Le meilleur des mondes, écrit un peu plus tôt en 1932[3].

Nous retiendrons encore, en 1985, La Servante écarlate de Margaret Atwood et Globalia de Jean-Christophe Rufin en 2004.

On peut consulter sur internet une longue liste exhaustive des films mettant en scène une dystopie (wikipedia), dont certains restent des chefs-d’oeuvre : Orange mécanique, Mad Max, Blade Runner, par exemple.

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La dystopie qui se met en place, qui regroupe les passages les plus croustillants de ces livres et de ces films (et qui va se réaliser si rien ne vient contrecarrer ses projets, ce qui semble le plus probable) présente quelques intéressantes particularités :

  1. la caste pédo-sataniste au pouvoir n’a jamais rien caché de son projet de mettre en place un gouvernement mondial sur la base de la disparition préalable de la plupart des structures traditionnelles, économiques, culturelles, etc.
  2. la population mondiale qui est destinée à être privée de toutes ses libertés fondamentales est pleinement consentante.
  3. Cette population a été conditionnée depuis des dizaines d’années, voire des siècles, de telle manière que les avertissements des éveilleurs et des lanceurs d’alerte ne puissent pas les atteindre et donc les mettre en garde.
  4. Une infime minorité de personnes lucides va supporter tout le poids mental, spirituel et peut-être physique de l’abomination qui se prépare, la quasi-totalité de la population mondiale ayant renoncé volontairement à son libre-arbitre.

Dans l’immédiat, c’est-à-dire dans les prochaines semaines à venir, les derniers soubresauts de ce monde agonisant ne s’achèveront que dans l’horreur et la terreur à moins d’un retournement de la situation politique aux Etats-Unis qui verrait le président Trump reprendre ses fonctions. Cela pourrait alors signifier au moins une halte dans le processus de décomposition, tout comme il y a dans les périodes de refroidissement glaciaire de courts épisodes de réchauffement (une hypothèse qui plaît bien à Greta).

Enfin, il me faut encore signaler que les fins de cycle sont toujours constituées d’une convergence de catastrophes et que, donc, s’il est aisé de prévoir les comportements humains, il est carrément impossible de savoir si le monde périra par l’eau, par le feu, d’un déplacement brutal des plaques tectoniques ou de la collision avec une comète trainant romantiquement sa queue enflammée.

J’espère que ce scénario d’un film -catastrophe qui sortira l’année prochaine vous a plu.

Joyeux Noël.

Pierre-Emile Blairon

Note:

[1] La mode : les manipulations physiques de la subversion mondiale, in Chroniques d’une fin de cycle, Les éditions du Lore, p.177, article paru dans Nice-Provence-Info le 29 août 2018.

[2] Voulez-vous manger des cafards ? in Chroniques d’une fin de cycle, Les Editions du Lore, p.122, aricle paru dans Nice-Provence-Info le 6 novembre 2015

[3] Ce roman qui, donc, dénonce une société totalitaire, a été écrit en France en quatre mois, à Sanary-sur-Mer ; c’est avec un petit sourire narquois que je rappelle-ironie du destin-que le maire actuel de Sanary s’est distingué, parmi les apprentis-dictateurs, pour interdire à ses concitoyens de s’aventurer au-delà de 10 mètres de leur pas de porte et de ne pas aller chez le boulanger pour n’acheter qu’une seule baguette. Voir l’article Les apprentis-dictateurs, paru le 20 mai 2020 sur Nice-Provence-Infos.

vendredi, 04 décembre 2020

Homme du matin versus homme du nouveau

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Homme du matin versus homme du nouveau

Conversation d'âmes avec Luc-Olivier D'Algange

par Frédéric Andreu-Véricel

"Homme du Matin", "auteurs matinaux", "pensée aurorale"... autant d'expressions qui, prononcées au détour d'une causerie amicale, attirent aussitôt l'attention, voire soulèvent un peu le voile de l'horizon sans doute plus efficacement que la fréquentation de longues travées spéculatives.

Mais il faut parfois se lever de bonne heure pour saisir la portée de ces expressions qui semblent échappées d'un dialogue de Platon.

Personnellement, je ne suis pas un lève-tôt - ni d'ailleurs un lève-tard. C'est vers neuf heures du matin, alors que les premiers rayons de soleil jouent de la harpe avec mes cils entrouverts, que je pose le pied au sol. Je "comprends" alors au sens premier de "cum-prehendere", saisir avec soi - et sans me perdre en conjectures philosophiques - ce que Luc-Olivier d'Algange entend par "homme du matin"...

Ce type d'homme, précise-t-il, c'est « l'homme de la réminiscence », l'homme du "matin profond" platonicien.

Seulement voilà, ne connaissant Platon qu'à travers quelques citations, j'ai recourt aux néo-platoniciens de la cadena aurea, cette chaîne d'or de la tradition qui tinte assurément dans les écrits de Luc-Olivier d'Algange pour le saluer de loin. L'"homme du matin" est celui qui résonne, voire raisonne, avec cette tradition. Il est encore capable d'être émerveillé par un lever de soleil, capable d'être surpris par un sourire qui traverse la foule... autant de "rendez-vous" fixés l'on ne sait où, et dont nous avons l'impression d'arriver après l'heure. Ces échos provenant de plus haut que soi ne sont-ils pas, après tout, autant d'indices conduisant au centre de notre labyrinthe intérieur ?

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Je comprends que cet "homme matinal" est aussi celui qui, devant un Nicolas Poussin, un Vermeer, un Van Gogh, "se souvient". Il se souvient ou, plus exactement, son âme se "souvient". Et cette réminiscence lui indique des voies de compréhension à la fois anciennes et nouvelles. Cet homme de la réminiscence, ajoute si joliment Luc-Olivier d'Algange (dans un entretien réalisé sur Ernst Jünger) "va aussi légèrement que possible vers ses plus lointains souvenirs"...

Mais alors, cher Luc-Olivier, l'"homme du nouveau", qui est-il ? Le double négatif de l'homme du matin ? Celui qui ne sait plus qu'il a une âme ? Est-ce donc l'homme noyé dans la "Lethia", le fleuve de de l'oubli ?

L'"homme du nouveau", écrit Luc-Olivier, "c'est l'homme de la planification abstraite et vengeresse. [...] cet homme, nous le voyons au travail, uniformisateur et nihiliste, qui ne connait qu’une seule modalité du temps, celle de l’usure".

Voilà qui est dit. Seriez-vous d'accord, cher Luc-Olivier, d'ajouter ceci ? Le but de l'"homme du nouveau" est de résoudre son "équation individuelle" alors que l'"homme du matin", lui, recherche sa légende narrative ?

Si oui, si dans votre esprit, le monde, hanté par la loi naturelle, agit encore comme une voûte narrative toute résonante d'échos, alors, inutile d'aller plus loin !

Inutile de rechercher d'autres preuves. Vous savez comme moi que, de toute façon, les preuves fatiguent la vérité. Ajoutons simplement que s'ils leur arrivent de parler la même langue, l'"homo mecanicus" et l'"homo legendicus" (deux variantes latines que je n'ai pas mentionnées dans le titre pour ne pas paraître pédant) ne parlent tout simplement pas le même langage.

Le premier court au devant d'une réalité qui lui échappe - alors même qu'elle ne cesse de se dévoiler sous ses yeux. Il regarde sans voir ; il entend sans écouter. Il y a un moyen infaillible de le reconnaître. La conversation de l'"homme du nouveau" aboutie presque toujours aux mêmes ronds-points idéologiques. J'entendais l'autre jour au milieu de la foule prisonnière du métro tombé subitement en panne : "Ce n'est pas la technologie qui est en cause mais l'usage qu'on en fait".

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Non ! Monsieur du métro ! Je ne suis pas d'accord avec vous ! Ce n'est pas l'usage que l'on fait de la technique, mais bien la technique elle-même qui absorbe nos souverainetés concrètes à l'instar des trous noirs de la stratosphère absorbant la lumière. C'est elle qui relègue la Nature et l'Homme au second plan. Suivant une courbe d'expansion qui lui est propre, plus la technique progresse et plus l'humanité recule. Etape après étape, l'homme se transforme en individu détribalisé, atomisé, interchangeable. Ceux qui, par instinct de survie, jetteraient la télévision à la poubelle, refuseraient les slogans à la mode tels que "progrès", "performance" ou encore "globalisation heureuse" seraient traités d'"aigris" ou de "réactionnaires" entre autres noms d'oiseau.

Cet homme au souffle court (et qui pourtant ne manque pas d'air), addict aux écrans plats ignore qu'il existe des voies de changements qui permettent de rester soi-même. Il réside en réalité dans un monde parallèle et factice. (D'ailleurs, ne l'es-tu pas devenu peu ou prou, toi qui te trouve en cet instant même devant l'écran de ton ordinateur ?).

Cet homme parallèle ne voyage pas, il circule. Se rend-il seulement compte qu'en circulant en métro, il se retrouve en-dessous de la terre, telle une taupe ; se rend-il compte qu'en avion, il survole la terre comme un oiseau ? Quand d'aventure il se retrouve sur le sol ferme, c'est bien souvent pour le fuir en courant à toute vitesse, emballé dans un de ces collants plastifiés de "jogger". Emballé, certes, mais au sens de l'emballage du poulet de supermarché.

Cher Luc-Olivier, merci pour cette conversation d'âme à âme. Vos mots sont ceux d'un veilleur.

Frédéric Andreu-Véricel